jeudi 30 octobre 2008

La rapidité de la réponse internationale

La rapidité de la réponse internationale ainsi qu'une part de « chance » auront peut-être permis d'éviter la propagation d'une virulente épidémie de grippe aviaire en 2008, selon la Banque Mondiale. Le virus de la grippe aviaire n’a en effet atteint aucun nouveau pays entre janvier et septembre 2008.
Lors de la Conférence sur la grippe aviaire organisée en Égypte, alors que le virus de la grippe aviaire n’a atteint aucun nouveau pays en 2008, les pays ont néanmoins demandé un renforcement de la mobilisation pour lutter contre les nouveaux virus.
Selon la Banque mondiale, la conférence organisée en Égypte vise à maintenir la vigilance de la communauté internationale face au risque de pandémie car une grave épidémie de grippe aviaire pourrait représenter un coût de 3 000 milliards de dollars pour l’économie mondiale.
Une grave épidémie de grippe aviaire pourrait représenter un coût de 3 000 milliards de dollars pour l’économie mondiale.
La lutte menée au cours des cinq dernières années contre le virus mortel de la grippe aviaire pourrait même aujourd’hui être parvenue à un tournant. En effet, le virus H5N1 de la grippe aviaire, souvent mortel et qui affecte essentiellement les oiseaux, s’est propagé dans 61 pays, provoquant la mort de 245 personnes depuis son apparition à Hong Kong en 2003.
Cependant, le virus semble aujourd’hui maîtrisé dans 50 pays, grâce à la rapidité de la réponse internationale ainsi qu'une part de « chance ». Aucun nouveau pays n’a été touché entre janvier et septembre 2008, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale et des Nations Unies.
Les experts de la grippe aviaire réunis en Egypte ont exprimé leur satisfaction à l’annonce de cette nouvelle. Ils ont cependant ajouté que l’apparente accalmie dans la propagation du virus de la grippe aviaire « pourrait être due autant à la chance qu’à l’effort international pour détecter, prévenir et combattre la maladie.
Nous sommes arrivés à un tournant dans la lutte internationale contre les maladies infectieuses », affirme Piers E. Merrick, qui participe à la coordination des mesures prises par la Banque mondiale pour lutter contre la grippe aviaire dans la région de l’Asie de l’Est et du Pacifique.
La grippe aviaire en soi représente toujours une menace de pandémie, mais surtout, selon M. Merrick, « elle préfigure une menace internationale plus préoccupante, car elle constitue l’une seulement d’un ensemble permanent de maladies » susceptibles d’apparaître à l’avenir et de se transmettre des animaux ou des oiseaux à l’homme.
M. Merrick constate que « nous avons certes lutté efficacement contre les grippes aviaire et humaine, mais face à un grand nombre de ces maladies, il faudra adopter un plan d’actions à long terme, plus sophistiqué et plus complet. »
De plus, le virus de la grippe aviaire est bien installé et « toujours en circulation » dans de nombreux pays vulnérables, dont l’Indonésie, le Pakistan, certaines régions de Chine, le Bangladesh et parfois l’Inde (au Bengale occidental), la Thaïlande, la République démocratique populaire lao et le Vietnam. Le Nigéria et le Togo ont également été touchés récemment.
Ce virus évolue constamment et pourrait prendre une forme transmissible à l’homme », ajoute Olga Jonas, coordinatrice du Programme international de lutte contre la grippe aviaire de la Banque mondiale. « La transmission humaine aurait des conséquences catastrophiques », souligne-t-elle. « Il suffirait de six mois pour que le virus se propage dans le monde entier ».
Selon le rapport de la Banque mondiale, estimer les conséquences économiques de la grippe aviaire, une grave épidémie mondiale pourrait faire plus de 71 millions de morts et représenter une perte de 3 000 milliards de dollars pour l’économie internationale.
Selon le rapport de la Banque et des Nations-Unies sur la réponse mondiale apportée à la grippe aviaire, l’analyse menée à l’échelle internationale indique que par rapport à 2006 et 2007, on observe sur la même période une diminution du nombre d’épidémies de grippe aviaire dans les élevages de volailles, ainsi que des cas humains et des décès. En septembre 2008, on faisait état de 36 cas humains et 28 morts, essentiellement en Indonésie, bien que, selon le rapport, des personnes continuent d’être frappées parfois mortellement par la maladie en Égypte, en Chine et au Vietnam. Le Bangladesh est le seul pays à avoir signalé son premier cas d’infection humaine en 2008.
Le virus ne s’est pas propagé dans de nouveaux pays de janvier à septembre 2008, et jusqu’ici, seuls 20 pays ont connu des épidémies cette année (contre 25 en 2007).