samedi 23 janvier 2010
Ce ne sont pas les deux derniers épisodes qui ont contribué à éclaircir le feuilleton de la grippe A
Il est désormais possible de se faire vacciner chez son médecin généraliste. Si ces derniers conseillent de le faire, chez eux ou au centre de vaccination, c'est un vrai jeu de piste !
« Tout ce qui concerne la grippe A a été extrêmement mal organisé, expliqué, médiatisé. Une nouvelle fois, les généralistes ont été pris pour la cinquième roue du carrosse », résume sans langue de bois le Dr Franckaert, de la maison médicale de Loudéac. D'où sans doute l'explication qu'environ 1/10 e de la population française seulement ait été vaccinée, même si à Loudéac, la proportion est bien meilleure, avec plus de 4 000 personnes venues au centre de vaccination.
Ce ne sont pas les deux derniers épisodes qui ont contribué à éclaircir le feuilleton. Alors que la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, annonçait que dorénavant les médecins généralistes allaient pouvoir vacciner leurs patients, les autorités scientifiques annonçaient officiellement la fin de l'épidémie de grippe A.
Ne pas relâcher la garde
Quel message donnent dès lors ces généralistes, tenus jusque-là sur la touche ? Les Dr Franckaert et Le Moan, de la maison médicale de Plémet, sont sur la même ligne : « Il ne faut pas relâcher la garde. Nous conseillons à nos patients de se faire vacciner. La possibilité d'un rebond de l'épidémie n'est pas du tout à écarter. » Mais jusqu'à ce début de semaine, il n'était pas pour autant encore possible de se faire « piquer » au cabinet.
L'explication du Dr Le Moan : « Il n'y avait pas à disposition au centre de vaccination de flacons mono-dose. Quand un flacon était entamé, il fallait le finir rapidement. Il aura fallu alors organiser des séances successives de vaccination, c'était ingérable en terme d'organisation. On pourra le faire quand le vaccin sera à disposition dans un circuit de distribution classique en pharmacie. »
Depuis vendredi après-midi, des vaccins mono-dose sont arrivés au centre de vaccination. Les généralistes se transformeront-ils en chauffeurs-livreurs ? On peut en douter, ils ne manquent pas de travail rien qu'avec l'épidémie de gastroentérite... Du coup, la ministre Roselyne Bachelot a assuré que ses services faisaient le maximum pour approvisionner au plus vite les pharmacies. Mais ces dernières n'ont pas de nouvelles officielles à ce sujet...
Vincent Besnard. Ouest France