dimanche 20 avril 2008

USA : vers un nouveau vaccin plus efficace contre la grippe aviaire

Ci-contre le virologiste Suresh Mittal (Purdue Agricultural Communication)

Un nouveau vaccin contre la grippe aviaire mis au point par des chercheurs américains pourrait fournir une protection plus efficace et plus durable et serait plus facile à produire que les vaccins existants, selon une étude publiée dans The Journal of infectious diseases.

Ce vaccin a permis de protéger des souris de la grippe aviaire pendant plus d'un an et les chercheurs espèrent que des résultats similaires puissent être obtenus avec des humains.

Il a aussi fourni une protection plus grande en cas de mutations du virus, indique l'étude.

"Nous voulons avoir un vaccin qui puisse être stocké à l'avance et ayant le potentiel de protéger pour une certaine période, jusqu'à ce que nous changions de vaccin pour l'adapter à la dernière forme de grippe aviaire", affirme l'auteur de l'étude, Suresh Mittal, de Purdue University.

"La combinaison de gènes de la grippe qui ont été utilisés pour produire le vaccin devrait permettre d'y parvenir", a ajouté le chercheur.

M. Mittal et ses collègues ont utilisé une version modifiée d'un banal virus du rhume (adenovirus) comme vecteur servant à transporter des gènes de deux types de virus mortels H5N1 de la grippe aviaire.

Cela présente plusieurs avantages: l'adenovirus étant rendu incapable de se multiplier, le vaccin devrait être bien supporté. D'autre part, il est fabriqué sans recourir à des oeufs, dont la production risque de se raréfier pendant les épidémies de grippe aviaire. En outre, le vaccin devrait être moins cher et plus rapide à produire, assure Suresh Mittal.

Le vaccin contient aussi des molécules stimulant le système de défense immunitaire, ce qui permet d'utiliser des doses moins élevées.

Enfin, le vaccin peut être stocké et devrait permettre de protéger la population contre de nouvelles souches du H5N1.

Le virus hautement pathogène H5N1 de la grippe aviaire a entrainé au moins 240 décès dans le monde depuis fin 2003, selon l'Organisation mondiale de la santé.

Le seul vaccin actuellement approuvé par les autorités américaines nécessite de fortes doses, est efficace chez seulement 60% des personnes immunisées et ne protège pas contre de nouvelles souches du H5N1.