lundi 27 avril 2009

Grippe porcine et vitesse de la lumière

On l'attendait "aviaire", là voilà "porcine". Quel que soit son nom, l'explosion grippale qui s'est déclarée au Mexique ne prend pas les autorités de court. Depuis la grave affaire du SRAS (syndrome respiratoire aigu, qui a surtout répandu la panique à Hong-Kong), puis les épisodes récurrents (sporadiques) de grippe aviaire, l'OMS, es divers ministères nationaux de la Santé et autres lieux de veille sanitaire ont les virus grippaux à l’œil - les doses d'antiviral s'empilent, les antibiotiques aussi en cas de complications, et les plans d’intervention présentent des dizaines de paragraphes explicatifs...

Ce qui est vraiment nouveau, mais les responsables de santé et autres politiques savaient bien qu’ils devaient s'y attendre aussi, c'est l'explosion informationnelle -tel un tsunami- accompagnant, voire précédant le phénomène. Nouveauté du genre à noter : l'apparition de cartes sur Internet, en temps réel ou presque, montrant les cas de grippe ici ou là dans le monde. Effet choc garanti. Problème : ces cartes émanent de sources très différentes. Certaines ont presque un côté officiel, par exemple celles se basant sur les données confirmées des Centers for disease control and prevention (CDC) qui assurent la veille sanitaire aux Etats-Unis (à signaler pour les anglophones, la vidéo pédagogique durant cinq minutes, postée depuis samedi et expliquant ce qu’est la grippe porcine). D'autres remplissent leur espace géographique de petits signets, ou de petits masques ne faisant pas vraiment la différence entre cas avérés et cas suspects. Frissons garantis…

Outre la lutte scientifique pure et dure à mener par les virologues, généticiens, épidémiologistes - quel est exactement ce virus, quel est son profil génétique ? A-t-il vraiment une capacité pandémique ? - c'est donc une bataille mondiale de l’info qui se mène en parallèle. Si le virus sait prendre l’avion et franchir l’espace à 900 km/h, l'effroi, lui, à la capacité d'aller à la vitesse de la lumière – celle des réseaux. L'important - et la difficulté - pour les journalistes est alors d'avoir les moyens de vérifier, localement, ce qui se passe vraiment. Et d'avoir le temps d'effectuer cette vérification, alors que le tsunami informationnel déferle.