samedi 7 juin 2008

L'Indonésie n'annoncera plus un par un les morts de la grippe aviaire


La ministre indonésienne de la Santé a indiqué vendredi que son ministère n'annoncerait plus les morts de la grippe aviaire au cas par cas.

" Nous annoncerons le bilan de façon périodique, tous les trois mois ou quelque chose comme cela ", a déclaré à l'AFP Siti Fadilah Supari.

La ministre s'est révélée incapable de fournir un bilan actualisé des morts. Le dernier bilan officiel, remontant à avril, faisait état de 108 morts, soit près de la moitié des décès dans le monde.

" Annoncer publiquement le bilan chaque fois qu'une victime meurt n'apporte aucun bénéfice aux efforts pour juguler le virus ", a expliqué Mme Supari.

Il y a quelques semaines Mme Supari a fermé un centre d'informations sur la grippe aviaire qui tenait à jour les bilans des décès et des contaminations.

Siti Fadilah Supari est l'une des ministres les plus controversées du gouvernement du président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono.

Depuis deux ans, elle est engagée dans un bras de fer avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), refusant de fournir aux chercheurs de l'organisation des échantillons du virus H5N1 recueillis en Indonésie.

L'OMS a accusé l'Indonésie de faire courir un danger à sa population et au reste du monde en agissant ainsi.

Mme Supari a également déclenché une polémique en écrivant dans un livre que les Etats-Unis pourraient utiliser la grippe aviaire comme une arme bactériologique.

" Je n'ai jamais entendu une idée aussi dingue ", avait réagi le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, en visite à Jakarta.

Des spécialistes estiment que le bilan réel des morts de la grippe aviaire en Indonésie est probablement plus élevé que les chiffres officiels. Le virus H5N1 s'est propagé dans 31 des 33 provinces de l'Indonésie.