samedi 29 août 2009

La grippe A (H1N1) pourrait toucher 30 % des populations

Le virus de la grippe A (H1N1) voyage à une vitesse inédite et jusqu'à 30 % des habitants des pays à forte densité de population risquent d'être infectés, déclare Magaret Chan, directrice générale de l'OMS. Le docteur qui dirige l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ajoute que si 60 % des décès surviennent chez des personnes qui souffrent d'autres problèmes de santé, 40 % concernent des jeunes adultes en bonne santé qui meurent en cinq à sept jours d'une pneumonie virale, une tendance inquiétante. "Ce virus voyage à une vitesse incroyable, inédite", souligne-t-elle. "En six semaines, il parcourt la même distance que d'autre virus en six mois !".

L'OMS a annoncé vendredi que 209 438 cas de grippe A (H1N1) avaient été détectés à ce jour - un chiffre sous-estimé depuis que les pays ne doivent plus informer l'organisation de cas individuels - et que 2 185 personnes au moins en étaient mortes. Les Amériques sont les plus touchées, avec 1 876 décès, suivies par l'Asie (139), l'Europe (85) et le Pacifique (64). Margaret Chan explique que, si le virus se répand rapidement, il ne provoque pas de maladie chez la plupart des gens, ce qui ne cadre pas avec les plans préparés. Mais cela ne signifie pas que l'OMS en fait trop, dit-elle. "Dans beaucoup de pays, les services d'urgence et de soins intensifs sont extrêmement sollicités, voire surchargés", explique-t-elle. "Qu'arrivera-t-il si l'infection touche 20 % à 30 % de la population ? Qu'arrivera-t-il si la maladie devenait plus sévère sans que nous y soyons préparés ?". La directrice générale de l'OMS exhorte toutefois les gouvernements à consacrer des ressources suffisantes aux autres maladies et espère que la grippe A (H1N1) restera bénigne lorsque la deuxième vague arrivera cet automne. "Si ce n'est pas le cas, comment les gouvernements qui n'auront pas fait le nécessaire pour se préparer pourront-ils se justifier devant leur opinion publique ?", a-t-elle demandé. La capacité annuelle de production de vaccins a été portée à 900 millions de doses, un niveau qui reste insuffisant mais qui n'avait jamais été atteint pour les autres pandémies, dit-elle. L'OMS a reçu des engagements de dons pour financer la livraison de 150 millions de doses aux pays en développement. Les autorisations de mise sur le marché ne sont pas encore arrivées et il n'est pas question d'accélérer le processus, sauf pour ce qui concerne les procédures administratives, a-t-elle ajouté en minimisant d'éventuels effets secondaires.