samedi 23 février 2008

GSK premier laboratoire à pouvoir produire un vaccin prépandémique

Grippe aviaire: GlaxoSmithKline fait un grand pas dans la course au vaccin.

Le laboratoire pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline a obtenu un avis favorable de l'agence européenne du médicament (EMEA) pour le premier vaccin pré-pandémique contre la grippe causée par le virus de la grippe aviaire, a-t-on appris dans des communiqués reçus vendredi.

S'il obtient les autorisations nécessaires, le laboratoire britannique sera ainsi le premier à produire un vaccin permettant sans doute au moins de limiter la transmission à l'homme de ce virus.

L'EMEA a écrit dans un communiqué avoir recommandé jeudi l'autorisation "du premier vaccin pré-pandémique pour humains contre la grippe causée par le virus H5N1, un virus de grippe aviaire qui a le potentiel d'évoluer en virus de grippe pandémique affectant les humains".

L'agence souligne en effet que "les autorités sanitaires s'inquiètent que la prochaine pandémie puisse arriver à un moment ou à un autre dans les années à venir et soit causée par la souche H5N1".

Pour sa part, GSK a espéré que son produit, le "Prepandrix", "allait obtenir une autorisation de mise sur le marché dans toute l'Europe". La réponse des autorités européennes doit intervenir dans les 67 jours maximum.

GSK a déjà commencé à fabriquer en masse ce produit, et plusieurs gouvernement ont commencé à en stocker. Le laboratoire en a aussi donné 50 millions de doses à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Par ailleurs, GSK a également obtenu de l'EMEA une opinion positive pour un deuxième vaccin, pandémique celui-là, le "Pandemrix". Il est actuellement à l'état de coquille vide, en attendant qu'y soit incluse la souche exacte du virus qui sera à l'origine de la pandémie, si celle-ci se déclare.

"Jusqu'à présent, les différentes firmes pharmaceutiques travaillaient sur un vaccin pandémique, c'est-à-dire un vaccin qui utilisera la souche de la pandémie, qu'on ne connaît pas bien évidemment actuellement", a expliqué à l'AFP Sophie Muller, responsable du projet H5N1 pour GSK France.

"La grosse faiblesse de cela, a-t-elle ajouté, c'est que ce vaccin pandémique ne sera pas disponible avant trois ou six mois après le début de la pandémie, le temps que l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) identifie la souche, la transmette aux producteurs de vaccins et qu'ils mettent en route la production".

Or, avec le recours accru à l'avion comme moyen de transport, il est probable que la pandémie serait générale avant que ces vaccins ne soient prêts.

"C'est pourquoi GSK a travaillé sur une autre stratégie avec ce vaccin pré-pandémique", a poursuivi Mme Muller.

Elle a souligné que le "Prepandrix" avait été fabriqué à partir de virus H5N1 Vietnam, qui a circulé au Vietnam en 2004. Il a suscité une réaction immunitaire à plus de 90% contre la souche Vietnam et à 75 à 85% contre les souches Indonesia, Anhui et Turkey. Ces quatre souches ont été responsables des cas humains mortels de la grippe aviaire.

"Prepandrix" et "Pandemrix" recourent à un adjuvant révolutionnaire permettant de n'utiliser que 3,8 microgrammes d'antigène par dose au lieu de 90 microgrammes avec un adjuvant classique, ce qui permet d'en fabriquer beaucoup plus.

Le H5N1, apparu pour la première fois à Hong Kong en 1997, a déjà causé la mort de 232 êtres humains, pour un total de 366 personnes atteintes, selon les chiffres publiés vendredi par l'OMS. La transmission se fait dans la plupart des cas de l'animal à l'homme, mais quelques transmissions d'homme à homme ont déjà été enregistrées.