lundi 9 juillet 2007

Résistance au traitement (oseltamivir)

Le virus A(H5N1) est en constante transformation.
Celle-ci survient spontanément, par l’échange de matériel
génétique avec d’autres souches, voire sous la pression de
traitements antiviraux. La survenue de mutations n’est
donc pas inattendue, ce d’autant que ce phénomène a déjà
été décrit pour A(H5N1) et qu’il est bien connu pour les
autres virus responsables de la grippe saisonnière chez
l’homme.
Les auteurs australiens évoquent la résistance à
l’oseltamivir comme un des facteurs pouvant expliquer la
létalité élevée observée en Indonésie. On dispose de peu
de données sur le lien entre mutations, résistances à
l’oseltamivir et impact en termes de prise en charge
clinique. Les données disponibles à ce stade n’indiquent
pas que les virus présentant ces mutations soient plus
facilement transmissibles ou plus virulents.
D’autres facteurs, cependant, pourraient jouer un rôle
majeur, notamment le délai entre la survenue des
premiers signes et la prise en charge médicale. A ce jour,
101 cas humains (80 décès, 79,2 %) ont été documentés
en Indonésie et, à titre de comparaison, 37 cas (15 décès,
40,5 %) en Egypte (source OMS).

L’identification des mutations par séquençage est
insuffisante pour affirmer leur impact clinique. Des tests
fonctionnels supplémentaires (tests d’inhibition) doivent
être réalisés avant de pouvoir déterminer le rôle précis des
mutations, de la résistance et de la nécessité éventuelle
d’avoir recours à des doses plus importantes d’oseltamivir
pendant des durées de traitement plus longues.
Cependant, une prise en charge médicale adaptée avec
traitement étiologique et symptomatique aussi rapidement
que possible après le début des signes d’infection par
A(H5N1) demeure la priorité pour la survie des patients.