Telles sont les conclusions d'une étude coordonnée par Toni Wandra, directeur général du contrôle de maladie et de la santé environnementale du ministère indonésien de la santé, et publiée le 16 août dans The Lancet. Entre juin 2005 et février 2008, 127 cas humains d'infection par le virus H5N1 ont été recensés en Indonésie. Les enquêtes mises en oeuvre ont montré que, dans 103 cas, l'infection a eu une conséquence mortelle après, en moyenne, six jours d'hospitalisation, la plupart des malades présentant de manière plus ou moins tardive des troubles de la fonction respiratoire. L'OMS recense pour sa part, au total, 385 cas d'infection à travers le monde, dont 283 mortels.
LE H9N2, NOUVEAU SUSPECT
Les données épidémiologiques indonésiennes confirment que l'efficacité de l'un des deux antiviraux officiellement recommandés dans cette indication (l'oseltamivir, ou Tamiflu de la firme Roche) est étroitement associée à la précocité de son administration. Pour les auteurs de cette publication, tout comme pour les responsables de l'Organisation mondiale de la santé animale, ces données soulignent la nécessité de développer, dans les pays à la fois les plus pauvres et les plus exposés, des systèmes de veille sanitaire vétérinaire.
C'est dans ce contexte qu'un groupe de spécialistes dirigé par Daniel Perez (université du Maryland) a, mardi 12 août, publié, sur le site de la revue PLoS, les résultats d'une étude expérimentale menée sur des furets, laissant entendre qu'une autre souche d'un virus aviaire - le H9N2 apparu chez les volailles en 1988 - pourrait désormais être également devenue un nouvel agent potentiel de pandémie grippale meurtrière.
Jean-Yves Nau Le Monde