Alimentant les inquiétudes mondiales sur le virus d'origine animale se transmettant désormais d'homme à homme, l'adjoint par intérim au directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Keiji Fukuda a estimé, hier, qu'il était «fort possible que le virus évolue».
Etat d'urgence sanitaire aux États-Unis
«Quand les virus évoluent, il est clair qu'ils peuvent devenir beaucoup plus dangereux pour la population», a-t-il insisté. Samedi, l'OMS avait mis en garde contre le «potentiel pandémique» du nouveau virus de grippe porcine de type A/H1N1, touchant majoritairement des jeunes adultes en bonne santé. Mais hier, alors que le Mexique est en état d'alerte et que les Etats-Unis ont déclaré l'état d'urgence sanitaire, l'organisation onusienne s'est refusé à relever son niveau d'alerte, actuellement au stade 3 sur 6, un changement qui impliquerait une «augmentation significative du risque de pandémie». «Nous devons être sûrs d'avoir une base solide» avant de prendre une telle décision, a plaidé le Dr Fukuda, chargé des questions de sécurité sanitaire et environnementale.
Prudence de rigueur
«Il est clair que nous sommes dans une période durant laquelle nous devons être très prudents et collecter les meilleures informations», a-t-il insisté. Une décision pourrait toutefois être prise lors de la prochaine réunion, prévue demain, du comité d'urgence de l'OMS, composé d'une quinzaine d'experts internationaux. Convoqué pour la première fois samedi, ce comité avait estimé que la situation relevait «d'une urgence en terme de santé publique de portée internationale», conduisant l'OMS à recommander à «tous les pays d'intensifier leur surveillance de tous les cas inhabituels de maladie ressemblant à une grippe ou à une grave pneumonie».
Pas de cas avéré en France
Les responsables de la santé en France se sont déclarés vigilants, hier, tout en soulignant qu'il n'y avait pas de cas avéré en France et qu'il ne fallait pas «s'alarmer, le pays étant bien équipé pour faire face à une pandémie». Le diagnostic des trois cas suspectés de grippe porcine dans le Nord s'est révélé, hier soir, négatif. Ne restait plus que le cas d'une personne en région parisienne dont les résultats des examens devraient être connus aujourd'hui.