vendredi 26 février 2010

La grippe aviaire fait un mort au Vietnam

Le Vietnam a annoncé aujourd'hui sa première victime de l'année de la grippe aviaire, une femme de 38 ans décédée mardi dans le sud du pays.

Ce décès porte à 58 le nombre de victimes de la grippe aviaire recensées au Vietnam depuis fin 2003, quand le H5N1, virus hautement pathogène, a fait sa réapparition en Asie du Sud-Est. Depuis cette date, le Vietnam est le pays qui affiche le plus lourd bilan humain au monde de la grippe aviaire après l'Indonésie, selon l'Organisation mondiale de la santé.
La nouvelle victime, testée positive au H5N1 mardi également, est décédée dans la province de Tien Giang, après deux jours de traitement hospitalier, selon une déclaration en ligne du ministère de la Santé. Elle était tombée malade mi-février. Elle avait abattu et cuisiné du gibier d'eau malade aussi. Le dernier décès en date de la grippe aviaire au Vietnam avait été enregistré en décembre. Le pays recense actuellement des foyers animaliers de grippe aviaire dans cinq provinces, réparties du nord au sud.

jeudi 25 février 2010

Grippe A H1N1 : 6 nouveaux décès en France métropolitaine, 302 au total

Six nouveaux décès liés au virus grippal H1N1 ont été signalés en France métropolitaine, dont deux survenus la semaine dernière, portant le total à 302 décès depuis le début de l'épidémie, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS).

Aucun cas grave n'a été hospitalisé pour grippe la semaine dernière, indique l'InVS mercredi dans son dernier bulletin. Au total, 1 325 cas graves ont été signalés depuis le début de l'épidémie. A ce bilan pour la métropole s'ajoutent 63 cas graves et 30 décès signalés en Outremer, où la première vague épidémique est terminée. En France métropolitaine, la grippe H1N1 était la semaine dernière "discrète et sporadique", selon le réseau de surveillance des Groupes régionaux d'observation de la grippe (Grog). Le réseau a estimé à 11 000 les consultations pour infections respiratoires aiguës liées à la grippe H1N1 la semaine dernière. Il estime à 6,5 millions le nombre de personnes ayant consulté un généraliste ou un pédiatre pour un cas de grippe en France métropolitaine depuis le mois d'août 2009.

"Depuis 3 semaines, moins de 5 % des prélèvements faits par les médecins vigies du réseau des Grog sont positifs pour la grippe et ce taux continue de baisser", indique le réseau dans son bulletin hebdomadaire. De son côté, le réseau Sentinelles de l'Inserm estime l'incidence des consultations pour syndrome grippal à 37 cas pour 100.000 habitants, la semaine dernière en métropole. Ce taux a diminué par rapport à la semaine précédente et se situe en-dessous du seuil épidémique depuis huit semaines consécutives.

samedi 20 février 2010

Les généralistes français savent maintenant diviser par 10

Devant les messages répétitifs il se trouve encore quelques patients qui insistent pour se faire vacciner. Les médecins généralistes découvrent qu'il sont aptes désormais à diviser un flacon de 10 doses, chose qu'ils étaient incapable de pratiquer il y a quelques mois !


Dans les lots mis enfin à leur disposition, on trouve le Panenza en flacons multidoses (10 flacons de 10 doses = 100 doses) et le Focetria en seringues préremplies (10 seringues d'une dose = 10 doses). Les dates de péremption se situant respectivement en septembre 2010 et juillet 2010. Plus des quantités considérables de notices (certains médecins ayant eu 10 notices par vaccin) et des seringues serties mal adaptées à cette vaccination, car obligeant de piquer le flacon et la personne avec la même aiguille, et parfois avec des aiguilles de très gros calibre ... sans doute pour la tracabilité qui laissera une belle marque sur la peau !

jeudi 18 février 2010

L'OMS recommande un nouveau vaccin contre la grippe

L'OMS a recommandé une nouvelle formule pour le vaccin contre la grippe lors de la saison 2010-2011 dans l'hémisphère nord. Elle inclut la souche de la grippe pandémique A (H1N1), a annoncé le représentant spécial de l'OMS pour la grippe.

"Les experts pensent que le virus A (H1N1) va rester dominant lors de la prochaine saison hivernale, même si sa transmission est actuellement en recul", a déclaré le docteur lors d'une conférence de presse téléphonique. Les deux autres souches qui seront contenues dans le prochain vaccin recommandé aux fabricants sont le virus H3N2 ainsi que celui de la grippe B. Les gouvernements seront libres d'utiliser le vaccin trivalent ou le monovalent de la grippe pandémique. L'OMS va par ailleurs revoir au niveau des experts l'état de la pandémie de grippe porcine dans le monde. L'organisation pourrait décider officiellement que le pic de la pandémie est passé.

mercredi 17 février 2010

Le bilan de la grippe H1N1 passe à 100 morts en République Tchèque

Deux personnes atteintes de la grippe H1N1 sont décédées cette semaine en République tchèque, ce qui porte le bilan à 100 morts, a annoncé mercredi le Laboratoire national de référence pour cette maladie.

Cent décès ont été enregistrés jusqu'à ce jour en République tchèque", indique le communiqué du laboratoire dont l'AFP a obtenu une copie. Au total, 2 434 cas de cette maladie ont été confirmés en République tchèque, selon la même source. Dans le même temps, 64 066 doses de vaccin ont été appliquées. Le gouvernement avait commandé l'an dernier un million de doses, auprès du groupe britannique GlaxoSmithKline (GSK). La première victime de la grippe H1N1 en République tchèque, une femme âgée de 31 ans, était décédée le 22 octobre à Karlovy Vary (ouest).

Roselyne Bachelot justifie sa politique concernant la grippe A

A l'occasion de son audition par la commission d'enquête parlementaire sur la gestion gouvernementale de la grippe A, Roselyne Bachelot exhumera les documents prouvant que les informations étaient, au début de la pandémie, extrêmement alarmistes. Son cabinet a retrouvé un télégramme diplomatique, en provenance de l'ambassadeur de France à Mexico, assurant, à l'apparition du virus, que les chiffres communiqués par les autorités mexicaines étaient inférieurs à la réalité de 1 à 10.

Personne ne conteste l'inquiétude qu'il régnait alors, il est facile de retrouver la chronologie des événements, notamment sur ce site, mais la suite est autrement plus significative concernant la gestion de cette crise sanitaire. Les sénateurs et députés vont pouvoir enquêter sur la façon dont le gouvernement a organisé et géré la pandémie grippale et la vaccination. La France a eu la vaccination la plus chère au regard du nombre de personnes vaccinées ! A présent, il faut rendre des comptes et les parlementaires veulent savoir.

Grippe A : Troubles liens entre les experts et les firmes pharmaceutiques

Ont-ils dramatisé la situation pour pousser le gouvernement à commander de grandes quantités de vaccins ? Les experts français sont au centre des critiques.

Une commission d’enquête a été créée par le Sénat pour déterminer leur rôle dans la gestion de la lutte contre la grippe A. Les membres de cette commission seront nommés aujourd’hui par le Sénat. Ils devront décider au bien-fondé des critiques qui visent aujourd’hui les experts français : Certains leur reprochent d’avoir surévalué les risques, d’avoir dramatisé la situation pour pousser le gouvernement à commander de grandes quantités de vaccins, de masques et d’antiviraux.

Pour mémoire, moins de 6 millions de personnes ont été vaccinées en France contre la grippe A (H1N1) alors que 94 millions de doses avaient été commandées... Et la France n’est pas un cas unique : l’Organisation Mondiale de la Santé est elle aussi accusée d’avoir exagéré les risques d’une pandémie grippale.



"Tous les experts sont liés à l’industrie pharmaceutique"

Au Sénat, cette demande d’une commission d’enquête a été déposée par des sénateurs communistes et du Parti de gauche. A leur tête se trouve François Autain, qui se demande s’il était vraiment utile de commander 94 millions de doses de vaccins... Selon lui, "tous les experts qui sont intervenus dans cette affaire sont liés à l’industrie pharmaceutique" d’où sa suspicion face à leur indépendance. "J’aurai préféré que ceux qui ont conseillé le gouvernement ne soient pas les mêmes que ceux qui conseillent les laboratoires".

Face à ces accusations, les experts reconnaissent qu’ils travaillent effectivement avec des laboratoires mais ils ajoutent aussitôt que cela ne remet pas en cause leur intégrité. Cette collaboration est indispensable, estime le Professeur François Bricaire, éminent spécialiste des maladies infectieuses et tropicales. Ce membre du Haut Conseil de la Santé publique le dit très clairement : "Si l’industrie pharmaceutique ne m’aidait pas à aller à différents congrès à l’étranger, je ne pourrais pas rencontrer les autres experts internationaux. L’argent que je reçois de mes autorités hospitalières et universitaires ne me permettrait pas de financer mes déplacements". Ce travail avec les industriels est obligatoire aujourd’hui renchérit Bruno Lina, directeur du Centre de Référence des virus de la grippe pour la zone sud.

Les experts ne sont pas les décideurs

La société peut légitimement se demander si les experts, même s’ils se disent intègres, n’ont pas un jugement biaisé au moment de conseiller les politiques. A cette interrogation légitime, il faut rappeler que ce n’est pas un seul expert mais un collège d’experts qui conseille les décideurs. Il faut aussi préciser que ce ne sont pas les experts qui prennent les décisions finales, ils ne sont que les conseillers, les décideurs étant les politiques. Roselyne Bachelot a d’ailleurs défendu les experts devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale le 12 janvier dernier en précisant que "les experts ont toujours proposé au gouvernement plusieurs scénarios, qu’ils ont toujours été prudents parlant au conditionnel".

Aujourd’hui, avant tout travail, un expert doit préciser les relations qu’il entretient avec les laboratoires pour voir s’il y a un risque de conflit d’intérêt. Selon Emmanuel Hirsch, Professeur d’éthique médicale à la Faculté de médecine Paris Sud XI, la collaboration experts-industriels ne pose pas a priori de problèmes éthiques.

Le gouvernement sud-africain craint une épidémie de grippe A durant la Coupe du Monde en juin prochain

Le Ministre de la Santé sud-africain, Aaron Motsoaledi, craint très sérieusement un retour du virus H1N1 au mois de juin, en plein cœur de la Coupe du Monde de football (11 juin-11 juillet). "Un de nos plus grand cauchemar est que la Coupe du Monde 2010 se tiendra en juin, au moment où le virus risque de revenir" a-t-il déclaré devant le Parlement.

Pour accueillir les 450 000 touristes attendus durant le mois de compétition, le ministère de la Santé a prévu l’achat de 1,3 millions de vaccins à ajouter aux 3,5 millions de doses données par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : "Nous avons reçu une lettre de l’OMS expliquant qu’elle donnerait à l’Afrique du Sud 3,5 millions de vaccins d’ici le mois de mars" poursuit Motsoaledi. Soit une économie de près de 24 millions d’euros pour le gouvernement. L’OMS a également prévu de collaborer avec le pays hôte pour empêcher le risque de propagation du virus. Le virus H1N1 aurait déjà fait plus de 15 000 victimes dans le monde depuis son apparition il y a tout juste un an.

Mais le gouvernement semble déjà prêt pour éviter le pire : "Nous allons vacciner. A commencer par les femmes enceintes, les personnes qui entreront sur le territoire, et ceux qui sont impliqués dans le sport" conclut le ministre de la Santé.

lundi 15 février 2010

Plusieurs cas de grippe A en Libye

Quelque 1 005 cas d'infection au virus A (H1N1) ont été recensés en Libye et un seul cas de décès enregistré, a annoncé le secrétaire du comité populaire général libyen de la Santé et de l'Environnement Mohamed Hijazi.

S'exprimant, dimanche à Tripoli au cours d'une réunion de la Haute commission nationale libyenne de lutte contre la pandémie de la grippe porcine, consacrée au suivie de la situation de cette maladie dans le pays et aux dispositions arrêtées par le secteur de la Santé pour prévenir ce virus, M. Hijazi a précisé que ce chiffre est considéré comme modeste en comparaison avec les autres pays du monde, expliquant ce résultat par les dispositions préventives appliquées par la Libye depuis l'apparition de cette pandémie. Le secrétaire libyen de la Santé, qui est président de cette Haute commission, a souligné aussi la nécessité de poursuivre la mise en œuvre de la campagne nationale de vaccination contre la maladie pour toucher tous les citoyens et insisté sur le rôle des médias dans la sensibilisation contre le virus A (H1N1) et dans la promotion de la campagne de vaccination. La commission a, au cours de sa réunion, fait également le suivi des dispositions en vigueur dans les points de passage et postes frontaliers de la Libye relatifs à la lutte contre cette pandémie. Les participants ont également passé en revue un rapport détaillé sur les résultats de la campagne de vaccination contre cette maladie durant la première phase, en plus des dispositions à prendre prochainement pour la phase à venir. Environ 500 000 citoyens libyens ont été vaccinés depuis le démarrage le 4 janvier dernier de la campagne de vaccination nationale contre la grippe porcine, indique-t-on de source du comité populaire général libyen de la Santé et de l'Environnement. Cette campagne de vaccination, qui s'inscrit, rappelle-t-on, dans la cadre du plan de prévention et de sensibilisation adopté par la Haute commission libyenne de lutte contre le virus A (H1N1), a réservé 1 600 centres de Santé répartis sur toute l'étendue du pays à la vaccination contre la grippe porcine sous la supervision d'un personnel médical libyen répartis en 1 770 équipes.

samedi 13 février 2010

Le « pic » est-il officiellement dépassé au niveau mondial

Selon le dernier rapport épidémiologique de l’OMS du 12 février, le virus continue à circuler dans de nombreuses régions mais l’activité grippale est en baisse partout dans le monde. Cette dernière semaine, « seuls » 118 nouveaux décès ont été recensés. Seul signal inquiétant, de premiers cas au Sénégal pourraient, selon l’Organisation, laisser craindre une diffusion en Afrique de l’Ouest, jusque là épargnée. Le Dr. Keiji Fukuda, commentant ce dernier bulletin épidémiologique vient d’annoncer une prochaine réunion du Comité d’urgence de l’OMS sur l’annonce éventuelle d’un passage du pic épidémique au niveau mondial.

En date du 12 février 2010, dans le monde, plus de 212 pays et territoires d'outre-mer ont été touchés par le virus A (H1N1) et, au moins 15 292 morts, ont été recensés, selon l’OMS.

En Amérique du Nord, l’épidémie a poursuivi sa baisse depuis son pic fin novembre, descendant bien en deçà du niveau du seuil épidémique. Aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique, les taux de SG sont maintenant très largement passés sous le seuil épidémique saisonnier. Tous les indicateurs comme le nombre d'hospitalisation ou d’infections respiratoires aigües ou encore la mortalité pédiatrique ont fortement baissé.

Dans une très grande partie de l’Europe, le pic épidémique est dépassé. Si le virus de la grippe A (H1N1) continue à circuler largement, en particulier à travers le centre, le sud et l'Europe orientale, l'intensité globale de la pandémie a diminué de manière substantielle par rapport aux dernières semaines. 15 pays ayant effectué des prélèvements rapportent une proportion d'échantillons testés A (H1N1) positifs de 0-14 % (à comparer au taux de 30 % relevé les semaines précédentes). De faibles augmentations de syndromes grippaux et infections respiratoires aigües ont été rapportés au cours des dernières semaines en Slovaquie, au Bélarus et dans la Fédération de Russie mais elles sont liées à d’autres virus.

En Afrique du Nord, la transmission de la grippe pandémique persiste, mais des baisses importantes de l'activité ont été observées au cours du dernier mois dans la région. Au Maroc, les niveaux de SG ont retournés au niveau de départ, et en Egypte, le nombre de cas confirmés a chuté considérablement.

En Afrique de l’Ouest, le Sénégal confirmer ses premiers cas de grippe A (H1N1). Les données sont insuffisantes pour déterminer si ce premier rapport marque le début d'une période de transmission plus répandue en Afrique de l'Ouest, jusque-là épargnée par la pandémie.

En Asie du Sud, le virus A (H1N1) continue à circuler largement mais l'activité globale diminue ou reste faible dans la plupart des régions. En Inde, la transmission de la grippe persiste mais le nombre de cas diminue. En Thaïlande, l'activité globale reste faible. En Chine, la circulation se poursuit mais la grippe saisonnière de type B est aujourd’hui prédominante. Au Japon, l'activité grippale continue à diminuer ainsi qu’en Corée où l’activité grippale est redevenue « normale ».

Dans la zone tropicale de l'Amérique et l'Asie, des cas sporadiques de grippe pandémique ont été signalés sans preuve de transmission soutenue.

Source : Rapport OMS du 12 février 2010

L’OMS se prononcera fin février sur la grippe A (H1N1)

Le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déterminera à la fin février si le pic de la grippe A (H1N1) est passé, a annoncé jeudi à Genève un responsable de l’agence onusienne. Le Comité d’urgence devrait évaluer la situation de la pandémie grippale A (H1N1) et donner des conseils au Directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan, a indiqué le Dr Keiji Fukuda, conseiller spécial de l’OMS sur la grippe pandémique, lors d’une conférence téléphonique. « Ce que nous espérons, c’est que le pire est derrière nous », a dit le Dr Fukuda. Selon la définition de l’OMS, une période d’après pic signifie que « le pire est passé » et que l’on se dirige progressivement vers une « situation plus comparable à celle de la grippe saisonnière ».
Toutefois, a souligné le Dr Fukuda, cette phase de « transition » ne signifiait pas que la pandémie, qui a fait au moins 15 174 morts dans le monde, était terminée. L’OMS avait déclaré le 11 juin la grippe A (H1N1), apparu en mars-avril 2009 au Mexique et aux Etats-Unis, première pandémie grippale du 21e siècle.

vendredi 12 février 2010

Que se passera t-il à la prochaine alerte sanitaire ?

La grippe A (H1N1) a tué à 291 reprises en France depuis l’apparition du virus au Texas au printemps 2009. L’épidémie s’essoufflant en France comme dans le monde, elle a quitté la Une des médias il y a déjà quelques semaines. Mais si la grippe A (H1N1) n’est plus une cause d’inquiétude immédiate pour les praticiens, elle n’en demeure pas moins un sujet de préoccupation médicale pour l’avenir et est devenue au fil des événements l’objet de polémiques où le politique le dispute au scientifique. Après quelques mois d’angoisse, au cours desquels planait la menace d’une nouvelle grippe espagnole, quelques semaines où se mélangeaient indistinctement la peur irraisonnée des vaccins et la crainte de ne pouvoir se faire vacciner à temps, c’est maintenant du débat sur la gestion de l’épidémie et de la campagne de vaccination par les autorités sanitaires.

Cette pandémie s’est comportée et se comporte comme un révélateur. Révélateur de peurs ancestrales enfouies dans l’inconscient collectif. Mais aussi de la défiance des populations (et parfois des professionnels de santé) vis-à-vis du système de santé dans son ensemble, puisque, alors que pour la première fois dans l’histoire un vaccin et un plan de lutte étaient mis au point avant même qu’une épidémie ne se propage, loin de saluer cet exploit, les commentateurs se focalisent aujourd’hui sur l’écume des événements en insistant sur les erreurs de communication ou d’organisation qui ont pu être commises ici et là. Défiance, pour ne pas dire plus, vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique qui a produit en urgence ces vaccins à la demande de l’OMS et des gouvernements et contre laquelle pèse maintenant le soupçon d’avoir influencé les décisions des autorités sanitaires internationales et nationales.

De cette méfiance, qui ne nous le cachons pas, touche tous les acteurs du système de santé, des praticiens au ministre en passant par les industriels du médicament, il va falloir nous délivrer. Car il ne faut pas que lors de la prochaine alerte sanitaire qui ne manquera pas de survenir, les professionnels de santé et les populations désabusés, se comportent comme dans la fable en se demandant si l’on ne crie pas (encore) au loup.

Dr Gilles Haroche

mercredi 10 février 2010

On vaccine les morts

Josette, une retraitée du Sud-Est toulousain a reçu il y a une quinzaine de jours un bon de vaccination contre la grippe H1N1pour son mari, mort le 7 décembre 2000, il y a près de dix ans.

« Ça m'a blessée quand j'ai reçu ce courrier », raconte la retraitée, qui sort d'une longue maladie et d'une hospitalisation de six mois suite à un accident qui la rend handicapée. « J'étais furieuse. J'ai trouvé ça un peu gros qu'on se trompe ainsi. C'est comme lorsqu'on envoie aux morts leur carte d'électeur, je ne comprends pas que les listings ne soient pas à jour et je trouve que c'est de l'argent gaspillé », s'indigne la septuagénaire. La retraitée ne comprend pas comment une telle erreur a pu se produire. « J'ai envoyé le certificat de décès de mon mari à tous les services concernés, à la caisse de retraite, à la Sécu, à sa mutuelle, la Mutuelle nationale territoriale (MNT), dont il dépendait car il était ancien employé de la Ville de Toulouse ». « Mon mari était éboueur, il a exercé son métier jusqu'à sa retraite à l'âge de 60 ans, en 1993, et il est mort sept ans après de la maladie de Charcot. Quelques jours avant sa mort, en décembre 2000, on a demandé un rendez-vous au centre antidouleur, on lui a donné pour le 27 avril 2001… Quand Sarkozy a eu son malaise vagal, on lui a dégagé un étage à l'hôpital… Il y a deux médecines, une pour les riches et une pour les pauvres, comme nous ».

Josette avoue « n'avoir qu'un CAP », mais elle s'est toujours battue : « Vous savez, notre vie, on se l'est gagnée comme on dit ; notre petite maison, c'est mon mari qui l'a construite aux deux tiers, de ses mains, après son travail. Alors quand on voit un tel gâchis… » La retraitée a reçu en fait deux courriers incitant son mari à se faire vacciner, signés de la ministre Roselyne Bachelot-Narquin.

Le lieu est bien indiqué : au gymnase place Karben à Ramonville. L'en-tête émane de la MNT à Paris. Le bureau départemental de la mutuelle, contacté, confirme : le fichier de son mari signale bien la fin de droits au 8 décembre 2000. Il semblerait que les fichiers de la MNT aient été transmis sans garde-fous, au niveau national, devant l'empressement du ministère. D'où de nombreuses erreurs. Josette a reçu aussi un bon pour elle. Mais elle, qui se fait vacciner régulièrement contre la grippe depuis 2004, ne se fera pas vacciner contre la grippe H1N1.

Comment a-t-on pu envoyer un courrier à une personne décédée depuis près de dix ans, dont le décès a bien été enregistré régulièrement dans le fichier local de la mutuelle de santé dont il dépendait ? Le bureau haut-garonnais de la MNT, la mutuelle dont le siège parisien figure en en-tête du courrier signé par la ministre de la Santé, le confirme : le mari de Josette est bien radié de ses fichiers au lendemain de la date de son décès, le 8 décembre 2000. L'erreur provient de l'échelon national. Au siège parisien de MNT, une responsable du service Santé l'avoue : « On a envoyé au ministère, à sa demande, les fichiers des adhérents en longue maladie, pris en charge à 100 %, prioritaires pour la vaccination. Les consignes ministérielles étaient claires : ratisser large et faire vite. Les fichiers sont partis bruts sans être analysés. On a eu beaucoup de retours. C'est très déplaisant pour les familles, on est désolés, il y a eu de gros loupés. Des familles nous ont dits : « Vous vaccinez les morts, maintenant ? Adressez-vous au paradis ! ». On envoie un courrier d'explication et d'excuses, suite à ces erreurs, aux personnes qui se manifestent. Une quinzaine de lettres sont en attente ». Mais on parle de 5 000 fichiers erronés (dont quelques destinataires décédés) sur 25 000 dans toute la France.
Philippe Emery - La Dépêche (Toulouse)

Entre psychose et risque réel la grippe A est à Dakar

14 cas de grippe A (H1N1) ont été enregistrés à Pikine (banlieue de Dakar), à Diourbel (150 km à l'est de Dakar) et à Touba (centre du pays), a annoncé le ministre sénégalais de la santé, Modou Diagne dans une conférence de presse.

La cité religieuse de Touba a accueilli, la semaine dernière, l'énorme rassemblement religieux mouride le Grand Magal qui a connu cette année l'affluence de plus de 3 millions de pèlerins. Jusqu'à présent, les autorités sanitaires sénégalaises n'ont déploré aucune victime de la pandémie. Le ministre de la Santé a également déclaré que le Sénégal est doté de moyens matériels, financiers et humains suffisants pour faire face aux risques de cette pandémie. "Nous ferons face à tous les cas de figure et nous en avons les moyens", a-t-il dit à ce sujet, précisant que des kits de prélèvement et des masques individuels et chirurgicaux ont été prédisposés dans toutes les structures de santé. Il a, en outre, fait remarquer qu'aucune des personnes touchées n'est décédées et qu'elles ont toutes été prises en charge, traitées et sont rentrées chez elles.

Des vaccins sont disponibles à la Pharmacie national d'approvisionnement (PNA) et l'OMS a promis de mettre à la disposition du Sénégal des vaccins pour faire face au cas les plus résistants, au plus tard au mois d'avril prochain, a-t-il ajouté. Et de rassurer sur la nature et la gravité de la maladie afin d'éviter la panique auprès des populations. La grippe A (H1N1) a été surmédiatisée, mais elle est loin d'être meurtrière, a-t-il expliqué, précisant que "que la grippe porcine est même moins meurtrière que la grippe saisonnière". M. Diagne a assuré, toutefois, que son ministère a déployé son plan de riposte à travers 11 postes de veilles à travers le pays, avec des réunions d'un comité technique qui se tiendront tous les jours.

dimanche 7 février 2010

Grippe A : La France est un très grand pays ... administratif !

Je ne suis qu'un simple médecin généraliste et les 30 années d'exercice ne sauraient me conférer les connaissances logistiques propres à une prise en charge adaptée de la vaccination des patients en période de grippe. Cependant, je ne peux résister à l'envie de vous faire part de la très modeste expérience.
La directrice d'une maison de retraite, où je n'interviens que comme n'importe quel médecin traitant, ayant reçu une avalanche de documents destinés à préparer la vaccination de ses résidents, se croyait en mesure de faire vacciner ceux-ci une fois obtenue l'accord écrit du résident ou de son représentant, la prescription du médecin traitant, la commande de vaccins étant passé et trois des infirmières de son établissement volontaire pour vacciner 35 volontaires.

Elle a donc été très surprise de se voir refuser cette autorisation au motif qu'il fallait en plus qu'un médecin soit physiquement sur place pendant les opérations de vaccination. Son incompréhension rejoignait la mienne s'agissant d'un vaccin supposé avoir reçue une AMM selon les procédures appliquées au vaccin saisonnier, vaccin saisonnier que le personnel avait pratiqué sans tapage et sans présence d'aucun médecin un mois plus tôt. Devant son embarras, j'ai accepté d'aller passer mon samedi matin dans un établissement afin de débloquer cette situation ubuesque. Quelle n'a pas été notre erreur commune ! À ce jour, j'ai recensé 39 fichiers divers reçus des autorités par Internet et décrivant les vaccins, comportant une foule de documents à remplir sur les procédures et les effets indésirables observables, la liste des matériels nécessaires, les fiches de gestion des entrants et des sortants (?), chacun de ces fichiers faisant de deux à douze pages. Je ne désespère pas d'en recevoir d'autres. Je ne me sens pas assez compétent pour émettre un avis, un commentaire.

Une simple réflexion : si l'on juge la grandeur d'un pays à l'importance de son organisation administrative, la France est un très grand pays. Docteur Émile Olaya, Annonay (Ardèche) Le Généraliste vendredi 5 février 2010

vendredi 5 février 2010

La grippe aviaire confirmée à Takéo (Cambodge)

Des milliers de volailles ont été infectées par le virus H5N1 depuis le 31 janvier dans le district de Koh Andet.

Le ministère de l’Agriculture a confirmé la présence du virus de la grippe aviaire dans la province de Takéo, alors que plusieurs dizaines de milliers de volailles ont été infectées. « Le résultat de l’examen médical sur un échantillon de 33 canards a révélé l’infection au virus H5N1 », a indiqué Kao Phal, directeur de la production et des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture. Près de 20 000 canards ont déjà été retrouvés morts et plusieurs milliers d’autres volailles sont malades depuis le 31 janvier dans le district de Koh Andet, dans la province de Takéo. Le ministère de l’Agriculture a dépêché ses experts pour effectuer des tests de dépistage. L’abattage des volailles infectées a commencé sitôt la présence du virus confirmée. Une campagne de sensibilisation a également été menée auprès des villageois afin d’éviter les risques de transmission du virus à l’homme. Aucun nouveau cas humain de virus H5N1 n’a encore été détecté. Le virus a tué sept personnes dans le Royaume depuis son apparition en 2004.
Cambodge info-soir - Pen Bona

jeudi 4 février 2010

Haute-Loire : le décès d'un enfant vacciné contre la grippe A était lié à une pathologie

Le parquet du Puy-en-Velay a indiqué jeudi que le décès en décembre d'un enfant de 9 ans qui avait été vacciné quelques jours avant contre la grippe A (H1N1) était lié à son état de santé et que le dossier avait été classé sans suite.

"Les investigations médico-légales", poursuivies dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte le 9 décembre, "excluent toute cause extérieure volontaire ou involontaire susceptible de justifier d'éventuelles poursuites pénales", a précisé le parquet. La cause du décès est en lien avec "une pathologie de l'enfant", et le dossier a été "classé sans suite", a-t-on ajouté. La famille de l'enfant, qui a été informée de ces conclusions, a été reçue par le procureur de la République du Puy-en-Velay, René Pagis. Le 8 décembre, le garçonnet, vacciné quatre jours avant contre la grippe A (H1N1), avait été victime d'un malaise. Pris en charge par les urgences, il était décédé à son arrivée à l'hôpital du Puy-en-Velay. Le médecin, n'identifiant pas de cause évidente pour ce décès, avait prévenu les autorités hospitalières qui avaient alerté la justice. Le parquet du Puy-en-Velay avait alors ouvert une enquête, confiée à la police judiciaire, afin d'établir les causes de la mort et un éventuel lien avec le vaccin.

mardi 2 février 2010

Quatre cas de grippe A enregistrés au Gabon

Quatre cas de grippe A (H1N1) ont été enregistrés et traités au Gabon, a annoncé lundi dernier, le docteur Etienne Nzengué, spécialiste en santé publique, par ailleurs directeur de l’Institut d’épidémiologie et de lutte contre les pandémies.

Le docteur Nzengué a donné ces chiffres au cours d’un atelier organisé par le bureau régional de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Libreville, indiquant que cas ont été enregistrés dans les provinces de l’Estuaire et du Haut-Ogooué (sud-est). Ils ont tous été correctement pris en charge et guéris. Et, depuis lors, aucun nouveau cas n’est signalé’’, a affirmé le Dr Nzengué, soulignant que tout événement de santé publique de portée internationale survenant dans un pays doit être communiqué à la communauté internationale conformément aux engagements juridiques pris par les pays sur le modèle des conventions.

C’est dans cette optique qu’a été mis en place le RSI 2005, une norme qui impose à chaque pays de disposer d’un système de surveillance épidémiologique. Au Gabon, le ministère de l’agriculture met en place progressivement un système de surveillance de santé animale (REMAGA). Ce système, qui vient se greffer à celui géré par l’institut d’épidémiologie et de lutte contre les endémies (IELE) pour ce qui est de la santé humaine, répond aux besoins imposés par le RSI. D’autant plus que beaucoup de maladies animales (zoonoses) sont des causes ou des vecteurs des maladies chez les hommes. C’est le cas de la grippe aviaire A (H5N1). D’autres maladies telles que la grippe A (H1N1), objet actuel d’une pandémie, affecte les humains.

Le Gabon qui a enregistré quatre cas confirmés et notifiés au niveau international démontre que le pays est sur la bonne voie, qu’il s’arrime aux exigences de la communauté internationale et que quelques efforts supplémentaires pourraient permettre de booster cet élan et améliorer les indicateurs tels que la complétude c’est-à-dire la prise en compte d’un maximum de structures de notification. Il s’agit notamment de toutes les structures de santé publiques, parapubliques et privées, ainsi que la promptitude qui, elle, traite de la célérité avec laquelle l’information doit arriver aux pôles de décisions et permettre une riposte ou une réponse rapide.

Au Canada une douzaine de morts dues au vaccin contre la grippe A (H1N1) ?

Le vaccin contre la grippe A (H1N1) qui a été produit en vitesse par l’industrie pharmaceutique pour tenter de freiner la pandémie est-il sécuritaire ? On se souvient que plusieurs spécialistes avaient soulevé la question au moment de la campagne de vaccination massive dans plusieurs pays, mais les autorités s’étaient faites plutôt rassurantes à ce sujet. Et bien le comité qui veille à surveiller les effets secondaires du vaccin au Canada rapporte des données pour le moins inquiétantes.

Il semble que 12 décès seraient possiblement liés au vaccin depuis le début de la campagne de vaccination au Canada. On parle aussi de 24 cas de syndrome de Guillain-Barré, qui se manifeste par une paralysie progressive et réversible, mais qui peut parfois laisser des séquelles. Quatre femmes enceintes pourraient également avoir perdu leur fœtus en raison des effets secondaires du vaccin.

Généralement, les effets du vaccin sont de la douleur au niveau de l’injection (50 % des cas), des douleurs musculaires et de la fatigue (10 à 49 %), de la fièvre (1 à 9 %), ainsi que des étourdissements et des troubles digestifs (un à neuf cas sur 1 000). Une personne qui se fait vacciner peut aussi être prise de convulsions dans un à neuf cas sur 10 000. Finalement, le syndrome de Guillain-Barré ne devrait se manifester que dix à 20 fois par million de personnes vaccinées.

Pour l’instant, le comité de surveillance ne remet pas en doute la sécurité du vaccin, mais il enquête sur les cas qui ont attiré son attention. Au Québec, les autorités ont confirmé que la deuxième vague de grippe A (H1N1) s’est terminée à la mi-décembre. Au total, près de 4,5 millions de Québécois ont été vaccinés contre le virus au cours des derniers mois.