Le camion vient à peine de se garer à l'arrière du supermarché qu'il est pris d'assaut par une horde de clients portant des masques blancs. Hier, à l'Intermarché de Grigny, le réapprovisionnement du magasin en denrées de première nécessité a failli tourner au cauchemar. « Quand j'ai vu les gens se ruer dessus, j'ai préféré tout mettre en réserve plutôt que déclencher une émeute. Le jour où il y aura une vraie crise, on devra fermer le point de vente pendant la livraison », raconte, épuisé, Christophe Dejob, le PDG de l'Intermarché. Durant 48 heures, son magasin a été le théâtre d'une simulation de pandémie de grippe aviaire organisée par l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact).
mercredi 11 mars 2009
Quand un supermarché se grippe
« Il s'agissait de voir comment une entreprise peut maintenir son activité alors qu'une partie du personnel est malade, que les fournisseurs peinent à approvisionner et que les clients veulent faire le plein de pâtes, d'eau ou de lait pour enfants », explique Jack Bernon, responsable du département santé et travail à l'Anact. Une centaine de figurants, masques sanitaires sur le visage, ont ainsi joué dimanche et hier les clients furieux et angoissés, face à un personnel en sous-effectif pour tester le « plan de continuité d'activité » du magasin. « Il a fallu dès le matin former en 30 minutes des hôtesses de caisse », explique Christophe Dejob, confronté au casse-tête des consignes sanitaires en cas de pandémie. Il est recommandé de se tenir à au moins 2 m de toutes personnes. C'est difficile au moment de payer ses achats. Autant fermer le magasin. » L'intégralité de l'exercice a été filmée et fera l'objet d'une diffusion en DVD auprès des entreprises de la distribution