lundi 11 janvier 2010
La France a encore 44 millions de doses à écouler
Craignant un regain du virus, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a défendu sa politique de vaccination contre le H1N1.
La gestion du dossier grippe A semble bien compliquée. Il est même difficile de s’y retrouver. Alors que le ministère de la Santé recommande à tous les Français de se faire vacciner avec ou sans bon, et avec la possibilité de le faire dès demain chez leurs médecins, Roselyne Bachelot a affirmé ce week-end sur Europe 1 sa volonté de vouloir fermer les centres de vaccination au printemps. Anticipant la baisse de fréquentation, la Ville de Paris a décidé d’écourter dès aujourd’hui les horaires d’ouverture de ses 22 centres de vaccination contre le virus H1N1. Ils seront désormais fermés le dimanche et ouverts de 16 à 20 heures les lundis, mardis, jeudis et vendredi, et de 10 à 18 heures les mercredis et samedis. Et pour cause, selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), la circulation du virus de la grippe H1N1 est en diminution en France métropolitaine où l’on comptabilise.
De plus, d’après les trois réseaux en médecine de ville (réseau Sentinelles de l’Inserm, SOS médecins et Grog), les consultations pour syndrome grippal ou pour infections respiratoires aiguës ont largement diminué au cours de la première semaine de janvier. Selon Sentinelles, le nombre de consultations pour grippe, 202 cas pour 100 000 habitants, bien que diminuant, est toujours supérieur au seuil épidémique, de 180 cas pour 100 000.
Que penser alors ? Que le ministère souhaite coûte que coûte écouler son surplus de stock (la France possède un tiers des vaccins disponibles dans le monde) ? Lors de l’interview, Roselyne Bachelot a confirmé que la France avait encore 44 millions de doses à écouler, presque une par Français.
Pourtant la ministre s’en défend, prenant appui sur le fait qu’au 5 janvier 187 personnes étaient toujours hospitalisées en réanimation ou en soins intensifs, dont 15 % d’enfants et 21 % sans facteur de risque connu. Au total, 224 décès ont été signalés depuis le début de l’épidémie, dont 181 chez des personnes où la présence du virus H1N1 a été confirmée, 26 morts sont survenues chez des enfants de moins de 15 ans, et 35 chez des patients n’ayant pas de facteur de risque connu. « Si la maladie semble en régression, la France n’en a pas fini avec elle », prévient la ministre.
« Attention, un autre pic peut se passer. L’évolution, quand on regarde l’histoire de la grippe, se fait en plusieurs pics pandémiques. Il y a d’ailleurs par exemple une reprise de grippe aux Etats-Unis. Je dois prendre en compte ces évolutions. » Si la fermeture des centres est prévue, les médecins devront néanmoins prendre le relais, a-t-elle précisé. « Les médecins généralistes seront alors seuls aux commandes. »