Une nouvelle étude, qui sera publiée jeudi 4 octobre dans Public Library of Science Pathogens, apporte de nouveaux et inquiétants éléments d’information sur les mécanismes de l'infection humaine par la forme hautement pathogène du virus de la grippe aviaire, le H5N1. Selon le groupe de chercheurs de l'université de Wisconsin-Madison, dirigé par Yoshiro Kawaoka, une simple mutation d'une protéine de surface suffirait à augmenter la virulence du H5N1, en lui permettant d'aller infecter les cellules situées plus en profondeur dans l'arbre bronchique. Si cette mutation ne se produit pas, le virus reste ainsi cantonné dans les régions supérieures des poumons et ne parvient pas à altérer la fonction respiratoire au point que les conséquences de l'infection soient mortelles. Mais si il mute, cela devient alors une toute autre histoire.
Hors, toujours selon ces chercheurs, les souches de H5N1 qui sévissent à l’heure actuelle en Asie, en Afrique et en Europe seraient plus aptes à infecter l'homme et les mammifères que les premières souches identifiées en 1997. Plus grave encore, sur la base de ces éléments, ils estiment que le virus devrait bientôt s'"humaniser" et provoquer une grande pandémie mondiale.
Les résultats des travaux réalisés par une équipe de chercheurs de l’Université de Pékin avaient été précédemment publiés dans la revue scientifique The Lancet. Ceux-ci avaient alors démontré que l'infection humaine par le virus de la grippe aviaire pouvait non seulement atteindre de nombreux organes, comme les ganglions, l'intestin ou encore le cerveau, mais également traverser le placenta et toucher le foetus dans le cas d’une infection chez la femme enceinte. Des résultats qui laissaient craindre la possibilité d’une pandémie de grande ampleur en cas de contaminations inter-humaines.
Tous les résultats d’études qui sont actuellement publiés semblent donc bien parvenir au même conclusions : l’humanité est bel et bien à l’aube d’une grande pandémie mondiale due à une prochaine mutation de la grippe aviaire qui favorisera la transmission inter-humaine du virus H5N1. La principale question qui hante désormais les chercheurs n’est plus donc plus "si", mais "quand" cette mutation interviendra t’elle.