lundi 29 mars 2010

Les règlements sont grippés

« Je viens d'adresser un courrier à Roselyne Bachelot, annonce le docteur Claudine Etilé, elle doit savoir la colère des soignants qui ont travaillé pour la campagne de vaccination H1-N1. »


 Médecin à la retraite, elle a été sollicitée pour le centre de vaccination de Lourdes. Comme elle, d'autres praticiens déplorent la façon dont a été mené ce programme et la revue à la baisse des indemnités qui leur étaient promises et qui ne leur sont toujours pas versées.

Pourquoi êtes-vous aujourd'hui en colère ?


Dès octobre, les médecins, les soignants, ont répondu présent pour la campagne de vaccination et malgré les nombreux mails adressés à la préfecture par plusieurs médecins du département, on n'est toujours pas payés. Pour ma part, je n'ai effectué que 30 heures, mais d'autres médecins ont tenu permanence tout au long de la campagne en prenant sur leur temps personnel. L'équipe d'infirmières était également présente et, pour certaines, c'était un complément de revenus. Je pense particulièrement à l'une d'entre elles qui est en situation de grande précarité, et comptait beaucoup sur cette rentrée d'argent. Malheureusement, il doit y en avoir d'autres dans la même situation. C'est vraiment anormal ! Je suis d'autant plus étonnée que les agents administratifs qui ont travaillé avec nous auraient déjà été payés, eux.


Sur quels critères avez-vous été recrutée ?


Personnellement, je suis à la retraite. J'ai d'abord été contactée par courrier, puis par téléphone. Malgré mes contraintes familiales, mon correspondant s'est montré très insistant. Je le sentais en manque de personnel. Nous avons arrêté un calendrier de présence et ce n'est qu'au terme de cette discussion que j'ai demandé le montant de la rémunération. Il m'a annoncé que je serai indemnisée 66 € de l'heure, somme qui, au fil de la campagne, a fondu de la moitié. Je suppose que ce doit être la même chose pour les infirmières. C'est surprenant et pas très correct.


Vous attendez un règlement depuis cinq mois. Jusqu'où irez-vous pour être payée ?


J'ai contacté plusieurs de mes confrères qui sont aussi très mécontents de ce qui arrive. On a dans l'idée de rédiger une lettre ouverte à l'attention de Roselyne Bachelot pour lui faire savoir notre ressenti, notre mécontentement. Nous n'excluons pas de faire publier cette missive dans la presse. Au-delà de cette question de paiement, la ministre doit également savoir qu'on ne veut pas cautionner cette gabegie de personnel. À Lourdes deux médecins, pléthore d'infirmières, c'était vraiment trop de monde. D'ailleurs, en fin de campagne on était désœuvré, ça ne se bousculait pas pour se faire vacciner. On s'entourera de plus de garanties la prochaine fois. Pour assurer la vaccination de la population, la préfecture a ouvert six centres dans le département. C'est le 12 novembre dernier qu'a débuté cette campagne de prévention. Si, après un démarrage assez lent, ces différents dispensaires ont enregistré une hausse de leur fréquentation, rapidement l'amplitude d'ouverture de ces dispensaires et le personnel requis à leur fonctionnement se sont avérés très supérieurs à la demande.