dimanche 30 août 2009

Grippe H1N1 : Bachelot "rassurée" par une structure qui "répond bien" à la Réunion

A l'issue de deux jours de visite à la Réunion, département français fortement touché par la grippe H1N1, la ministre de Santé Roselyne Bachelot s'est dite "rassurée" par la réaction de la population et une "structure sanitaire qui répond bien".

"L'appareil sanitaire de la Réunion est à la hauteur d'un enjeu difficile", a déclaré la ministre après deux jours dans l'île où elle a rencontré les professionnels de santé hospitaliers et libéraux. Dans le seul département d'Outre-Mer de de l'hémisphère sud, 22 500 personnes ont été touchées par la grippe H1N1 depuis le début de l'épidémie en juillet, dont 9 000 pour la seule semaine dernière. Deux décés suspects ont été enregistrés. La ministre s'est félicitée du "sang froid" de la population qui "ne cède pas à l'affolement" mais a besoin d'"informations validées". Un numéro vert sera mis en place la semaine prochaine, a-t-elle annoncé.

Vendredi, au CHR Félix Guyon à Saint-Denis (photos ci-contre), elle a pris le pouls de plusieurs services (urgences, pédiatrie...) avant de s'entretenir avec les personnels, sans la présence de la presse. "Il y a un surcroît de travail mais les structures répondent parfaitement", a-t-elle déclaré à l'issue de sa visite. Au centre 15, en première ligne pour recevoir les appels du public (650 appels par jour dont 150 pour la grippe), le Dr Guy Henrion, directeur adjoint, a contribué à la rassurer : "c'est dense, c'est tendu, mais pour l'instant on tient", lui a-t-il dit. Une salle "spéciale grippe" demeurera fermée tant que le pic de l'épidémie ne sera pas atteint.

Des questions sur les masques et les vaccins

Des praticiens de diverses disciplines (pneumologie, gynécologie, pédiatrie) se sont cependant interrogés sur certaines pratiques ou recommandations, comme le port du masque FFP2 par les personnels soignants. Ils le jugent "extrêmement inconfortable", préférant le masque chirurgical destiné aux patients. "Cette question est en train d'être regardée par des experts. S'ils nous disent que le changement est sans danger, on le fera", a promis Mme Bachelot. Interrogée aussi sur l'intérêt limité d'envoyer des vaccins dans l'île après le pic épidémique, Mme Bachelot l'a justifié par la nécessité de maintenir la lutte contre le virus. "Même si les vaccins arrivent mi-octobre et que le pic est passé, l'épidémie va continuer à vivre. On ne va l'éteindre comme un bouton électrique", a-t-elle dit. Pour renforcer la surveillance, trois médecins épidémiologistes et un médecin-inspecteur de santé publique vont être envoyés dans l'île. Plus de 40 000 doses de Tamiflu et 2,5 millions de masques supplémentaires ont également été promis aux Réunionnais.

En revanche, la ministre de la Santé a jugé que n'étaient "pas d'actualité" les renforts en personnel médical, s'appuyant sur des indicateurs comme "le comptage des visites ou des prescriptions". "La structure de la médecine libérale répond bien", a-t-elle constaté après une visite à des professionnels libéraux (médecin, infimier, pharmacien) à l'Etang-Salé (sud) en compagnie du maire UMP Jean-Claude Lacouture. Elle a qualifié de "grincheux" les médecins qui ont dénoncé, dans la presse, la saturation.