Le gouvernement japonais a prévenu mercredi que l'épidémie de grippe porcine risquait de s'amplifier, après l'annonce d'un troisième décès dû au virus A (H1N1) en cinq jours dans l'archipel. Les autorités nippones estiment à plusieurs dizaines de milliers le nombre de patients ayant contracté la maladie depuis le mois de mai. L'attention s'est renforcée dans l'archipel après les annonces successives des trois premiers morts liés à l'infection.
"Il est possible que l'épidémie ait vraiment débuté", a déclaré le ministre de la Santé, Yoichi Masuzoe, lors d'une conférence de presse. Il a prévenu que la propagation du virus pourrait s'accélérer lorsque les écoles rouvriront en septembre après les vacances d'été. "Nous demandons au public de prendre les mesures appropriées, comme de porter des masques quand ils ressentent les symptômes de la grippe, en plus des habituels lavages de main et gargarismes", a-t-il expliqué. Il s'est toutefois voulu rassurant, soulignant que les autorités ne disposaient "pas d'élément laissant penser que la virulence du virus ait changé". Les trois décès liés à la grippe porcine annoncés entre samedi et mercredi concernaient des personnes âgées souffrant déjà d'autres maladies. Le dernier en date concerne une octogénaire de la métropole de Nagoya (centre), qui souffrait de problèmes cardiaques et d'un cancer du sang. Selon les autorités sanitaires, la vieille dame est morte d'une pneumonie contractée pendant sa grippe porcine. Le Centre de surveillance des maladies infectieuses a estimé qu'une "large majorité" des 60 000 cas de grippe déclarés du 3 au 9 août au Japon étaient des grippes porcines.
Le ministère de la Santé a cessé de compter le nombre de cas liés au virus A (H1N1) après que la barre des 5 000 cas eût été dépassée en juillet. La maladie est arrivée au Japon début mai et s'est rapidement répandue à travers les établissements scolaires des villes de Kobe et Osaka (centre-ouest), avant de s'étendre à toutes les régions. Parmi les derniers cas recencés, cinq membres d'une équipe professionnelle de base-ball ont dû être mis au repos après avoir été testés positifs au virus A (H1N1).