samedi 27 juin 2009
Ottawa inquiet de la progression de la grippe A (H1N1) chez les Amérindiens
Le Premier ministre canadien Stephen Harper s'est dit très inquiet jeudi de la progression du virus A(H1N1) de la grippe porcine dans son pays et en particulier dans certaines communautés amérindiennes qui paraissant plus touchées. "C'est un sujet de préoccupation majeure", a déclaré M. Harper en soulignant qu'un nombre important de cas est constaté dans certaines communautés amérindiennes, notamment dans la province du Manitoba (centre).
Comme au Mexique le virus frappe plus sévèrement sans que l'on comprenne la raison
"Nous ne savons pas vraiment pourquoi le virus H1N1 frappe plus sévèrement certaines populations que d'autres", a ajouté M. Harper au cours d'une conférence de presse en notant qu'un phénomène similaire avait été constaté au Mexique, où la pandémie a commencé. M. Harper a ajouté que les autorités sanitaires fédérales travaillaient avec ces communautés pour faire face à la situation. Le Manitoba compte plus de 500 cas de grippe porcine au dernier décompte, dont au moins un quart dans des communautés amérindiennes isolées. Plus de 6 700 cas de grippe ont été confirmés dans l'ensemble du Canada où le virus a provoqué ou contribué à une vingtaine de décès. Les leaders amérindiens locaux ont reproché au gouvernement d'avoir tardé à prendre la mesure du problème et déclaré cette semaine un état d'urgence dans leurs communautés face au virus, afin de pouvoir obtenir une aide supplémentaire. L'Assemblée des Premières nations (APN), principale organisation amérindienne, a souligné mercredi qu'une explication de la vulnérabilité des populations autochtones est qu'elles souffrent d'une situation sanitaire et de conditions de vie nettement moins bonnes que le reste de la population. Elle commentait un rapport de l'Unicef Canada montrant qu'un enfant des communautés amérindiennes sur quatre vit dans la pauvreté contre un sur neuf dans le reste de la population, que la mortalité infantile y est nettement plus importante, de même que le nombre de maladies chroniques et de grossesses non désirées.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait souligné au début du mois que certaines populations vulnérables sont particulièrement exposées à la pandémie et avait cité le cas de communautés inuites ou amérindiennes du Canada "où un nombre disproportionné de cas graves" ont été constatés. Les autochtones (indiens, métis et Inuits) sont environ 1,2 million sur une population de 33,5 millions de Canadiens. Le nombre de cas de grippe porcine a augmenté récemment dans le territoire du Nunavut, peuplé à 85% d'Inuits et se situe actuellement a 258 cas.