lundi 7 décembre 2009

Grippe A (H1N1) : Colère d'un généraliste sur la vaccination

Grippe A (H1N1) : Un généraliste lyonnais vient de témoigner son mécontentement sur l'actuel vaccination contre la grippe A. Son constat est sans détour et mérite que tout le monde soutienne la mise en place de la vaccination chez nos médecins traitants (les généralistes).

Je vous conseille de lire son article qui met en évidence les disfonctionnements de la vaccination, les manipulations politiques afin d'écarter les généralistes soit disant trop couteux et de voir les différents témoignages de ses patients. Nous sommes aussi complètement d'accord avec lui sur le jour où il y aura une pandémie de grippe aviaire H5N1, le nombre de décès explosera en France à cause d'une organisation désastreuse et d'un manque de réalisme de nos dirigeants politiques.

Auteur : Le journaliste - Encyclopédie gratuite ©


Grippe A (H1N1) : 118 décès recensés en France métropolitaine

Sept nouveaux décès liés au virus de la grippe A (H1N1) ont été recensés en France métropolitaine depuis le bilan du 4 décembre, portant à 118 le nombre de morts depuis le début de l'épidémie, a annoncé ce lundi l'Institut de veille sanitaire (InVS). Dans un communiqué, l'InVS recense "32 nouveaux cas graves" de la grippe A (H1N1) par rapport au même bilan. Au total, depuis le début de l'épidémie, 599 personnes ont été hospitalisées en métropole, dont 189 sont toujours en réanimation ou unités de soins intensifs, précise l'InVS.

La grande cacophonie de la vaccination contre la grippe A (H1N1) en France

Par Marcel Garrigou-Grandchamp

Je constate que la devise Shadock est toujours à l'honneur en France: «Pourquoi faire simple alors qu'on peut faire compliqué ?» Et je ne suis pas le seul à dénoncer cette organisation déplorable, vous pouvez aussi lire les lignes de mon Confrère Dominique Dupagne sur Atoute ( http://www.atoute.org/n/article136.html )

Alors qu'au delà de nos frontières en Allemagne ou en Belgique par exemple la vaccination se déroule sans encombre, la France qui a choisi de se passer de la médecine de premier recours (je veux bien parler des spécialistes en médecine générale), découvre les files d'attente devant les trop rares centres de vaccination où d'infortunés patients munis de leur "ticket de rationnement" (le fameux bon de vaccination) se voient parfois refoulés après 3 heures d'attente ! Pourtant au mois de mai, et je peux en témoigner étant présent à la réunion au Ministère de la santé, la Ministre de la Santé Roselyne Bachelot-Narquin déclarait : « ...Pour mieux combattre le virus, il faut mieux le connaître et s'adapter aux données du terrain, aussi dans les semaines à venir ce seront les médecins, et notamment les spécialistes en médecine générale qui seront placés au centre du dispositif... Le 11 juin 2009, l'OMS est passé en phase 6 du plan de pandémie et elle considère que la France est un des pays les mieux préparés au monde...»

Chacun peut apprécier aujourd'hui l'état de préparation de la France et Marguerite Chan (Directrice de l'OMS) devrait réviser son premier jugement ! Si nous avions à combattre une souche grippale plus agressive telle que la H5N1 qui était attendue, nous serions avec ce niveau de préparation face à une catastrophe sanitaire à côté de laquelle la surmortalité liée à la canicule aurait parue anecdotique. D'après les chiffres officiels communiqués par les DDASS à propos des populations prioritaires, je constate que début décembre, c'est-à-dire un mois après le début de la vaccination :
- 13,395 millions de français auraient du être convoqués à la vaccination, soit 21,2 % du total
- Il en resterait 49,9 millions à vacciner soit 78,8 %.
Je sais que 1,9 millions sur les 13 prévus se sont effectivement rendus dans les centres de vaccination, mais en observant la cacophonie et le manque d'organisation alors que moins du quart de la populationa été convoqué et que seulement 3 % s'y sont rendus et ont été vaccinés, on a lieu d'être inquiet pour la suite !! Les patients prioritaires qui ont eu la chance de recevoir le sésame découvrent une adresse de centre de vaccination parfois fort éloignée de leur domicile et ne sont précisés ni les horaires d'ouverture ni un numéro de téléphone pour contact; certes il y a internet pour ceux qui sont équipés et qui savent s'en servir ! Ainsi un de mes patients, tétraplégique, a organisé son déplacement pour trouver porte close un jour de fermeture ! Un jour on annonce que l'on peut se rendre aux centres de vaccination sans «bon», le lendemain qu'il faut aller en chercher un à la sécurité sociale et le surlendemain qu'il faut se munir d'un certificat du médecin traitant au préalable ! Les files d'attente s'allongent de façon interminable (3 h à la porte et 2 h à l'intérieur) témoigne une patiente enceinte qui a renoncé le premier jour ! Pour un autre patient (asthmatique) en milieu rural les gendarmes sont venus interrompre l'attente devant lui alors qu'il patientait depuis 3 heures 30 ! Il s'agit d'un élu municipal et je lui ai conseillé de faire remonter l'information auprès des parlementaires de son département. Lyon intra muros et ses 9 arrondissements ne propose que 3 centres de vaccination (1 pour 3 arrondissements) et au rythme de 16 patients à l'heure 3 jours par semaine il faudra des années pour vacciner la population.

Plus grave, la population âgée et parmi elle les plus fragiles, les plus à risque, tous ceux qui ne peuvent se déplacer a été complètement oubliée ! Certes la Ministre dit que les transports seront remboursés pour ceux bénéficiant de l'une des 9 ALD ouvrant droit à la vaccination mais c'est bien méconnaître la réalité du terrain: et tous les autres ? Et ceux qui ne sont pas en ALD ? Et même transportée, comment une personne âgée et/ou handicapée pourrait attendre plusieurs heures ? Comment faire pour toutes celles et ceux qui ont des troubles cognitifs ? Pour ceux qui sont en foyers-logements ou institutionnalisés et qui nécessitent un accompagnement ? Les médecins et notamment les spécialistes en médecine générale connaissent parfaitement leurs patients et étaient à même de poser indications et contre indications au vaccin rapidement; munis de ces attestations les patients auraient pu être vaccinés très rapidement sans passer par le poste médecin des centres de vaccination. Beaucoup de médecins auraient également acceptéde vacciner à domicile leurs patients ne pouvant se déplacer !

Que l'on ne vienne pas me dire que la vaccination par les médecins aurait coûté plus cher, j'attends à ce sujet le montant de la note du plan choisi par la Ministre de la santé ! Et je n'éprouve que colère et mépris pour tous ces responsables politiques et syndicaux qui ont osé diffamer des professionnels qui tous les jours prouvent leur dévouement, en prétendant qu'ils voulaient le faire que pour le «pognon» ! Tous les ans les médecins vaccinent gratuitement pour la grippe saisonnière nombre de patients au cours d'une consultation de renouvellement de traitement !

Que l'on ne vienne pas me dire que médecins, infirmier(e)s et pharmaciens ne respectent pas la chaîne du froid, comment font-ils tous les ans avec la vaccination pour la grippe saisonnière et les vaccinations en général !

Que l'on ne vienne pas me dire que les médecins ne savent pas partager en 10 à la seringue le contenu d'un flacon alors que dans un centre de vaccination breton des enfants ont reçu une quadruple dose !

Non seulement l'Etat ignore et méprise son corps de santé quand cela lui plaît mais en plus ses exécutants sur le terrain, les Préfets, ont essayé sur plusieurs départements français de réquisitionner de force des professionnels de santé pour assurer le fonctionnement de leurs vaccinodromes ! Ils ont inauguré par exemple la «réquisition par téléphone» dans l'Oise ou la «réquisition stéréo» en Languedoc-Roussillon où un Confrère a été doublement contraint, et alors qu'il refusait cette injonction impossible car «schizophrène» il a subi garde à vue et comparution immédiate !


Enfin pour conclure, je ne résiste pas à vous faire partager quelques témoignages ci-dessous :

- Patient présentant une maladie de Fernand Widal (asthme sévère) : « ... Retour d'expérience de ma vaccination contre la grippe H1N1. Comme vous militez cela peut être intéressant mais vous êtes certainement déjà informé. Le centre affecté : Je suis à 1/4 d'heure du centre de Tarare mais affecté à ST Martin en Haut à 3/4 d'heure. Départ de la maison : 8h15, arrivée : 9h pour l'ouverture de 9h30, il y a déja une file d'attente. A 9h30 elle est impressionante. A 10h30 la gendarmerie arrive et commence à compter ; à 10h45 elle intercepte la file juste devant moi et annonce que la vaccination ne pourra être effectuée pour les autres (~100 personnes). Donc pas vacciné et retour à la maison, arrivée : 11h40; 3h35 pour rien. J'ai discuté avec le commandant lequel m'a indiqué que la procédure était trop longue (1/ contrôle du bon et de l'identité, 2/ renseigner un questionnaire médical, 3/ s'entretenir avec un médecin et 4/ vaccination) et que ce n'était pas la peine d'attendre pour rien.

Voilà la vaccination alors que chez un médecin ce serait bien plus rapide.
Le Maire de ma commune a contacté le préfet... »

- Patiente enceinte: « ... Je me suis rendue ce samedi au gymnase Chanfray (vers perrache) pour faire la vaccination. La longueur de la file et le nombre de jeunes enfants 40 minutes avant l'ouverture du centre m'a découragée. Je compte m'y rendre ce soir pour 17h30 pour une nouvelle tentative. D'après le site internet, les horaires dont je dispose étaient valables jusque samedi dernier, le 28 - Comment connaître les éventuels nouveaux horaires, sachant que par téléphone au 3646, je n'arrive à joindre personne directement (système de boite vocale). Pourriez vous m'indiquer si les médecins auront bientôt la possibilité de faire la vaccination ? Dans ce cas, je préférerai me rendre chez vous... »

- Parents d'un étudiant en médecine: « ... Je viens d'avoir la DDASS de Paris au téléphone à l'instant, à mon domicile (22h). Le monsieur téléphonait pour réquisitionner mon fils en 5ème année (de médecine) pour vacciner dimanche dans un gymnase du 19ème. Il était de garde en chirurgie. Mais la vaccination est prioritaire... »

«Plus ça rate et plus on a de chance que ça marche» disaient les Shadocks !!!

Dr Marcel Garrigou-Grandchamp, Lyon, Union Généraliste

Grippe A : Y-a-t'il un pilote dans l'avion ?

Une opinion que nous sommes de plus en plus nombreux à partager.

La France n’a pas la culture de la Santé Publique. Cette discipline reste le parent pauvre de la médecine comparativement aux spécialités cliniques, plus prestigieuses. La gestion de l’épidémie actuelle de grippe A vient d’en administrer une nouvelle fois la preuve.

Plusieurs études, concernant en particulier la prévention et le dépistage précoce du cancer du colon, ont démontré sans conteste que le médecin de famille était capable de faire passer efficacement un message de santé publique à un niveau individuel, sous réserve qu’il ait été associé es qualité dès le départ, à l’élaboration de la stratégie mise en œuvre. Concernant l’épidémie actuelle de grippe A, ces données ont été oubliées au profit d’une vision politisée, centralisée et technocratique du problème. Bien que disposant de médecins épidémiologistes compétents, nous restons désespérément incapables d’utiliser à grande échelle les outils de l’épidémiologie moderne (observer, analyser, intervenir et évaluer).

Les pays anglo-saxons ont un abord plus pragmatique et plus modeste des problèmes. Les stratégies élaborées avec tous les professionnels concernés, sont testées de façon comparative sur des échantillons représentatifs, afin de choisir la plus efficiente. En France, les autorités sanitaires s’entourent d’experts, et s’engagent dans l’action d’une manière qui s’apparente plus à un pilotage à vue qu’à une réelle stratégie raisonnée. Les échecs précédents (sang contaminé, vaccination contre l'hépatite B, encéphalite spongiforme, etc..) n’ont abouti qu’au fameux principe de précaution. En l’absence de directives claires, j’ai commencé à prescrire largement du Tamiflu devant tout syndrome grippal datant de moins de 48 heures dès que nous sommes passés au dessus du seuil épidémique de la maladie, il y a environ trois semaines. Cette attitude de simple bon sens vient d’être validée à l’occasion d’une réunion experts/médecins de terrain qui a eu lieu ces derniers jours à l’Assemblée Nationale. En effet, on a constaté deux fois moins de morts liés à la grippe A au Chili, qui a eu une stratégie de prescription très large, comparativement à l’Argentine qui a réservé son utilisation aux cas graves, comme en France. En attendant, il y a maintenant une rupture de stock de Tamiflu dans les pharmacies de ville et le gouvernement "envisage" d’approvisionner bientôt gratuitement les officines de ville, à partir de ses stocks-Etat. Contrairement à l’épidémie de décès par canicule, l’épidémie grippale H1N1 était prévue de longue date et lorsque l’on fera le bilan, on ne pourra s’empêcher de s’interroger sur le nombre de décès qui auraient pu être évités si les autorités sanitaires avaient réagi de façon rapide, claire, coordonnée et pragmatique dès l’apparition des nouveaux cas sur notre territoire. Espérons que l'on sera au final capable de tirer des enseignements utiles des dysfonctionnements actuels, en cas de nouvelle épidémie.

Publié dans le Monde.fr rubrique "Opinions" par A. Pierre, médecin généraliste, diplômé de santé publique.

Tamiflu pour tous ?

On n'est plus à un changement près dans la stratégie contre la grippe A (H1N1) en France. Après les déclarations du ministre de la santé, Roselyne Bachelot, et une lettre adressée à tous les médecins affirmant que leurs prescriptions de Tamiflu seraient étroitement surveillées ... on s'orienterait maintenant vers le Tamiflu pour tous !

Des médecins qui ont assisté ce samedi à des formations de l'Institut Pasteur confirme cette hypothèse évoquée depuis plusieurs jours. Le Docteur Ana-Maria Burguière de la CIBU ( cellule d'intervention biologique d'urgence de Pasteur) confirme que l'attitude "Tamiflu pour tout syndrome grippal le plus rapidement possible" va très certainement être validée "incessamment sous peu" par les autorités rectifiant ainsi les consignes initiales.

A ce rythme, on continue de semer le doute et les inquiétudes. Quid des malades qui n'ont pu bénéficier de cette stratégie il y a encore quelques jours en France, alors qu'en Angleterre c'était déjà appliqué cet été ? Nous ne critiquons nullement les changements, car face à une pandémie il faut savoir s'adapter ... mais rapidement ce serait quand même nettement mieux. Les lenteurs et lourdeurs des procédures administratives sont désespérantes surtout face à ce virus qui n'attends pas une publication au Journal Officiel pour muter ! Parions qu'il y aura d'autres évolutions car l'entêtement est toujours stupide.

dimanche 6 décembre 2009

Grippe, la pneumonie tue 445 personnes en Ukraine

Au total, 445 personnes sont mortes de la grippe et de maladies semblables en Ukraine ces derniers temps.
Quatre personnes sont mortes de la grippe et ses complications (pneumonie) au cours des 24 dernières heures, a rapporté le Ministère ukrainien de la Santé. Depuis le déclenchement de l'épidémie, près de 1,937 millions de personnes ont contracté la grippe et les infections respiratoires, y compris 43 977 personnes au cours des 24 dernières heures. Un total de 116 982 personnes ont été hospitalisées depuis le début de l'épidémie en octobre. Le seuil épidémique est toujours dépassés dans les régions de Transcarpathie et Khmelnitski.

Le système des réquisitions désorganise les hôpitaux français

Le principal hic de l'organisation de la campagne de vaccination en France est qu'elle repose sur la réquisition de nombreux internes, externes et même infirmiers hospitaliers ou en formation, et risque d'affecter le fonctionnement de certains hôpitaux, où ils manquent à leur service.

"C'est au niveau de la mobilisation des personnels qu'il y a problème, quand ils sont dans des centres de vaccination, ils ne sont pas dans les hôpitaux pour travailler", a déclaré à l'AFP Christophe Prudhomme, porte-parole du syndicat des urgentistes (Amuf) et membre de la direction nationale de la CGT Santé. Pour les hôpitaux, "c'est plus que le bazar, c'est un b.. innommable" a-t-il dénoncé. Des témoignages recueillis par l'AFP appuient ces craintes :

Ainsi William Mamane, interne en chirurgie vasculaire à l'Hôpital Saint-Joseph à Paris, a expliqué avoir été contraint d'aller vacciner dans un centre alors qu'il devait opérer d'urgence une ischémie, une artère de la jambe bouchée. "On a affecté un chirurgien viscéral pour aider le chirurgien senior pendant cette opération. C'est comme si on envoyait un plombier aider un serrurier. Du coup s'il y a une péritonite ou une appendicite à opérer d'urgence, le chirurgien viscéral est occupé à déboucher une veine dans le service d'à-côté", a souligné l'interne.

D'autres ont assuré avoir dû abandonner sur le champ leur équipe à l'hôpital pour aller en urgence dans un centre de vaccination, où il y avait suffisamment de médecins, ou bien où les vaccins n'étaient pas arrivés.


"Nous avons su à 16H30 qu'un collègue devait être à 18 heures au centre de vaccination. J'ai remplacé mon collègue qui devait rester en cas de greffe d'organe d'urgence. En fait, il y avait suffisamment de médecins au centre et nous avons fermé à 20 heures", raconte Mathilde Soule, interne en chiururgie digestive à Rennes. "Nous sommes d'accord pour vacciner, mais pas pour désorganiser le fonctionnement des hôpitaux, et faire courir un danger majeur à des patients manifestement malades, pour une vaccination contre un danger bien plus hypothétique", a dénoncé le président du Syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP) Benjamin Chousterman, qui demande une limitation des réquisitions à "deux ou trois jours par mois". La ministre de la Santé Roselyne Bachelot, a jugé que "ce qui s'est passé à l'hôpital Saint-Joseph" est "malencontreux" tout en assurant dimanche qu'il n'était "pas question de désorganiser le système hospitalier".

La bataille des chiffres des vaccinés en France continue

En France la vaccination n'est pas aussi performante que certains voudraient l'affirmer. Cela rappelle la bataille des chiffres à la suite de chaque manifestation. En parodiant l'on pourrait dire : 2 millions de vaccinés d'après les organisateurs ... 1 million de vaccinés d'après les forces de sécurité ! Des centres de vaccination quasiment vide malgré des ouvertures élargies au soir et au week-end.
Pourquoi la ministre de la santé Roselyne Bachelot va à Marcq-en-Barœul en évitant Mons-en-Barœul ? La crainte d'avoir plus de journalistes sur les photos
que de candidats à la vaccination ?

Et pendant ce temps les statistiques mondiales continuent aussi d'être incertaines. Voici les chiffres probables, obtenus par divers recoupements, bien différents des chiffres officiels.


Dans le monde au 6 décembre un total de 10 944 morts qui se répartissent ainsi :

* Amériques (6 789) : 2 518 aux Etats-Unis, 1 568 au Brésil, 671 au Mexique, 613 en Argentine, 357 au Canada, 200 au Pérou, 163 en Colombie, 148 au Chili, 115 au Venezuela, 88 en Equateur, 58 en Bolivie, 52 au Paraguay, 41 au Costa Rica, 33 en Uruguay, 27 à Cuba, 27 au Salvador, 23 en République dominicaine, 18 au Guatemala, 16 au Honduras, 11 au Nicaragua, 11 au Panama, 6 en Jamaïque, 5 à la Guadeloupe, 5 à Trinidad et Tobago, 4 aux Bahamas, 3 à la Barbade, 2 au Suriname, 1 en Guyane française, 1 aux Iles Caïmans, 1 aux Iles Malouines, 1 à la Martinique, 1 à Saint-Christophe-et-Niévès et 1 à Sainte-Lucie.

* Asie (2 568) : 608 en Inde, 270 en Chine, 241 en Turquie, 221 en Russie, 187 en Thaïlande, 147 en Iran, 117 en Corée du Sud, 100 au Japon, 81 en Arabie Saoudite, 77 en Malaisie, 66 en Israël, 50 en Syrie, 46 au Vietnam, 44 à Hong Kong, 32 à Taïwan, 30 aux Philippines, 27 au Koweit, 27 à Oman, 26 en Irak, 24 en Mongolie, 22 au Yémen, 19 à Singapour, 16 en Afghanistan, 14 en Jordanie, 10 en Indonésie, 10 au Sri Lanka, 9 en Palestine, 8 au Qatar, 7 au Bangladesh, 7 à Bahrein, 6 aux Emirats arabes unis, 5 au Cambodge, 4 au Liban, 0(2) en Arménie, 2 en Azerbaïdjan, 2 à Macao, 2 au Pakistan, 1 à Brunei, 1 en Georgie, 1 aux Iles Maldives et 1 au Laos.

* Europe (1 196) : 270 en Grande-Bretagne, 169 en Espagne, 114 en Italie, 111 en France métropolitaine, 61 en Allemagne, 42 aux Pays-Bas, 41 (??) en Ukraine, 30 en Grèce, 27 en République tchèque, 25 en Norvège, 24 en Pologne, 24 au Portugal, 23 en Bulgarie, 22 en Serbie, 20 en Biélorussie, 18 en Irlande, 17 en Finlande, 16 en Suède, 14 en Belgique, 13 en Moldavie, 12 en Lettonie, 12 en Roumanie, 11 en Croatie, 11 en Hongrie, 11 en Slovénie, 10 au Kossovo, 9 au Danemark, 6 en Lithuanie, 5 en Autriche, 5 à Malte, 5 en Suisse, 4 en Macédoine, 3 en Bosnie Herzegovine, 2 en Estonie, 2 au Luxembourg, 2 en Slovaquie, 1 en Albanie, 1 à Chypre, 1 en Islande et 1 au Monténégro.

* Océanie (232) : 190 en Australie, 20 en Nouvelle-Zélande, 9 en Nouvelle-Calédonie, 7 en Polynésie française, 2 aux îles Samoa, 1 aux îles Cook, 1 aux îles Marshall, 1 aux îles Salomon et 1 aux îles Tonga.

* Afrique (161) : 92 en Afrique du Sud, 24 en Egypte, 8 en Algérie, 8 à Maurice, 7 à la Réunion, 6 au Maroc, 3 à Madagascar, 2 à Mayotte, 2 au Mozambique, 2 à Sao Tomé-et-Principe, 2 en Tunisie, 1 au Ghana, 1 en Libye, 1 en Namibie, 1 au Soudan et 1 en Tanzanie.

Pour la France ce sont 143 décès qui sont attribués au virus grippal A (H1N1) 2009

samedi 5 décembre 2009

Au moins 8 768 décès de la grippe porcine, 942 de plus en une semaine

Le virus de la grippe A (H1N1) a tué 8 768 personnes depuis le mois d'avril, a indiqué l'OMS dans son bilan hebdomadaire. Cela représente une augmentation de 942 victimes de plus dans le monde en une semaine.

Le continent américain arrive en tête avec 5 878 victimes, alors qu'en Europe, l'Organisation mondiale de la santé a recensé au moins 918 victimes, soit 268 de plus que la semaine passée. L'OMS relève toutefois que la propagation de la maladie a atteint un point culminant et est en train de décliner en Amérique du Nord, alors qu'elle a récemment culminé ou est en train de culminer en Europe. Le pic de l'activité a été dépassé en Belgique, Islande, Irlande, Pays-Bas, Norvège et une partie de la Grande-Bretagne. La maladie plafonne en Espagne, Portugal, Italie, Suède et Danemark, alors que l'activité du virus continue de s'intensifier en Europe centrale, de l'Allemagne à la Roumanie.

111 décès de la grippe A (H1N1) en France, 500 décès prévisibles

La grippe A (H1N1) qui est en pleine progression en France a provoquée 9 nouveaux décès, depuis le dernier bilan d'il y a 3 jours chiffré à 92. Ce sont 111 personnes qui sont donc mortes de la grippe A (H1N1) en France métropolitaine depuis le début de l'épidémie.
Une projection faite à partir des chiffres de La Réunion, qui a dénombré 5 morts pour une population 100 fois moindre, fait penser qu'à condition équivalente la France métropolitaine pourrait craindre 500 décès. C'est certes moindre qu'une grippe saisonnière ou que le bilan des accidents de la route. On comprend donc les réticences de certains, face à ce qui peut paraître peu dramatique, de poursuivre une stratégie vaccinale épuisante.
Peut-on encore éviter les 400 décès prévisibles ? Oui si la vaccination s'accélère, mais c'est mal parti.
Ce bilan serait certainement beaucoup plus lourd sans les efforts des réanimateurs que l'on oublie un peu trop. Mais tout cela à un coût exhorbitant, et d'autres choix auraient été possibles.
Nous mettons un sondage ci-contre pour connaître votre opinion par rapport à l'organisation de la campagne de vaccination.

Certains centres de vaccination en France sont quasi désertés

Mons-en-Barœul, dans la banlieue de Lille, hier soir, ouverture prolongée du centre de vaccination jusqu'à 22 heures, grâce à la participation d'un médecin généraliste volontaire. Après une longue journée de travail et une semaine chargée, le médecin a accepté d'assurer une permanence de 4 heures pour voir une quinzaine de personnes. Que penser d'un tel résultat ?
Les candidats continuent de recevoir un bon de vaccination sur lequel figure de mauvaises indications, le lieu n'étant pas situé au Fort de Mons-en-Barœul mais salle Renaissance. Bizarre que depuis plusieurs semaines cette erreur n'ait toujours pas été rectifiée. Par contre des affiches signalent ce changement, mais la nuit dans le noir comment les remarquer !
Dans ce gymnase il ne faisait pas chaud et l'ambiance était plutôt à la déception devant une telle désorganisation.

L'entêtement de Roselyne Bachelot risque de provoquer de graves conséquences dans l'organisation des prochaines campagnes de santé publique en France

Je n’arrive pas à comprendre l’obstination de la ministre de la Santé, Mme Roselyne Bachelot, à écarter systématiquement les médecins généralistes du circuit des vaccinations pour la grippe A.

Le système mis en place par la ministre, celui des centres collectifs, a pris des allures de fiasco. Durant des semaines, ces centres étaient vides, et depuis quelques jours ils sont surchargés, incapables de répondre correctement à leur mission. On a vu des queues dignes de l’ex-URSS, des horaires ridicules par leur faible amplitude, des familles écœurées à qui l’on ferme la porte au nez. Le président de la République lui-même s’en est ému et a engueulé ses ministres en Conseil et exigé des mesures qui seront très difficiles à rendre rapidement opérationnelles. Et pendant ce temps-là, 57 000 médecins libéraux sont écartés pour des raisons fallacieuses.

La première raison est d’ordre financier : Mme Bachelot assure que le recours aux généralistes coûterait trois fois plus cher. Mais on aurait parfaitement pu négocier avec les médecins volontaires – ils sont environ 25 000 – un forfait à prix coûtant, 10 ou 15 euros, voire même non remboursé par la Sécu. Des centaines de milliers de gens seraient prêts à cette dépense pour être vaccinés par un praticien en qui ils ont une totale confiance. On objecte également la faisabilité, la conservation des vaccins ou leur acheminement, c’est ridicule, car on peut servir les cabinets de médecins comme on livre les 22 000 pharmacies. Ces arguments ministériels relevant de la mauvaise foi, il est encore temps de réviser votre position, madame Bachelot, si vous voulez vraiment dans un délai raisonnable faire vacciner tous les Français qui le souhaitent.

Gérard Garreyrou

Grippe A (H1N1) : Guerre des chiffres autour de la vaccination des collégiens et lycéens français

Le ministre de l'Education nationale annonce une participation des élèves qui ne colle pas avec les statistiques du ministère de la Santé...
Cela pourrait rappeler la sempiternelle guerre des chiffres entre les organisateurs d'une manifestation et le ministère de l'intérieur, sauf que cette fois ce sont les services de l'état qui sont incapables de donner des statistiques cohérentes. En fait le taux de participation est tellement désastreux qu'il est difficile à admettre.

Luc Chatel veut inciter les parents à faire vacciner leurs enfants. Face à des collégiens et des lycéens qui traînent les pieds, le ministre de l'Education tente de créer la dynamique en brandissant des chiffres encourageants. Quitte à prendre quelques libertés avec la comptabilité. Une semaine après le début de la campagne, «nous étions à plus de 30 000 collégiens et lycéens vaccinés», a assuré Luc Chatel au soir du 1er décembre. Des chiffres que le ministère de la Santé affirme pourtant ne pas disposer. «Luc Chatel a annoncé 10 % de vaccinés», explique un porte-parole. Un pourcentage ahurissant quand on sait que plus de 5,3 millions d'élèves sont scolarisés dans le second degré (auxquels on peut ajouter les quelques 550 000 apprentis ou élèves de la filière agricole). «Mais n'ayant aucune remontée, je ne peux pas confirmer», reconnaît le porte-parole. En réalité le ministre, lui, cite d'énigmatiques «remontées de terrain». Mais quand Luc Chatel évoque les fameux 10 %, il s'agit du pourcentage «des élèves dont les parents ont été sollicités et qui demandent effectivement à être vaccinés.» Pour obtenir des chiffres, c'est vers le ministère de la Santé qu'il faut se tourner. «A ce jour, 30 000 collégiens et lycéens ont été vaccinés en milieu scolaire», affirme le cabinet de Roselyne Bachelot.

vendredi 4 décembre 2009

Grippe A : Coupable cafouillage français

Si on ne peut reprocher au gouvernement d'avoir, très tôt, alerter les Français sur les dangers de la grippe A (H1N1), on ne peut approuver la méthode de prévention de masse qu'il a retenue. Les interminables files d'attente observées à l'entrée des centres de vaccination rappellent la sombre époque de l'Union soviétique. Cette organisation quasi collectiviste, qui laisse dans le froid des heures durant de jeunes enfants et des personnes âgées ou malades, est indigne d'un pays dont le système de santé est pourtant vanté de par le monde.

Nicolas Sarkozy a demandé l'ouverture dominicale des centres, et deux cents médecins militaires vont être mobilisés en renfort. Même les membres de l'Académie de médecine ont proposé leurs services. Louable effort, mais Roselyne Bachelot ne rassure guère quand elle fixe à la fin du mois de février l'objectif de vaccination de la moitié des Français. À cette date, on peut penser que le virus, l'hiver aidant, aura déjà touché plusieurs millions de personnes. Bref, il sera bien tard. Et le soin pris par le ministère de la Santé pour être prêt à temps en commandant 94 millions de vaccins dès l'été dernier aura été de nul effet. On a accusé, à tort, le gouvernement d'en faire trop au début de la pandémie ; on peut aujourd'hui regretter qu'il n'en fasse pas assez pour s'adapter.

Attendons l'heure des comptes et des comparaisons. Mais dans aucun pays occidental, pareil cafouillage n'est constaté. Aux États-Unis, où l'on vaccine aussi dans les supermarchés et les aéroports, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Belgique, la mobilisation est générale. Et ne suscite pas de polémique. Pour une simple raison : partout, les médecins de ville sont autorisés à vacciner. Les explications de Roselyne Bachelot pour justifier l'exception française ne tiennent pas. Les risques de contamination entre patients dans les cabinets privés ne peuvent être supérieurs à ceux auxquels le brassage expose la population dans les centres publics. L'argument du coût est, quant à lui, hors de propos. L'habilitation des médecins libéraux multiplierait par trois le budget antigrippe A, estimé aujourd'hui à 1,5 milliard d'euros. Une facture qui aurait pu être réduite en instituant, par exemple, un dispositif forfaitaire. Quand on déclare l'urgence, on s'oblige au pragmatisme.

Yves Thréard Le Figaro le 4 décembre 2009 18h50

Des kits gratuits contre la grippe A (H1N1) bientôt disponibles en pharmacie

Ces kits contiendront un antiviral et des masques et seront délivrés sur ordonnance... Le ministère de la Santé sort l'arsenal de survie. Des kits composés d'un traitement antiviral (Tamiflu ou Relenza) seront délivrés gratuitement sur prescription médicale dans les pharmacies, comme le prévoit un arrêté publié ce vendredi au Journal officiel.

Cette décision a été motivée par «la nécessité de prendre les mesures d'urgence adaptées à la protection de la population contre la menace sanitaire grave que constitue le virus», indique le ministère. La délivrance est «limitée à un kit par personne et par ordonnance», selon l'arrêté, qui prévoit par ailleurs qu'«un seul des produits composant le kit» peut également être délivré, toujours gratuitement.

Pas de date pour le moment

Le gouvernement avait annoncé de longue date qu'en cas d'expansion de la pandémie, le Tamiflu serait gratuit. Mardi, le Premier ministre François Fillon avait indiqué que «dans les tout prochains jours, l'ensemble des pharmacies pourrait bénéficier des médicaments, des traitements antiviraux sur les stocks de l'Etat pour l'ensemble des malades qui présentent des symptômes grippaux». Le texte prévoit en outre qu'une indemnité de 1 euro hors taxes sera versée au pharmacien pour chaque délivrance, ainsi que 0,50 euro hors taxes pour le grossiste. Le cabinet de Roselyne Bachelot n'était pas en mesure de communiquer la date de mise à disposition dans l'immédiat.

Vaccins pandémiques contre la grippe A (H1N1) 2009, actualisation de la stratégie et des recommandations vaccinales

Dans un communiqué du 27 novembre 2009, la DGS (Direction générale de la Santé) a mis à jour la stratégie vaccinale et les recommandations concernant la vaccination contre le virus A (H1N1).

Tenant compte de l'avis de l'Emea (Agence européenne du médicament) en date du 19 novembre 2009, réaffirmant l'efficacité et la sécurité des vaccins pandémiques A (H1N1) 2009, et suite à l'autorisation de mise sur le marché de PANENZA le 16 novembre 2009, le HCSP (Haut Conseil de santé publique) a par ailleurs actualisé son avis du 28 octobre relatif à l'utilisation des vaccins pandémiques contre la grippe A (H1N1).
Le HCSP et la DGS soulignent notamment la décision des autorités sanitaires françaises de se conformer aux recommandations émises par l'Emea confirmant la bonne protection conférée par une seule injection.
A l'exception des jeunes de moins de 9 ans et de certaines personnes atteintes de pathologies particulières qui recevront toujours 2 injections, la majorité de la population ne recevra qu'une seule dose. La DGS précise que par la suite, en fonction des études en cours et dans le cas où serait observée une baisse de l'immunité dans le temps, une vaccination de rappel pourrait être proposée.
Enfin, la DGS propose également un tableau récapitulatif précisant les indications des vaccins à utiliser. Ce tableau pourra faire l'objet de modifications ultérieures.
En savoir plus :
04/12/2009 - ACTUALITÉS THÉRAPEUTIQUES / Information
Sources : DGS - HCSP

Grippe A : Déjà 4 millions de Français contaminés et seulement 1 million et demi de vaccinés

Les centres de vaccination sont pris d'assaut. Leur nombre devrait augmenter.

D'un côté, 1,6 million de Français vaccinés contre la grippe A H1N1, de l'autre près de 4 millions qui l'ont déjà contractée. Et ces derniers jours, deux courbes qui évoluent quasiment au même rythme. La fréquentation des centres de vaccination s'est littéralement envolée, selon les chiffres dévoilés jeudi par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, lors d'une conférence de presse à Paris. Pour la seule journée du mercredi 2 décembre, près de 190 000 personnes ont reçu l'injection, soit 14 fois plus qu'au premier jour de la campagne grand public, le 12 novembre.

Face à l'engorgement du système - avec des files d'attente pouvant atteindre plusieurs heures - et sur demande de l'Élysée, Brice Hortefeux a annoncé un train de mesures pour une montée en puissance rapide. Le nombre de centres ouverts (600 initialement, 872 jeudi) devrait atteindre le niveau prévu (1 080) d'ici à samedi prochain. Les espaces de vaccination seront ouverts tous les jours (et même le dimanche dans les grandes villes) avec des horaires élargis, pouvant aller de 8 heures à 22 heures. Les ressources humaines sont également renforcées avec réquisition des étudiants en médecine (ayant validé la 2e année du 2e cycle d'études), des médecins du travail et de l'armée, d'élèves infirmières et de fonctionnaires. «Au total, nous pourrons mobiliser 8 000 médecins ou internes, 30 000 personnels paramédicaux et 30 000 personnels administratifs», a souligné Brice Hortefeux. Un accès prioritaire, pour les femmes enceintes, très jeunes enfants, handicapés, etc., se met en place pour éviter à ces sujets fragiles une attente particulièrement pénible.

Du côté épidémiologique, les indicateurs sont toujours à la hausse, même si la progression semble ralentir un peu. Pour la semaine 48 (du 23 au 29 novembre), le réseau des Grog (groupes régionaux d'observation de la grippe) a estimé à près d'un million le nombre de consultations pour grippe A. Selon l'autre réseau de surveillance (Sentinelles), le taux de consultations pour grippe est de 821 pour 100 000 habitants. L'augmentation du nombre de cas graves hospitalisés se poursuit avec 56 nouveaux cas en semaine 48, soit un total de 481 (dont 92 mortels) depuis le début de l'épidémie. Quant au bilan hebdomadaire de pharmacovigilance des vaccins, il ne comporte pas d'élément inquiétant. Au total, 562 effets secondaires ont été signalés, dont 97 % d'intensité bénigne à modérée. La suspicion de syndrome de Guillain-Barré post-vaccinal chez une jeune femme (nos éditions du 13 novembre 2009) a été finalement écartée, a indiqué Roselyne Bachelot.

Depuis le mois de mai, près de 150 personnes sur les 400 employés de l'InVS (Institut de veille sanitaire) sont mobilisées pour suivre l'évolution de la grippe A H1N1. «Nous faisons ce que nous appelons de l'épidémiologie d'intervention, explique Françoise Weber, la directrice de l'institut. Nous ne collectons pas les données seulement à des fins descriptives mais pour apporter des outils d'aides à la décision aux autorités.» L'INVS va s'efforcer dans les prochaines semaines de mesurer l'impact de la vaccination sur l'évolution de la grippe. À signaler que, par souci d'efficacité, les critères des données épidémiologiques fournies par les Grog et le réseau Sentinelles sont en voie d'harmonisation.

Moins de gastros grâce aux mesures anti-H1N1

L'InVS (Institut national de veille sanitaire) observe actuellement une diminution du nombre de cas de gastro-entérites aiguës par rapport aux années précédentes. Cette baisse pourrait s'expliquer par les mesures d'hygiène appliquées dans le cadre de la lutte contre le virus grippal H1N1.

Le seul fait de se laver les mains fréquemment, après être allé dans des lieux publics ou dans les transports en commun, pourrait en effet diminuer les risques de contamination par les bactéries ou les virus à l'origine des gastros. «C'est peut-être dû aux mesures barrières contre la grippe, avance Françoise Weber, directrice de l'InVS. Mais il est encore trop tôt pour le dire.» Les données des semaines à venir devraient permettre de confirmer cette hypothèse. Ce ne serait pas une surprise, on sait que les mesures de santé publique peuvent avoir parfois des effets inattendus. Ainsi, par exemple, l'interdiction du tabac dans les lieux publics a réduit les troubles respiratoires chez les barmans.

jeudi 3 décembre 2009

Vaccin contre la grippe A en France : 567 effets secondaires signalés

Sur le million de personnes vaccinés contre la grippe A au 29 novembre, 567 ont signalé des effets indésirables, rapporte l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). 562 signalements concernent le vaccin Pandemrix avec adjuvant de GlaxoSmithKkline, le plus utilisé jusqu'à maintenant, et 5 sont liés au vaccin Panenza de Sanofi-Pasteur, sans adjuvant. Concernant le vaccin Pandemrix avec adjuvant, 97% des cas rapportés étaient d'intensité bénigne à modérée : douleurs dans la zone vaccinée, réactions inflammatoires, douleurs générales, fièvre, fatigue, syndrome grippal...

Sept cas graves

24 observations ont été jugées «médicalement significatives» car elles avaient entraîné une gêne fonctionnelle ou une incapacité temporaire. Et enfin, sept cas ont été considérés comme graves : deux réactions allergiques (oedème de Quincke, choc anaphylactique) d'évolution favorable, deux cas de paresthésie (fourmillements au niveau des membres) et un cas de douleurs thoraciques. Il faut ajouter deux cas d'embolie pulmonaire et pneumopathie qui sont en cours d'évaluation. Enfin le diagnostic de syndrome neurologique de Guillain-Barré estimé probable le 12 novembre suite à une vaccination chez une jeune femme de 37 ans «a été écarté», après analyses complémentaires, selon la ministre de la Santé Roselyne Bachelot. «Tous les examens neurologiques et sérologiques sont négatifs. En fait, c'est un cas de paresthésie, un problème de sensibilité et non pas de paralysie», a confirmé devant la presse Jean Marimbert, directeur général de l'Afssaps.

1 330 000 personnes vaccinées mercredi soir

Le vaccin Panenza de Sanofi-Pasteur, sans adjuvant, inoculé à 167 000 personnes à la date du 29 novembre, a provoqué cinq signalements d'«effets indésirables». Quatre sont considérés comme non graves (douleurs localisées, fourmillements des extrémités...). Un cas grave d'exacerbation de douleurs articulaires a été signalé chez un jeune homme souffrant d'une tumeur osseuse. Selon le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, 1 330 000 personnes avaient été vaccinées à la date de mercredi soir dans les centres de vaccination.

Grippe A : On ne boude plus la vaccination en France

L'épidémie continue de s'étendre: il y a eu près d'un million de nouveau cas en une semaine.

Près de 4 millions de personnes ont été infectées par le virus H1N1 en France métropolitaine depuis le mois d'août. 993 000 l'ont été au cours de la semaine écoulée contre 812 000 la semaine précédente. Pour les Grog, groupes régionaux d'observation de la grippe, qui suivent sa progression, l'épidémie est toujours en phase ascendante. Les Grog signalent aussi qu'ils n'observent pratiquement pas de grippe saisonnière.

Aussi, certes en traînant les pieds, les gens sont de plus en plus nombreux à aller se faire vacciner. Dans l'Aude, par exemple, après des débuts très timides la vaccination est passée depuis mardi à 800 personnes par jour. Dans le Tarn elle est à présent de 750 personnes par jour. La Haute-Garonne vient d'ouvrir un seizième centre et va étendre ses horaires. Ce sont dans l'ensemble les jeunes parents et les grands parents qui sautent le pas en premier. Les collégiens semblent toujours réfractaires et même, dit-on, sont la risée des autres quand ils se font vacciner. Au collège Emile-Alain de Carcassonne seuls 35 élèves sur 450 ont sauté le pas. Peut-être craignent-ils qu'il leur arrive la même mésaventure qu'à cinq enfants de moins de 3 ans, vaccinés lundi dans un centre de Brest. Ils ont reçu, chacun, par erreur quatre doses de vaccin.

À ce jour aucun effet indésirable n'a été enregistré. À Paris, deux hôpitaux ont organisé une vaccination spécifique sur rendez-vous, pour les personnes allergiques à l'œuf « médicalement constatée », l'une à Necker pour les enfants jusqu'à 16 ans, l'autre à Tenon pour les adultes

Vaccination anti-grippe en France : Le PS dénonce "un désordre contre-productif"

Le Parti Socialiste s'inquiète jeudi du "décalage" entre le choix d'une vaccination rapide contre la grippe H1N1 et les moyens mis en oeuvre pour y parvenir et dénonce "un désordre contre-productif".

Ci-contre : La secrétaire nationale du PS à la santé, Marisol Touraine à l'Assemblée
Le PS "s'inquiète devant le décalage entre le choix d'une vaccination massive et les moyens mis en oeuvre pour y parvenir", déclare la secrétaire nationale du PS à la santé, Marisol Touraine dans un communiqué, intitulé "Grippe A: un désordre contre-productif". Selon le PS, "alors que deux à trois millions de Français auraient contracté le virus de la grippe A, les signes de désordre se multiplient" : "Refus de vacciner ceux qui n'ont pas reçu le "bon" de la sécurité sociale, multiplication du nombre de personnes à risque n'ayant pas reçu leur "bon", attente des heures durant des patients, souvent dans le froid, faute de personnel suffisant et d'horaires d'ouvertures adaptés".

Le PS stigmatise également "l'absence de moyens de transport pour ceux qui ont des difficultés à se déplacer". "Il faut regretter que le gouvernement ne se soit pas donné les moyens adaptés à la politique annoncée", juge le parti de Martine Aubry pour qui "le seul résultat clair est la montée de l'inquiétude dans la population". Le PS juge nécessaire "d'associer rapidement, les médecins généralistes et les médecins traitants à la campagne de vaccination, en les rémunérant selon un barème spécifique pour un coût équivalent à la vaccination dans les centres". Les socialistes "demandent, en outre, l'ouverture de plus de centres de vaccination, notamment dans les grandes villes".

Grippe A (H1N1) : 92 décès liés au virus en métropole, selon un nouveau bilan

Vingt-quatre nouveaux décès en lien avec la grippe A (H1N1) ont été recensés depuis le 24 novembre, portant à 92 le nombre de morts en métropole depuis le début de l'épidémie, a annoncé jeudi la ministre de la Santé Roselyne Bachelot. Selon le bilan établi au 1er décembre par l'Institut de veille sanitaire, 14 des 92 personnes décédées ne présentaient pas de facteur de risque connu.

Par ailleurs, 56 personnes considérées comme des "cas graves" ont été hospitalisées au cours de la semaine dernière, soit un total de 481 personnes hospitalisées depuis le début de l'épidémie, a précisé Mme Bachelot lors d'une conférence de presse. Selon l'InVs, la circulation du virus A (H1N1) a continué à progresser sur l'ensemble du territoire.

mercredi 2 décembre 2009

Premier décès de la grippe H1N1 au Monténégro

Le Monténégro a enregistré un premier décès causé par le virus de la grippe H1N1, celui d'un homme de 65 ans qui avait été hospitalisé il y a deux jours, a annoncé mercredi l'Institut public de Santé.

L'homme a été admis à l'hôpital dans un état grave et souffrait notamment d'une pneumonie, a indiqué l'Institut dans un communiqué. Selon la même source, 119 cas d'infection par le virus H1N1 ont été signalés au Monténégro à ce jour. L'état d'épidémie n'a toujours pas été proclamé dans le pays. Une campagne de vaccinations devrait y débuter à la mi-décembre. Le Monténégro compte 650 000 habitants.

A Brest des enfants reçoivent une surdose de vaccin contre la grippe A

Cette erreur d’une infirmière à Brest n’a cependant pas eu de conséquences graves sur la santé des cinq enfants.

Ils n’ont pas reçu une mais quatre doses du vaccin contre la grippe A. Cinq enfants, qui s’étaient rendus lundi matin dans un centre de vaccination de Brest, ont été victimes d’une erreur isolée de dosage, de la part d’une infirmière. Les cinq enfants se portent désormais bien, précise cependant Le Télégramme de Brest qui a révélé l’affaire ce mercredi. "Le médecin m'a conseillé de surveiller si mon enfant faisait une réaction à ce surdosage et m'a dit que les urgences pédiatriques du CHU étaient informées.

Avec mon mari, nous n'avons pas dormi de la nuit pour rester auprès de lui", raconte la mère d’un des enfants concernés qui témoigne dans Le Télégramme de Brest. La notice des vaccins, proposée par l’Afssaps, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, précise que la dose normale est de 0,5 ml. La posologie pour les enfants varie en fonction de la marque du vaccin : une dose normale ou une demi-dose. Problème : la grande majorité des produits livrés par les laboratoires pharmaceutiques à la France sont dits multidoses, c’est-à-dire conditionnés par 10. A charge pour les infirmiers et les médecins qui les administrent de prélever la bonne quantité pour l’injecter. "Le risque est de faire une réaction un peu plus forte au vaccin, avec de la fièvre", a précisé la Ddass du Finistère. Dans une étude datant de l’automne 2008 sur le vaccin contre la grippe saisonnière, le laboratoire SanofiPasteur avait proposé aux Etats-Unis d’homologuer un vaccin "surdosé", comprenant quatre fois la dose habituelle, pour améliorer la protection pour les personnes âgées.

Grippe A en France : Les groupes régionaux d’observation mettent en garde


Alors que François Fillon annonçait mardi un renforcement du dispositif de vaccination contre la grippe A, les réseaux chargés de la surveillance de l’épidémie ont tiré la sonnette d’alarme.

Le cap des 3 millions de personnes atteintes par le virus grippal H1N1 depuis le mois d’août est en train d’être dépassé, a affirmé mardi le Dr Jean-Marie-Cohen, coordinateur national du réseau des groupes régionaux d’observation de la grippe, lors d’une audition publique de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. Et d’ajouter : « C’est déjà plus qu’une épidémie saisonnière. » Thierry Blanchon, du réseau Sentinelles de l’Inserm, a affirmé pour sa part que « le pic n’était absolument pas passé en France ». L’épidémie est toujours « en augmentation », a-t-il déclaré, à la veille de la publication des estimations hebdomadaires des deux réseaux de surveillance.

Les excuses du Premier ministre

Parallèlement, François Fillon, qui a redit ses excuses à ceux qui ont dû patienter dans de mauvaises conditions, annonçait hier un renforcement du dispositif de vaccination contre la grippe A. A l’issue d’une réunion sur la pandémie à Matignon avec cinq de ses ministres, le chef du gouvernement a détaillé son plan, déclarant que quelque 1.080 centres étaient désormais en fonction, contre 600 la semaine dernière. « Ces centres seront ouverts, notamment en zone urbaine de 8 heures à 22 heures et ils seront ouverts toute la semaine y compris le samedi. » Ils recevront l’aide des médecins du travail, des équipes mises à disposition par le ministère de la Défense et des internes des hôpitaux. L’ouverture dominicale ne concerne que « les grandes agglomérations » sur décision « des préfets » et du ministère de l’Intérieur. Le Premier ministre a par ailleurs exclu une nouvelle fois de permettre aux médecins libéraux de procéder à des vaccinations dans leurs cabinets, comme la majorité de leurs représentants le réclament, leur demandant de se concentrer uniquement sur leurs patients touchés par le virus.

Pas d’état d’alerte maximale

François Fillon a précisé que pour que l’accueil des familles – en particulier l’accueil des femmes enceintes, des enfants – soit considérablement amélioré, des bénévoles de la Croix-Rouge et des fédérations de la protection civile seraient sollicités. Ce déploiement devrait permettre de vacciner plus de 300.000 personnes par jour, selon Matignon. Le Premier ministre a assuré que « dans les tout prochains jours, l’ensemble des pharmacies pourraient bénéficier des médicaments, des traitements antiviraux sur les stocks de l’Etat pour les malades qui présentent des symptômes grippaux ». Des médicaments qui pour l’instant ne concernent que les personnes munies d’ordonnances. Enfin, le chef du gouvernement a exclu de passer pour le moment au niveau d’alerte maximal du plan de lutte contre la pandémie, estimant que les autorités bénéficiaient de « tous les instruments nécessaires » pour y faire face. Plus d’un million de personnes ont déjà été vaccinées en France. Depuis le début de l’épidémie, 86 personnes sont décédées et 461 ont été hospitalisées en métropole.

mardi 1 décembre 2009

Aux USA on assiste à un recul de la grippe H1N1 mais avec une incertitude quant à une résurgence

Les autorités sanitaires américaines se sont félicitées mardi du recul de la pandémie de grippe H1N1 depuis un mois aux Etats-Unis tout en se disant dans le flou quant au risque de résurgence de l'infection dans les prochains mois.

"La question est de savoir si nous aurons une autre vague d'infections dans les prochains mois, et ce jusqu'en mai", fin théorique de la saison de grippe, a dit Thomas Frieden, directeur des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) lors d'un point de presse. Il a expliqué que les CDC avaient interrogé la dizaine des plus grands spécialistes mondiaux de la grippe à ce sujet et qu'environ 50% avaient jugé "probable" une autre vague d'infection de grippe (H1N1) dans les prochains mois. Le Dr Frieden a rappelé que lors de la précédente pandémie de grippe en 1957/58, l'infection était revenue en force en janvier après avoir battu en retraite en novembre. Il a jugé que le recul de la grippe H1N1 observé durant les quatre semaines arrêtées le 21 novembre, combiné à une augmentation des doses de vaccins disponibles (près de 70 millions actuellement), était "une occasion de protéger davantage de personnes". Durant la semaine close le 21 novembre, 32 Etats américains sur 50 ont fait part d'un nombre important de cas d'infection, contre 43 pendant la semaine précédente et 48 en octobre, précisent les CDC sur leur site internet. Malgré ce recul du taux d'infection dans l'ensemble du pays, le nombre de visites chez le médecin liées à des infections grippales H1N1 est encore resté élevé, soulignent aussi les CDC.

Un enfant de 3 ans décède de la grippe aviaire en Egypte

Et l’on reparle de H5N1…
Un virus de la grippe qui est beaucoup plus létal mais heureusement peu contagieux. Sur le front de la grippe aviaire, la situation continue d’évoluer plus ou moins à bas bruit. Un enfant de 3 ans vient ainsi de succomber à une grippe aviaire (H5N1) en Egypte. C’est la 27ème victime dans ce pays. Au total depuis 2003, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rapporte 444 cas d’infection par le virus H5N1 dans le monde ; 262 personnes en sont mortes. Soit un taux de mortalité de… 60 % ! L’Indonésie est le pays le plus touché (115 morts), devant le Vietnam (56) et l’Egypte (27).

"Ces mutations du virus H1N1 doivent être prises très au sérieux"

La mort de deux patients français porteurs d'une mutation du virus de la grippe A (H1N1), similaire à celle observée en Norvège, est une nouvelle "très inquiétante" pour le professeur Jean-Philippe Derenne. Cet ancien chef du service de pneumologie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, co-auteur de l'ouvrage Pandémie : la grande menace, estime que les pandémies grippales sont "imprévisibles".

Faut-il s'alarmer de la récente mutation du virus H1N1 qui a provoqué la mort de deux patients français ?

Il y a eu deux mutations du virus H1N1, qui doivent être prises très au sérieux. La première a touché les parties du génome qui permettent au virus d'entrer dans les poumons et de provoquer des lésions pulmonaires mortelles. La seconde, intervenue pour l'un des deux patients, a conféré au virus une résistance au Tamiflu. Le fait que ces mutations interviennent dans deux villes différentes, et qu'elles s'avèrent similaires à celles observées en Norvège, laisse craindre qu'elles deviennent plus nombreuses. Ce qui serait très inquiétant.

En général, les pandémies grippales sont imprévisibles. Elles n'arrivent jamais quand on les attend, ni où on les attend et sous des formes différentes de celles prévues. Il faut donc suivre l'évolution des choses, et notamment des formes de grippes graves, avec la plus grande attention.

Comment le virus a-t-il muté ?

Un virus est un parasite qui, pour se reproduire, doit pénétrer à l'intérieur des cellules. L'enzyme qui le copie fait régulièrement des erreurs, on observe donc régulièrement des petites mutations du virus, qui expliquent que le vaccin de la grippe change chaque année.

Mais dans le cas des deux mutations observées cette semaine, le nouveau virus n'a rien à voir sur le plan génétique. Il proviendrait de deux virus qui circulent chez le porc depuis dix à vingt ans en Amérique du Nord et en Eurasie. On n'en sait pas plus sur les conditions d'apparition de ces mutations…

L'efficacité de la vaccination est-elle remise en cause ?

Non, car le vaccin de la grippe est dirigé contre les protéines de surface du virus qui, elles, n'ont pas muté contrairement au génome. Le vaccin peut donc toujours empêcher le virus de pénétrer dans les cellules de l'organisme pour se reproduire. Ces nouvelles mutations doivent au contraire inciter tous les Français à aller se faire vacciner, avec adjuvant.

Importance de la mutation détectée sur un virus de la grippe en Norvège

L’Institut norvégien de la santé publique a informé l’OMS d’une mutation détectée pour 3 virus H1N1. Ces virus ont été isolés chez les deux premiers cas mortels de grippe pandémique en Norvège et chez un patient présentant une forme grave de la maladie.

Les chercheurs norvégiens ont analysé les échantillons de plus de 70 patients atteints d’une forme clinique de la maladie et n’ont pas trouvé d’autres cas de cette mutation. Ce résultat semble indiquer qu’elle n’est pas répandue dans le pays. Le virus porteur de cette mutation reste sensible aux médicaments antiviraux, oseltamivir et zanamivir, et les études montrent que les vaccins actuellement disponibles contre la grippe pandémique ont un effet protecteur. À l’échelle mondiale, la surveillance en laboratoire des virus grippaux a détecté une mutation semblable des virus dans d’autres pays, la première de ces détections ayant eu lieu en avril. En dehors de la Norvège, on l’a observée au Brésil, en Chine, aux États-Unis, au Japon, au Mexique et en Ukraine. Bien que les informations sur tous ces cas soient incomplètes, on a retrouvé cette même mutation chez certains cas mortels et aussi certains cas bénins. Dans de nombreux cas mortels du monde entier, cette mutation n’a pas été mise en évidence. L’importance de ces observations pour la santé publique n’est donc pas encore claire. Il semble que les mutations surviennent sporadiquement et spontanément. À ce jour, on n’a pas établi de liens entre le petit nombre de patients infectés par le virus mutant et la mutation ne semble pas se propager. Les chercheurs du réseau OMS de laboratoires travaillant sur la grippe sont en train d’évaluer l’importance de cette mutation. Il faut surveiller en permanence les modifications génétiques du virus, mais il est difficile d’évaluer l’importance de ces changements. De nombreuses mutations n’altèrent pas les caractéristiques fondamentales du virus ou de la maladie qu’il provoque. Pour cette raison, l’OMS se sert des données cliniques et épidémiologiques pour évaluer le risque. Bien que de nouvelles investigations soient en cours, rien n’indique actuellement que ces mutations entraînent une augmentation inhabituelle du nombre des cas d’infection par le virus H1N1 ou un accroissement du nombre des cas mortels. Les laboratoires du Réseau mondial OMS de surveillance de la grippe surveillent attentivement les virus grippaux dans le monde entier et restent vigilants pour détecter tout nouveau changement qui pourrait être importants pour la santé publique.
Source OMS

Grippe A en France : Des centres de vaccination bientôt ouverts le dimanche

A l'issue d'une réunion sur la grippe A organisée hier, l'Elysée annonce que Nicolas Sarkozy a "donné instruction au gouvernement de prendre des dispositions complémentaires pour assurer un meilleur service à la population". Les horaires d'ouverture des centres vont ainsi être élargis le mercredi, le samedi et en début de soirée. Certains centres de vaccination (CDV) seront également ouverts le dimanche, résume La Croix. Pour donner quelques moyens à ces ambitions, l'Elysée annonce que "plusieurs centaines d'internes en médecine, de médecins du travail et de médecins du service de santé des armées seront affectés" dans ces centres de vaccination. Qualité de l'accueil et information faite au public sur le fonctionnement des centres et sur les vaccins devront enfin être améliorés, notent Les Echos.

Au rythme actuel des vaccinations ... la campagne va durer 4 ans !
A défaut de permettre aux médecins généralistes de vacciner leurs patients, comme cela se fait dans plusieurs pays voisins de la France (Belgique, Allemagne, Grande Bretagne, Suisse, Italie) le gouvernement va essayer de trouver des aménagements. Pourtant l’implication des médecins généralistes et des pédiatres permettrait de vacciner 1 million de personnes par jour alors que les centres collectifs ont péniblement réussi à vacciner 1 million en trois semaines. Les médecins qui assurent les permanences dans les CDV ne sont pas tous au fait des thérapeutiques car quelquefois éloignés de la pratique. La solution consiste donc à téléphoner au médecin traitant (expérience vécue) pour lui demander si l'on peut vacciner le patient. Ce qui bien sûr ne fait qu'augmenter le temps d'attente dans le centre ... mais aussi chez le médecin traitant sans cesse dérangé !! Le généraliste qui écrit ces lignes se souvient qu'encore enfant le médecin de famille était venu vacciner toute la maisonnée contre la variole. Une solution qui avait fait ses preuves à l'époque, depuis la variole a disparu de la planète.

Grippe A en France : Le passage au niveau 6 envisagé

Roselyne Bachelot a évoqué hier un possible passage de la France au niveau 6 du plan de pandémie grippale. "Il y a des outils dans le niveau 6 qui peuvent d'ores et déjà être utilisés, par exemple l'interdiction des rassemblements. Mais ça ne veut pas dire qu'on (les) utilisera forcément tous", a expliqué la ministre de la Santé. Un passage au niveau 6 amènerait tout d'abord des changements dans l'organigramme de la gestion de la pandémie, propulsant ainsi le ministère de l'Intérieur "à la tête des opérations". Outre la limitation des rassemblements et réunions publiques, le sixième niveau prévoit de restreindre les visites et accès à certains lieux publics (établissements hospitaliers, maisons de retraite, prisons....). De plus, le niveau 6 serait susceptible de "remettre à l'ordre du jour le port de protections respiratoires par les personnels de santé ou le port du masque chirurgical par les personnes indemnes dans les espaces publics", lesquels pourrait même "être rendus obligatoire dans certains lieux".