lundi 27 avril 2009

Vigilance et raison

Ci-dessous une opinion à laquelle nous ne pouvons que souscrire. Il est certain que les pays les moins favorisés sont victimes quotidiennement d'infections gravisimes et qu'ils manquent bien souvent des moyens les plus élementaires. Toutefois il ne faut pas pour autant minimiser le risque de pandémie. Parions que malheureusement les jours prochains nous donnerons raison.

Grippe aviaire ou, désormais, porcine, sras ou maladie de la vache folle : l’instantanéité des informations et la précision des réseaux d’alerte médicaux procurent régulièrement des raisons de s’inquiéter. Au Mexique, la rumeur a même pris de vitesse les responsables politiques et sanitaires, qui ont, depuis, pris des mesures énergiques pour interdire tout rassemblement et distribuer des masques de protection. Souches de virus nouvelles, transmission inédite de l’animal à l’homme puis de l’homme à l’homme et intense circulation des personnes à travers le monde… : les grandes épidémies qui ont, de tout temps, ravagé les peuples (la grippe espagnole en 1918 fit des millions de morts) n’ont pas disparu avec les progrès de la médecine. Mais elles sont tenues à l’œil et étroitement surveillées. Longtemps après que les médias occidentaux ont cessé d’en parler, elles courent encore. Ainsi de la grippe aviaire qui sévit toujours dans des pays d’Asie ou en Égypte.

Et voilà les autorités, comme à chaque alerte, obligées de composer entre deux impératifs : avertir, agir de façon à contrôler l’épidémie, et ne pas se trouver, le cas échéant, accusées d’avoir sous-estimé la gravité du problème. Et ne pas affoler, pour ne pas créer de panique, engorger le système de santé ou causer des dommages économiques collatéraux (par exemple, en créant de la défiance à l’égard de la consommation de porc ou en effarouchant les touristes).

Nécessaire, la vigilance doit donc s’accompagner d’un appel au calme. La grippe « classique », toujours plus habile à contourner nos défenses immunitaires, fait chaque année (à bas bruit) son lot de victimes parmi les personnes les plus fragiles. Tandis que le sida poursuit sa terrible progression. Et des maladies, on l’oublie trop, comme le paludisme dont on vient de marquer la Journée mondiale, continuent à faire de très nombreuses victimes. Sans esprit d’équité : les pays les plus pauvres et les personnes les plus démunies dans les pays riches sont les plus exposés et les moins armés – en informations, en accès aux dispositifs de santé, aux médicaments, aux éventuels vaccins – pour se protéger de tous les virus, quel que soit leur nom.