La Nouvelle-Calédonie, où une fillette de huit ans est morte des suites de la grippe A (H1N1), est notablement affectée par cette épidémie, avec "potentiellement" 20 000 personnes concernées, mais sans susciter de mesures spécifiques de la part des autorités locales. La mort de l'enfant, lundi, d'une pneumonie consécutive à la grippe A - même si les autorités restent prudentes, affirmant que son état de santé "fragile" était "propice au développement" du virus - a été l'occasion pour le gouvernement de l'archipel de fournir un état des lieux approximatif de l'épidémie. "20 000 personnes ont potentiellement été touchées depuis fin juin par la grippe. Cela correspond à 8 % de la population de Nouvelle-Calédonie" estimée à 250 000 habitants, a affirmé Philippe Dunoyer, responsable de la santé au sein du gouvernement calédonien. Pour parvenir à ce chiffre, les autorités de Nouméa se sont appuyées sur le nombre de boîtes de Tamiflu (médicament anti-viral) prescrites, les statistiques du réseau Sentinelles des médecins du public et du privé et les absences d'élèves.
Rien cependant ne permet de déterminer le nombre exact de personnes souffrant de la grippe A (H1N1). Ainsi, quelque 3 800 enfants ont déserté cette semaine les bancs de l'école sur avis médical - contre 5 300 la semaine précédente - sans que l'on connaisse précisément la proportion véritablement contaminée par la maladie venue du Mexique. La Nouvelle-Calédonie traverse sa période d'hiver et même si les températures restent clémentes (en moyenne 15 degrés), c'est traditionnellement, comme dans tout l'hémisphère sud, une période de grippe saisonnière, fait valoir Nouméa. L'Australie voisine est ainsi l'un des pays les plus touchés au monde. D'après les autorités sanitaires, la propagation devrait s'amplifier jusqu'à la fin du mois de septembre, avant de refluer. Par ailleurs, l'insularité serait un facteur supplémentaire à l'extension de la maladie, selon les autorités calédoniennes. Le nombre de cas en métropole est évalué à plus de 1 200 - sur 60 millions d'habitants - mais c'est à l'automne que le virus pourrait se diffuser avec la baisse des températures. Sur la base de ces éléments, le gouvernement territorial n'a pas jugé nécessaire de décider des "mesures spéciales" comme la fermeture d'écoles. Il y a trois semaines, deux écoles sont restées portes closes mais en raison du nombre important d'enfants déclarés malades, il a dorénavant été demandé aux parents "de les garder chez eux", a expliqué le porte-parole du gouvernement calédonien Nicolas Vignoles. "Sinon, il y aurait trop d'établissements fermés jusqu'aux grandes vacances" qui débutent début décembre, a-t-il ajouté. Le plan gouvernemental annoncé cette semaine par le ministre de l'Education Luc Chatel prévoit la fermeture d'une classe en cas de contagion de trois enfants en "moins d'une semaine".