lundi 31 août 2009

Grippe H1N1 : Nouveau décès à la Réunion d'une fillette de 5 ans

Une petite fille de 5 ans "porteuse du virus de la grippe H1N1" et souffrant de nombreuses autres pathologies est morte dimanche soir à la Réunion, a annoncé lundi la préfecture. "La fillette souffrait de nombreuses pathologies sous-jacentes, notamment respiratoires", a indiqué un communiqué du préfet. "Après avoir été admise à l'hôpital, elle a présenté un syndrome de détresse respiratoire aiguë et des complications qui ont rapidement engagé le pronostic vital", ajoute le texte. Le prélèvement destiné à rechercher le virus de la grippe H1N1 s'est révélé "positif", selon la préfecture qui précise que 11 personnes sont mortes du virus H1N1 en France: 2 en métropole, 5 en Nouvelle Calédonie, 3 en Polynésie et donc 1 à la Réunion. La préfecture n'a pas comptabilisé les deux décès enregistrés dans l'île les 19 et 20 août et "possiblement liés" au virus H1N1, selon la Cellule interrégionale d'épidémiologie Réunion-Mayotte (Cire), en l'absence de prélèvements. La grippe figurait comme cause de la mort sur leur certificat de décès.

La contagion de la grippe A (H1N1) se fait par les mains mêmes celles des chefs d'état !

Le président colombien Alvaro Uribe a contracté le virus de la grippe A (H1N1), mais continue d'assumer la totalité de ses fonctions. Cesar Velasquez a précisé que le chef de l'Etat continuait d'assumer la totalité de ses fonctions. Uribe a ressenti les premiers symptômes de la maladie après le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement sud-américains qui s'est tenu vendredi en Argentine.
Bogota a prévenu ses homologues de son état de santé, le plus embêtant étant que le président colombien a serré beaucoup de mains lors de ce sommet !
L'immunité politique n'a jamais conférée d'immunité virologique !

dimanche 30 août 2009

A Nouméa, malgré la grippe A (H1N1) c'est la vie comme avant

Avant-hier matin, à Nouméa, vers 9 heures (vendredi à minuit en France), l'agitation habituelle du samedi régnait sur la place des Cocotiers, dans le centre-ville. Les mamans kanakes, en robe de missionnaires colorées discutaient tranquillement, assises à l'ombre des bagnans, sur la pelouse. Virevoltant sur les dalles de marbre, des jeunes s'entraînaient à la danse hip-hop, sous l'œil de quelques touristes. Profitant du soleil et des températures agréables, les couples promenaient leur progéniture, arpentant lentement les allées de la place. Dans les rues commerçantes, à deux pas de là, les habitants faisaient du shopping, comme à l'accoutumée. « La grippe A ? Ils font du bruit avec ça, mais on est habitués maintenant, cela ne me fait pas peur », assure Marie-Aimée, mère au foyer, qui n'aurait reporté ses courses pour rien au monde. « C'est une petite grippe de saison, balaie René, un Kanak. Tout le monde nous a gonflés avec ça, mais ce n'est pas méchant, je connais des personnes qui l'ont eue. » Ludo, ingénieur informatique de 34 ans, partage cet avis : « Toute ma famille l'a eue pendant que j'étais en vacances. Ils m'ont dit que ce n'était rien de plus qu'une grippe : 4 jours au lit et puis c'est tout. »

Pas d'inquiétude non plus chez les commerçants. « Personne n'a été malade chez nous », explique une vendeuse du « Fournil gourmand », boulangerie prisée du centre. « On voit plusieurs centaines de personnes par jour, et depuis le début de l'épidémie, je n'ai vu que deux personnes portant un masque », reprend-t-elle.

Dans un grand magasin, sur la zone industrielle de Ducos, le poumon économique de la ville, pas un salarié n'a été touché. « Je ne pense pas que la grippe ait eu une incidence sur le commerce, contrairement aux mouvements sociaux [la grève générale du syndicat USTKE (Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités) suite au conflit à la compagnie Air Calédonie qui s'est terminée le 7 août] », avance le gérant. Pour certains, il y a bien eu une période de psychose. « C'était ma hantise au début, confie Jennifer, dans un magasin d'accessoires pour bébés. Je ne pouvais pas me permettre d'être malade : risquer de contaminer des nourrissons n'était pas imaginable, pas plus que de porter un masque, ce qui aurait fait fuir les clientes. » L'épidémie n'est pas terminée, mais les Calédoniens savent à quoi s'en tenir, et continuent à vivre normalement.

Le processus d'autorisation du vaccin contre la grippe A (H1N1) sera accéléré mais fiable

Le processus d'autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le vaccin contre la grippe H1N1, étape indispensable avant la commercialisation, sera un peu accéléré sans nuire à la fiabilité du produit, selon les autorités sanitaires.

"Les autorités régulatrices accélèrent le processus conduisant à l'autorisation de mise sur le marché, mais uniquement en ce qui concerne les procédures administratives", souligne Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé, dans une interview au Monde de dimanche/lundi. "Il n'est pas question de faire de compromis sur la sécurité et l'efficacité des vaccins", ajoute-t-elle. Les grands laboratoires se sont engagés depuis début août dans des essais cliniques sur plusieurs semaines, avec des vaccins testés en deux doses. Les résultats des essais sont soumis aux autorités de réglementation, en fonction des procédures qui varient selon les pays.

En Europe la demande d'AMM est centralisée auprès de l'Agence européenne du médicament (EMEA), et de son Comité pour les médicaments à usage humain, où siègent les représentants des agences sanitaires de tous les pays. Elle vaut donc pour les 27 pays de l'Union. L'EMEA - comme d'autres agences - s'est engagée à "hâter l'examen" des données sur les vaccins et "analyser au fur et à mesure les essais cliniques" afin de pouvoir donner un avis rapide avant le pic de l'épidémie. Mais "le processus n'est pas raccourci a l'extrême" et il est aussi "sécurisé" que pour les autres vaccins, dit à l'AFP Fabienne Bartoldi, adjointe au directeur général de l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), membre de l'EMEA. Pour elle, la distribution des AMM devrait s'échelonner à partir de début octobre "dans une hypothèse très optimiste" et jusqu'en janvier/février "si on est pessimiste". Les vaccins ne devraient donc pas être disponibles avant au plus tôt la mi-octobre. Les AMM sont accordées en fonction de "l'innocuité du produit" (absence d'effets indésirables), de sa "sécurité" (respect des bonnes normes de fabrication) et de son "efficacité", rappelle Mme Bartoldi.

Deux cas se présentent.

Certains laboratoires - comme GlaxoSmithKline, Baxter ou Novartis - ont déjà obtenu en 2005 une AMM "prototype" (avec changement de souche possible) contre le virus H5N1 de la grippe aviaire. Aujourd'hui il ne s'agit que de modifier la souche virale (pour passer de H5N1 à H1N1), et donc la partie "sécurité" de l'évaluation n'est pas à refaire. Comme le note l'EMEA, "l'insertion d'une nouvelle souche dans un vaccin n'affecte pas de manière tangible la sécurité ou le niveau de protection". Le système est le même tous les ans pour la grippe saisonnière, où l'on n'a besoin que d'une "variation" de l'AMM.

Pour d'autres laboratoires, comme Sanofi-Pasteur qui n'a pas obtenu alors l'AMM, il faut déposer une demande d'AMM "pleine et entière", explique Mme Bartoldi. Tout le monde n'aura donc pas les autorisations au même moment. Une fois les données du vaccin analysées, l'EMEA fera une recommandation à la Commission européenne, qui donnera formellement l'autorisation.

L'AMM obtenue, il faut encore que les lots soient "libérés", c'est à dire vérifiés par des laboratoires qui feront des contrôles supplémentaires sur de petits animaux. A elle seule l'Afssaps, un des gros laboratoires de contrôle européen, libère "42 % des lots de vaccin consommés en Europe". Enfin, une fois lancés sur le marché, les vaccins seront l'objet d'une pharmacovigilance "renforcée", avec suivi des éventuels effets indésirables graves, "très rares" pour le vaccin de la grippe, selon la directrice de la recherche sur les vaccins de l'OMS, Marie-Paule Kieny.

Grippe H1N1 : Bachelot "rassurée" par une structure qui "répond bien" à la Réunion

A l'issue de deux jours de visite à la Réunion, département français fortement touché par la grippe H1N1, la ministre de Santé Roselyne Bachelot s'est dite "rassurée" par la réaction de la population et une "structure sanitaire qui répond bien".

"L'appareil sanitaire de la Réunion est à la hauteur d'un enjeu difficile", a déclaré la ministre après deux jours dans l'île où elle a rencontré les professionnels de santé hospitaliers et libéraux. Dans le seul département d'Outre-Mer de de l'hémisphère sud, 22 500 personnes ont été touchées par la grippe H1N1 depuis le début de l'épidémie en juillet, dont 9 000 pour la seule semaine dernière. Deux décés suspects ont été enregistrés. La ministre s'est félicitée du "sang froid" de la population qui "ne cède pas à l'affolement" mais a besoin d'"informations validées". Un numéro vert sera mis en place la semaine prochaine, a-t-elle annoncé.

Vendredi, au CHR Félix Guyon à Saint-Denis (photos ci-contre), elle a pris le pouls de plusieurs services (urgences, pédiatrie...) avant de s'entretenir avec les personnels, sans la présence de la presse. "Il y a un surcroît de travail mais les structures répondent parfaitement", a-t-elle déclaré à l'issue de sa visite. Au centre 15, en première ligne pour recevoir les appels du public (650 appels par jour dont 150 pour la grippe), le Dr Guy Henrion, directeur adjoint, a contribué à la rassurer : "c'est dense, c'est tendu, mais pour l'instant on tient", lui a-t-il dit. Une salle "spéciale grippe" demeurera fermée tant que le pic de l'épidémie ne sera pas atteint.

Des questions sur les masques et les vaccins

Des praticiens de diverses disciplines (pneumologie, gynécologie, pédiatrie) se sont cependant interrogés sur certaines pratiques ou recommandations, comme le port du masque FFP2 par les personnels soignants. Ils le jugent "extrêmement inconfortable", préférant le masque chirurgical destiné aux patients. "Cette question est en train d'être regardée par des experts. S'ils nous disent que le changement est sans danger, on le fera", a promis Mme Bachelot. Interrogée aussi sur l'intérêt limité d'envoyer des vaccins dans l'île après le pic épidémique, Mme Bachelot l'a justifié par la nécessité de maintenir la lutte contre le virus. "Même si les vaccins arrivent mi-octobre et que le pic est passé, l'épidémie va continuer à vivre. On ne va l'éteindre comme un bouton électrique", a-t-elle dit. Pour renforcer la surveillance, trois médecins épidémiologistes et un médecin-inspecteur de santé publique vont être envoyés dans l'île. Plus de 40 000 doses de Tamiflu et 2,5 millions de masques supplémentaires ont également été promis aux Réunionnais.

En revanche, la ministre de la Santé a jugé que n'étaient "pas d'actualité" les renforts en personnel médical, s'appuyant sur des indicateurs comme "le comptage des visites ou des prescriptions". "La structure de la médecine libérale répond bien", a-t-elle constaté après une visite à des professionnels libéraux (médecin, infimier, pharmacien) à l'Etang-Salé (sud) en compagnie du maire UMP Jean-Claude Lacouture. Elle a qualifié de "grincheux" les médecins qui ont dénoncé, dans la presse, la saturation.

samedi 29 août 2009

La grippe A (H1N1) pourrait toucher 30 % des populations

Le virus de la grippe A (H1N1) voyage à une vitesse inédite et jusqu'à 30 % des habitants des pays à forte densité de population risquent d'être infectés, déclare Magaret Chan, directrice générale de l'OMS. Le docteur qui dirige l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ajoute que si 60 % des décès surviennent chez des personnes qui souffrent d'autres problèmes de santé, 40 % concernent des jeunes adultes en bonne santé qui meurent en cinq à sept jours d'une pneumonie virale, une tendance inquiétante. "Ce virus voyage à une vitesse incroyable, inédite", souligne-t-elle. "En six semaines, il parcourt la même distance que d'autre virus en six mois !".

L'OMS a annoncé vendredi que 209 438 cas de grippe A (H1N1) avaient été détectés à ce jour - un chiffre sous-estimé depuis que les pays ne doivent plus informer l'organisation de cas individuels - et que 2 185 personnes au moins en étaient mortes. Les Amériques sont les plus touchées, avec 1 876 décès, suivies par l'Asie (139), l'Europe (85) et le Pacifique (64). Margaret Chan explique que, si le virus se répand rapidement, il ne provoque pas de maladie chez la plupart des gens, ce qui ne cadre pas avec les plans préparés. Mais cela ne signifie pas que l'OMS en fait trop, dit-elle. "Dans beaucoup de pays, les services d'urgence et de soins intensifs sont extrêmement sollicités, voire surchargés", explique-t-elle. "Qu'arrivera-t-il si l'infection touche 20 % à 30 % de la population ? Qu'arrivera-t-il si la maladie devenait plus sévère sans que nous y soyons préparés ?". La directrice générale de l'OMS exhorte toutefois les gouvernements à consacrer des ressources suffisantes aux autres maladies et espère que la grippe A (H1N1) restera bénigne lorsque la deuxième vague arrivera cet automne. "Si ce n'est pas le cas, comment les gouvernements qui n'auront pas fait le nécessaire pour se préparer pourront-ils se justifier devant leur opinion publique ?", a-t-elle demandé. La capacité annuelle de production de vaccins a été portée à 900 millions de doses, un niveau qui reste insuffisant mais qui n'avait jamais été atteint pour les autres pandémies, dit-elle. L'OMS a reçu des engagements de dons pour financer la livraison de 150 millions de doses aux pays en développement. Les autorisations de mise sur le marché ne sont pas encore arrivées et il n'est pas question d'accélérer le processus, sauf pour ce qui concerne les procédures administratives, a-t-elle ajouté en minimisant d'éventuels effets secondaires.

Il y aurait au moins eu déjà 5 000 morts de la grippe A (H1N1)

Depuis le début de l'épidémie de grippe A (H1N1), devenue maintenant pandémie, on constate une inadéquation des chiffres publiés avec les réalités constatées sur le terrain. Pour certaines données, cela était devenu tellement évident que l'artifice a consisté à publier des statistiques accompagnées de commentaires ... étonnants.

Prenons quelques exemples :
- L'épidémie qui s'est déclenchée au Mexique a véritablement flambé dans un premier temps. Puis les chiffres ont été revu à la baisse. Certaines pistes signalant une pression des autorités face aux conséquences économiques. Le Costa Rica a eu une diminution des décès enregistrés entre deux publications, de tout de même 24 cas, ce qui est considérable comme marge d'erreur compte tenu de la taille du pays.
- Nous ne reviendrons pas sur le cas surprenant du Belize qui malgré ses 193 km de frontière commune avec le Mexique aurait résisté des semaines à ce virus. Nous savons par des sources personnelles qu'au Guatemala lui aussi frontalier avec le Mexique, que beaucoup de cas n'ont pas été enregistré, plutôt par manque de moyens. Ce qui se conçoit très bien quand on connaît la situation locale. Il doit en être ainsi pour de nombreux pays dans le monde.
- Il faut remarquer que bien souvent les prélèvements ne sont pas fait, excluant ainsi toute étiologie virale aux décès constatés. Ceci a été nettement mis en évidence, avec des cas récents. Sur des certificats médicaux de décès, la grippe était notée comme cause de l'issue fatale, mais ces morts ne sont pas repris dans les bilans car il n'y avait pas eu d'hospitalisation !
- Plusieurs médecins ont émis l'hypothèse de la recrudescence d'infarctus dans ce contexte épidémique. La cause officielle des décès restant la maladie coronarienne et non le virus.
- Certains pays restent, on pourrait dire, encore anormalement indemnes. Alors que le virus de la grippe A (H1N1) touche 177 pays sur 193. Comment expliquer cette situation si ce n'est par des considérations locales économiques ou politiques.

Par divers recoupements, en reprenant le différentiel entre les chiffres des institutions officielles (CDC, OMS, InVS, etc) qui sont d'ailleurs discordants entre eux, et par rapport aux remontées des sources locales, on arrive à une marge d'erreur très importante. On peut actuellement estimer que la moitié des cas ne sont pas déclarés.

La pandémie de grippe A (H1N1) ne fait que débuter

Des informations pourraient faire croire qu'avec la décroissance des cas de grippe A (H1N1) dans certaines parties du monde, les risques dus à ce virus deviennent plus faible. Il n'en ait malheureusement rien. Les pays touchés les premiers, situés dans l'hémisphère austral, connaîtront une deuxième vague qui pourrait être plus grave, comme l'ont montré les pandémies précédentes. Ceci alors que l'Europe n'a même pas encore connu la première vague.

Plus d'un million de personnes pourraient être contaminées par le virus grippal A (H1N1) cet hiver au Mexique, ont prédit hier (vendredi 28 août 2009) les autorités sanitaires du pays où est apparu le nouveau virus au printemps. "Il est très probable - ou il existe la possibilité - que nous ayons un million de cas ou même plus", a déclaré le ministre mexicain de la Santé Jose Angel Cordova lors d'un déplacement dans le sud-est du pays. M. Cordova a toutefois souligné que l'épidémie, pour le moment, se trouvait dans "une phase très stable" avec de 80 à 100 nouveaux cas diagnostiqués chaque jour au Mexique. Depuis l'apparition du virus H1N1 fin avril au Mexique, 21 264 personnes ont été contaminées dans ce pays, dont 184 sont décédées, a précisé le ministre. Dans l'hypothèse d'une propagation massive de la maladie cet hiver, le gouvernement a mis au point un plan national de lutte contre la grippe, prévoyant une fermeture sélective d'écoles dans les secteurs les plus touchés et une mobilisation de tous les médecins. Le Mexique prévoit également d'acquérir 30 millions de doses de vaccin.

vendredi 28 août 2009

Le H1N1 est devenu le virus dominant dans le monde

Supplantant la grippe saisonnière, le virus de la grippe porcine est aujourd'hui la souche dominante dans la grande majorité du monde. Le H1N1, qui a fait près de 2 200 morts dans 177 pays, est devenu le virus de grippe dominant dans le monde, supplantant la grippe saisonnière, a indiqué vendredi l'Organisation mondiale de la santé dans une note.

Différents lieux où l'épidémie s'est propagée ont «montré que le virus pandémique H1N1 s'est rapidement installé et est désormais devenu la souche de grippe dominante dans la grande majorité du monde», explique l'OMS. Jusqu'à présent, l'organisation estimait «probable» une domination du H1N1 cet hiver. Selon les dernières données de l'organisation publiées ce vendredi, la grippe H1N1, déclarée première pandémie du 21ème siècle le 11 juin, a tué «au moins 2 185 personnes» et fait, selon une estimation basse, 209 438 malades dans plus de 177 pays. Il n'y aurait donc plus que 16 pays (ou moins) non atteints dans le monde.

Vaccination contre la grippe A : Plusieurs stratégies à l’étude

Le plan gouvernemental contre la grippe H1N1 se met progressivement en place avec l’arrivée des premiers vaccins, la mise au point de la logistique de vaccination et la publication de documents d’information par plusieurs ministères. La campagne de vaccination qui pourrait être lancée mi octobre. Elle est prévue pour durer quatre mois. Invité de France info ce matin, le professeur Bruno Lina, virologue, membre du comité de lutte contre la grippe et directeur du comité national de référence de la grippe alliance, fait le point sur ce nouveau vaccin. Différent du vaccin contre la grippe saisonnière, "c’est un vaccin qui est présenté en multi-doses", explique le professeur Bruno Lina. Ce qui veut dire que la stratégie de vaccination va être différente aussi et que "l’on imagine par exemple de le faire dans des centres de vaccination et pas chez son médecin traitant". Quant à la "priorisation" de la vaccination, elle "va être définie dans le tout début du mois de septembre". Plusieurs stratégies sont à l’étude mais dépendent à la fois "des délais de livraison pour les doses vaccinales et du délai d’apparition de l’épidémie", précise le médecin. Pour l’instant les vaccins n’ont pas reçu d’autorisation de mise sur le marché (AMM), "c’est pour ça que même si quelques doses ont été reçues, la campagne de vaccination ne va pas encore commencer. On doit vérifier si ce vaccin est bien immunogène, qu’il est sûr et ne provoque pas d’effets secondaires." Ce vaccin ne sera utilisé que lorsque "toutes les études" auront été faites, assure-t-il.

Le plan français de vaccination gratuite contre la grippe H1N1 devra pouvoir être activé par les préfets dès le 28 septembre

Le plan de vaccination gratuite contre la grippe H1N1 devra pouvoir être activé par les préfets dès le 28 septembre, dans chaque département français. La décision finale de déclenchement ne sera prise que si la situation et les préconisations des experts le justifient.

Le ministère de la Santé a reçu jeudi les premiers vaccins anti-grippe A en petites quantités, mais devrait attendre la mi-octobre pour avoir la majorité des 94 millions de doses commandées et les autorisations de mise sur le marché. Alors que les autorisations de mises sur le marché n'ont pas encore été délivrées, la France a reçu jeudi ses premières doses de vaccins anti-grippe A (H1N1). Le stock est en quantité limitée, a indiqué Roselyne Bachelot. Si la ministre de la Santé se refuse pour des raisons de sécurité à donner plus de précisions sur le nombre de doses livrées, elle a assuré que d'ici à la mi-octobre, l'Hexagone disposerait de plusieurs millions de doses sur les 94 millions que l'Etat a commandées pour un milliard d'euros. Toutefois, il ne sera pas possible de se faire inoculer le vaccin dès maintenant. «Il n'est pas question de les administrer avant d'obtenir courant octobre les autorisations de mise sur le marché», a rappelé Roselyne Bachelot, qui a levé également en partie le voile sur le plan de vaccination du gouvernement. La campagne devra pouvoir être lancée si les circonstances l'exigent, dès le 28 septembre. Ce plan, qui durera quatre mois, ne signifie absolument pas que la vaccination sera obligatoire, a pointé la ministre de la Santé. « Les autorités entendent simplement se mettre en position de proposer la vaccination gratuite à toute personne qui le souhaite», prévient-elle. Pendant la période de la campagne, l'Assurance maladie distribuera des bons de vaccination. La stratégie de vaccination n'est pas encore définitivement arrêtée. Le Haut conseil de la santé publique planche actuellement sur la définition des personnes dont la vaccination est prioritaire et rendra son avis le 3 septembre. Mais au ministère de la Santé, il est déjà acquis que les médecins et les infirmières en néonatalogie et en réanimation pédiatrique feront partie de cette liste.

Un vaccin en deux doses

Le plan, qui se déroulera parallèlement à la campagne d'immunisation contre la grippe saisonnière, prévoit une vaccination en deux doses pour la grande majorité de la population. Ces doses devront provenir du même laboratoire. L'Etat a en effet réparti ses commandes entre quatre fournisseurs : Sanofi-Pasteur, Novartis, GlaxoSmithKline et Baxter. Le processus de fabrication de ce dernier, effectué par culture cellulaire, est plus rapide mais plus coûteux que le processus normalement utilisé de culture sur œuf. Des centres de vaccination seront spécialement créés et installés dans des gymnases et des salles polyvalentes et non dans des établissements de santé, pour ne pas gêner leur fonctionnement. Les personnels de santé hospitaliers seront vaccinés sur leur lieu de travail. Il y aura un centre pour au maximum 100 000 habitants. Chaque centre disposera d'au moins une équipe de vaccination, avec trois agents vaccinateurs et la présence d'un médecin ou d'un infirmier. Chaque équipe devra être en mesure de vacciner environ 15 000 personnes sur quatre mois. Des centres «de grande capacité» pourront assurer la vaccination complète de près de 100 000 personnes. Les préfets devront d'ailleurs recenser tous les personnels habilités à vacciner : médecins, internes en médecine, infirmiers... Le recrutement se fera sur la base du volontariat et les personnels de santé seront rémunérés. Concernant la vaccination des écoliers et de leurs professeurs, elle sera assurée par des équipes mobiles dans les établissements scolaires». Ces équipes iront aussi dans d'autres collectivités comme les crèches, les prisons ou les établissements médico-sociaux.

jeudi 27 août 2009

L'Europe est en situation pré-pandémique

Entre le 18 et le 24 août, l’épidémie a continué sa progression en Europe et notamment en Allemagne, au Portugal, en Espagne et en Grèce où le 1er décès a été notifié.

En Espagne, pour la semaine du 8 au 15 août, le taux de consultation pour grippe clinique est de 37,7 pour 100 000 habitants. L’épidémie a une activité croissante au Pays Basque espagnol, en Cantabrie, dans la communauté de Valence et en Andalousie. Elle reste stable dans les autres régions. La diminution du nombre de cas estimé en Angleterre et au Pays de Galles se confirme. Pour la semaine du 10 au 16 août, le taux de consultations pour grippe clinique en Angleterre et au Pays de Galles a diminué à 21,2 pour 100 000 habitants (30,9 en semaine précédente). La diminution concerne toutes les régions et tous les groupes d’âge. Ce taux se situe en dessous du seuil épidémique de la grippe saisonnière.

Au total 85 décès ont été rapportés en Europe depuis le début de l’épidémie dont 59 au Royaume-Uni et 16 en Espagne.

La pandémie de grippe A (H1N1) progresse dans le Pacifique

L’épidémie de grippe A (H1N1) 2009 progresse fortement dans l’ensemble des territoires français de l’océan Pacifique actuellement en hiver austral, saison propice à la diffusion importante des virus grippaux.

Nouvelle-Calédonie
Les estimations annoncées par les autorités sanitaires de Nouvelle-Calédonie sont de l’ordre de 35 000 cas cumulés de grippe A (H1N1) depuis le début de l’épidémie (25 juin), soit un taux d’attaque de 14 %. La province sud et en particulier le grand Nouméa est la plus précocement et fortement touchée. Les autorités notent actuellement une stabilisation du nombre de consultations. Depuis le début de l’épidémie, 5 décès dont 2 chez des personnes sans facteurs de risque connus, ont été notifiés, tous depuis le 17 août.

Polynésie Française
Les estimations annoncées par les autorités sanitaires de Polynésie Française sont en forte hausse. Elles sont de l’ordre de 10 000 cas (5 000 à 20 000) depuis le début de l’épidémie, soit un taux d’attaque de 2 à 8 %. Les cinq archipels et la plupart des îles ont été atteints. Depuis le 12 août, 3 décès ont été rapportés chez des personnes présentant un terrain à risque.

Wallis et Futuna
L’épidémie progresse fortement à Wallis et Futuna. Les consultations médicales ont augmenté de 50 % depuis la semaine précédente ; 4 cas ont été hospitalisés pour formes sévères (3 à Wallis, 1 à Futuna). Le nombre de cas estimé par les autorités sanitaires pour la semaine du 17 au 23 août est d’environ 2 000 cas, soit un taux d’attaque de 15 %. Ce nombre serait sous-estimé du fait de la saturation du système de soins signalée par l’Agence de santé. Aucun décès n’a été rapporté.

En Océanie, la circulation de l’épidémie dans les différents états insulaires du Pacifique se poursuit et notamment à Palau, Guam et Tuvalu.

Pas de vaccin contre la grippe A (H1N1) aux Etats-Unis avant la mi-octobre

Les premiers vaccins contre la grippe A (H1N1) ne devraient pas être disponibles avant octobre, a annoncé le nouveau directeur du Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). "Nous avons littéralement mobilisé plus de 1 000 personnes au sein du CDC qui travaillent sur le H1N1", a déclaré le Dr Thomas Frieden. Lundi, les conseillers pour les sciences et technologies de la présidence américaine avaient estimé que le gouvernement fédéral devait accélérer le stockage des vaccins et médicaments contre la grippe A (H1N1), espérant que les premières doses seraient disponibles dès la mi-septembre. Mais ce calendrier ne cadre pas avec l'état actuel de production du vaccin. "Ce n'est pas possible compte tenu de la technologie dont nous nous disposons aujourd'hui", a souligné le Dr Frieden. Cinq laboratoires pharmaceutiques travaillent à la production de vaccins pour le marché américain : AstraZeneca via sa filiale MedImmune, CSL, GlaxoSmithKline, Novartis et Sanofi-Aventis. Des essais sont en cours pour déterminer si une ou deux injections seront nécessaires pour l'immunisation. D'après le département de la Santé, 45 millions de doses pourraient être disponibles à la mi-octobre, puis 20 millions de doses supplémentaires la semaine suivante. Mais les responsables de la santé redoutent une "ruée" sur les vaccins. "A mesure que des personnes tomberont malades, gravement malades ou mourront de la grippe, nous assisterons à une demande accrue de vaccin, et c'est un des défis qui nous attend", a dit le Dr Frieden.

12 cas mortels de grippe A (H1N1) en France avec les 2 premiers décès dans l'île de la Réunion

Des amis médecins exerçant à La Réunion nous signalent les difficultés de leur exercice, avec une progression de la grippe A (H1N1). Pourtant déjà aguerris avec l'épidémie de chikungunya*, dont trois nouveaux cas viennent d'être décrits, qui sont les premiers depuis 2006, ils décrivent l'inquiétude de la population qui va certainement encore s'amplifier avec l'information des deux premiers décès dans l'île.

Ce serait les premiers morts dus à l’épidémie sur l’île. Il s'agit d'une femme de 90 ans, traitée pour un syndrome grippal et qui est morte le 20 août à son domicile, et d'un sexagénaire, également décédé chez lui le 19 août. Depuis la rentrée des classes la semaine dernière, la propagation du virus s’est accélérée. Mardi, 7 900 absences étaient recensées sur 220 000 enfants scolarisés. Et le nombre de consultations médicales a augmenté. Selon des estimations, 22 500 personnes ont été touchées par l'épidémie à la Réunion du 5 juillet, date du début de l’épidémie, au 23 août, sur une population de 800 000 habitants. Plus généralement, le nombre de patients vus en consultation de médecine de ville pour grippe H1N1 la semaine dernière en France métropolitaine est monté à environ 4 500, avec une augmentation "importante" du nombre d'épisodes de cas groupés, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS). On estimait la semaine précédente à 3 000 le nombre de cas de grippe H1N1 en France métropolitaine. "La circulation du virus est avérée mais reste limitée", estime l'InVS mercredi dans son bulletin grippe hebdomadaire.

Au total, douze personnes porteuses du virus A (H1N1) sont mortes en France : 2 en métropole, 5 en Nouvelle-Calédonie, 3 en Polynésie Française et 2 à La Réunion.

* 266.000 Réunionnais avaient été touchés entre décembre 2005 et décembre 2006 par le virus du chikungunya transmis par un moustique, dont 250 en étaient morts. Le malade atteint du chikungunya présente les mêmes symptômes que la grippe : une fièvre supérieure à 38 degrés, des courbatures et des douleurs aux articulations.

Le Brésil devient le pays le plus touché par la grippe A (H1N1) avec 557 morts

Le Brésil vient d'enregistrer un triste record, en devenant le premier pays au monde touché par le virus de la grippe A (H1N1). Avec 557 décès déclarés le Brésil devance les Etats-Unis et l'Argentine.

Les graphiques ci-contre (qui peuvent être agrandis en cliquant dessus) montrent de façon assez spectaculaire la différence entre plusieurs pays du continent américain sur l'évolution de la pandémie de grippe A (H1N1) par rapport à un autre sous-type viral.

La semaine 21, le Brésil était globalement atteint par le virus de la grippe dit saisonnier, en l'espace de dix semaines la situation s'est totalement inversée. Alors que la Colombie connaissait l'évolution contraire (les données pour la semaine 31 sont toutefois manquantes pour ce pays). Ces données illustrent la complexité des analyses par rapport à la diffusion virale, et précisent l'importance de facteurs strictement locaux. La cinétique relative de la diffusion est donc un facteur à prendre en compte pour apprécier la dangerosité virale car il semble que plus un sous-type grippal va supplanter une autre variété plus il sera agressif.

mercredi 26 août 2009

Grippe H1N1 : Le nombre de cas à la hausse en France

Le nombre de cas estimés de grippe H1N1 en France métropolitaine est monté à environ 4 500 la semaine dernière, avec une augmentation "importante" du nombre d'épisodes de cas groupés, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS). On estimait la semaine précédente à 3 000 le nombre de cas de grippe H1N1 en France métropolitaine. "La circulation du virus est avérée mais reste limitée", estime l'InVS mercredi dans son bulletin grippe hebdomadaire. Le nombre des consultations pour grippe clinique a été de 28 000 la semaine du 17 au 23 août, soit 45 cas pour 100 000 habitants (le seuil épidémique est de 74 cas pour 100 000 habitants). Sur ces 28 000 consultations, environ 4 500 patients ont consulté en médecine de ville pour la grippe H1N1, selon les estimations de l'InVS qui se fondent sur les résultats de prélèvements réalisés par un réseau de médecins spécialisés. Les chiffres sont très approximatifs, puisqu'on ne procède plus à des prélèvements systématiques sauf pour les cas graves et les cas groupés.

Au cours de la semaine, 95 virus de la grippe A (H1N1) ont été détectés par prélèvement. Une femme "présentant des comorbidités graves" est morte le dimanche 23 août dans les Landes, rappelle l'InVS. Le nombre d'épisodes de cas groupés est en forte augmentation, avec 29 nouveaux épisodes (notamment dans des foyers familiaux et des centres d'hébergement), contre 13 la semaine précédente. Le nombre des hospitalisations a légèrement augmenté, passant de 9 la semaine précédente à 14. Depuis que l'hospitalisation n'est plus systématique, la moyenne d'âge des patients hospitalisés est de 25 ans, celle des cas graves est de 43 ans. On ne retrouve pas de terrain particulier pour 39 % des patients hospitalisés. L'épidémie progresse nettement à la Réunion, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie et à Wallis et Futuna, actuellement en hiver austral, selon l'InVS. A la Réunion, on estime le nombre de cas pour la semaine dernière de 9 100, en forte hausse par rapport à la semaine précédente (5 600 cas estimés, pour une population de 800 000 habitants). En Nouvelle-Calédonie, les estimations annoncées par les autorités sanitaires sont de l'ordre de 35 000 cas cumulés depuis le début de l'épidémie, avec actuellement une stabilisation du nombre de consultations. En Polynésie, les estimations sont en forte hausse, de l'ordre de 10 000 cas cumulés. A Wallis et Futuna, les consultations médicales ont augmenté de 50 % depuis la semaine précédente. Dans les Antilles-Guyane, le nombre de cas estimés, toujours sur la base du nombre hebdomadaire de consultations pour grippe clinique, augmente en Martinique mais baisse fortement en Guadeloupe. Il baisse aussi à saint-Martin, et reste très bas à Saint-Barthélémy et constant en Guyane.

Grippe A (H1N1) : Premier décès en Iran

Une Iranienne âgée de 36 ans, toxicomane, est décédée des suites de la grippe H1N1, premier cas mortel du virus en Iran, a rapporté aujourd'hui l'agence de presse Isna. La victime était sous traitement après avoir contracté la maladie, mais elle a succombé en raison d'une faible immunité. La victime souffrait d'une maladie pulmonaire chronique et était toxicomane. Elle a contracté la maladie après avoir été en contact avec une personne infectée. Ce sont 285 malades infectés par le virus qui ont été recensés en Iran.

Grippe A : Une "mortalité directe" plus élevée que la grippe saisonnière

La grippe A (H1N1) causerait davantage de décès dus à des problèmes respiratoires aigus d'origine virale, y compris en l'absence de facteur de risques, que la grippe saisonnière, selon l'épidémiologiste Antoine Flahaut qui a publié de premières données sur la virulence du virus.

Il faut distinguer trois causes de la mort par grippe : la mortalité directe due au virus lui-même, la mortalité due à des surinfections bactériennes que les antibiotiques peuvent combattre, et la mortalité chez des patients âgés ou souffrant de maladies chroniques.

"La mortalité directe, c'est celle que perçoivent les gens", au cas par cas, alors que la mortalité indirecte se reflète dans les statistiques une fois la vague épidémique passée, souligne Antoine Flahault. "Exceptionnelle" dans le cas de la grippe saisonnière, la mortalité directe, due à un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) causé par le virus lui-même, serait cent fois plus fréquente dans le cas de la grippe pandémique A (H1N1), a-t-il calculé en s'appuyant sur des données concernant la Nouvelle Calédonie et l'île Maurice.

Une mortalité directe cent fois plus élevée

Toutes causes confondues, environ un malade sur mille décède lors d'une épidémie de grippe saisonnière. Mais seul un décès par million de malades est dû à un SDRA. Or à l'île Maurice, il y eut sept décès dus à un tel syndrome pour 50 000 à 70 000 cas de grippe A (H1N1), soit un taux de mortalité directement due au virus lui-même de 1 pour 10 000 malades. Ce taux de mortalité directe, cent fois plus élevé que pour la grippe saisonnière, est une indication de la virulence du virus, précise le Pr Flahault, qui vient de publier ces données sur le site d'échanges réservés aux experts de la grippe PLoS Currents Influenza.

Grossesse et obésité

Pour autant, il ne faut pas "qu'on cède trop à la panique", car il s'agit que "quelques cas par million" dans le cas de la grippe saisonnière et cela reste "de très rares cas" pour la grippe H1N1. De plus, il s'agit de "premières estimations à affiner", dont les résultats restent "contestables" car l'étude a été faite sur de "petits effectifs sur une population insulaire de surcroît", reconnaît le Pr Flahault.

Les "grippes sont bénignes dans l'immense majorité des cas", mais les syndromes de détresse respiratoire aigu entraînent une "mortalité effroyable", puisque parmi les malades frappés, seulement "un sur deux est réanimé" grâce à une technique complexe. "C'est une sorte de roulette russe. On ne connait pas de facteur de risque qui y prédispose, même si une étude américaine sur un petit échantillon a récemment évoqué grossesses et obésité comme facteurs de risques possibles", souligne-t-il.

mardi 25 août 2009

Grippe : L'Union européenne veut vacciner malades, femmes enceintes et personnel médical

Les personnes de plus de 6 mois ayant des pathologies chroniques, les femmes enceintes et le personnel médical sont les trois groupes qu'il convient de vacciner en priorité contre le virus A (H1N1), selon une position commune adoptée mardi par les experts des 27 pays de l'UE. Les problèmes de santé chroniques peuvent être par exemple des maladies respiratoires, cardiovasculaires, congénitales ou réduisant l'immunité de l'organisme, précise un texte diffusé par la Commission européenne. Les experts préconisent de commencer à vacciner les malades chroniques présentant "les symptômes les plus sévères". "Une fois que ces premiers groupes prioritaires ont été vaccinés, la vaccination se poursuit jusqu'à ce que les objectifs nationaux soient atteints", ajoute la recommandation. Nombre de pays ont en effet déjà arrêté quel pourcentage de la population ils souhaitent vacciner. Les experts, réunis au sein d'une commission spécialisée, rappellent toutefois que le développement d'une stratégie en matière de vaccination reste de la responsabilité de chaque gouvernement européen.

Les groupes prioritaires identifiés sont "indicatifs" et les pays de l'UE peuvent désirer les adapter en fonction de leur situation sanitaire et de leurs ressources, précise leur texte. L'idée de vacciner prioritairement les enfants et les jeunes, évoquée dans un premier temps, n'a pas été retenue au final, a indiqué une source européenne. Les Etats-Unis - pays le plus touché par la grippe A (H1N1) au monde - a par exemple jugé que les enfants et jeunes de 6 mois à 24 ans faisaient partie des groupes à vacciner prioritairement. Les experts européens indiquent avoir adopté leur position "sur la base des éléments scientifiques actuels". Elle pourrait donc changer si d'autres données viennent s'y ajouter. Ils ont notamment tenu compte des avis de l'Organisation mondiale de la santé et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Face à l'impossibilité de pouvoir vacciner dans un premier temps l'ensemble de la population contre la grippe pandémique A (H1N1), les gouvernements doivent établir des priorités. Vendredi, la directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan a souligné qu'il s'agissait d'"une des décisions les plus difficiles que les gouvernements auront à prendre". L'OMS prône pour l'instant de vacciner les personnels de santé, à charge pour les Etats de définir pour les autres leur propre politique. La Grande-Bretagne, pays européen le plus touché, a identifié un groupe prioritaire de 11 millions de personnes, dont 2,1 millions appartenant aux services sanitaires et sociaux. La France, comme l'Espagne et les Pays-Bas, vont vacciner en premier lieu les groupes à risque - personnels de santé, personnes ayant des problèmes de santé chroniques, femmes enceintes. Madrid pourrait ajouter à la liste les professeurs d'école primaire. La République tchèque cible uniquement dans un premier temps les médecins, infirmières et autres employés de la Santé publique.

Les essais cliniques des vaccins contre la pandémie de grippe A (H1N1) battent leur plein dans le monde entier et des laboratoires annoncent de rapides mises sur le marché, mais en quantité trop réduite pour suffire à la demande dans les premiers mois. Selon l'OMS, 25 laboratoires travaillent sur la production du vaccin, dont les sept plus grands en assument 85 %.

En Grande-Bretagne, les sondages indiquent que la moitié des médecins refuseraient de se faire vacciner contre la grippe du porc

En Grande-Bretagne, deux sondages distincts de médecins généralistes ont révélé que la moitié d’entre eux ont de sérieuses réserves quant à l’innocuité du vaccin de la grippe H1N1 à venir, ce qui soulève de graves questions sur le programme gouvernemental de vaccination de masse prévue.

Un sondage de médecins du magazine Pulse a révélé que 49 % refuseront le vaccin et que 9 % sont indécis. Le sondage a toutefois été fait sur un petit échantillon puisque 56 des 115 médecins généralistes interrogés ont déclaré leur intention de ne pas se faire piquer, selon la principale publication médicale hebdomadaire du Royaume-Uni destinée aux personnel soignant.

Un second sondage, réalisé par le magazine GP, révèle que jusqu'à 60 % des médecins généralistes ont de sérieux doutes sur le vaccin proposé. Dans les 216 médecins généralistes sondés, 29 % disent qu'ils refuseront catégoriquement de se faire vacciner, tandis que 29 % restent indécis. À peine 41 % des médecins ont dit clairement vouloir accepter la piqûre. Parmi ceux qui ont dit qu'ils n’accepteraient pas la piqûre, 71 % ont déclaré qu'ils craignaient que le vaccin n'ait « pas fait l'objet d'essais suffisants pour garantir sa sécurité. » Plus de la moitié, 50,4 %, ont déclaré « penser que la gripporcine est trop anodine pour justifier le recours à la vaccination. »

Le ministère de la Santé a cherché à disqualifier ces résultats, déclarant que, par leur nombre restreint de réponses, les sondages ne reflètent guère l’opinions de tous les toubibs. Et pourtant, ces chiffres s’harmonisent aussi à ceux bien plus important issus du sondage du magasine Nursing Times, qui a révélé que 30 % de toutes les infirmières du Service National de Santé ont déclaré vouloir refuser de se faire vacciner, et que 33 % autres affirmaient être dubitatives. Sur 30 % des infirmières ayant déclaré vouloir refuser de se faire vacciner, 60% ont dit que c’est par méfiance sur l'innocuité du vaccin, suite aux révélations disant que les piqûres contiendront du mercure et du squalène, et sont par-dessus le marché en rapport avec le syndrome de Guillain-Barré, une maladie nerveuse mortelle. 31 % ont déclaré qu'elles refuseraient le vaccin, car elles pensaient la grippe du cochon n’est pas assez grave.

Le gouvernement a promis de vacciner tout le personnel soignant avant Noël, au plus tard, pour faire face à ce qu'il a décrit comme la « deuxième vague » de grippe. Les procédures de sécurité du vaccin ont été bâclées et les compagnies pharmaceutiques, garanties d’une immunité globale par le gouvernement, arriveront à éviter les poursuites judiciaires pour les morts et les éclopés qu’elles provoqueront avec leurs vaccins. Richard Hoey, rédacteur en chef de Pulse a déclaré au Daily Mail : « L’opinion de beaucoup de médecins, c'est que le gouvernement n'a pas encore démontré pourquoi devait être précipitée une campagne vaccinale aussi gigantesque contre ce qui semble être une maladie d’une modicité exceptionnelle. » Encore une autre nouvelle étude, publiée dans la revue canadienne Emerging Health Threats, a constaté que le public a aussi de sérieuses réserves en ce qui concerne la campagne de vaccination à venir. Selon Globe and Mail, les parents et le personnel soignant ne sont guère empressés de se faire vacciner, eux et leurs enfants, contre un virus pandémique, par crainte que le vaccin soit mis sur le marché après des tests insuffisants. Cette étude, à laquelle a participé un certain nombre de groupes types pour déterminer la probable réaction au vaccin des différentes personnes, a conclu que celles qui pensent que les thérapies de substitution et un bon régime alimentaire sont une alternative préférable au vaccin, doivent être « conquises. Il est très inquiétant qu’un médecins sur deux se méfie de l’innocuité des vaccins au moment où les piqûres sont testées avec ardeur sur des membres du public, dont des enfants. Puisqu’il est désormais évident que la majorité de la population refusera le vaccin, il semble que les seules options du gouvernement soit d’instaurer un programme obligatoire par la force ou bien de renoncer complètement à son projet de vaccination de masse.

Un cas groupé dans une colonie dans l'Indre

Une colonie qui séjournait dans l'Indre, à Roussines, ne rentrera pas demain comme prévu. Onze cas de grippe A (H1N1) ont été diagnostiqués parmi les 26 enfants et animateurs. Trois enfants au moins ont été transportés à l'hôpital de Chateauroux. Pour éviter tout risque de contamination, tous les enfants ont été confinés dans les locaux de la colonie. Trois cas sont avérés et huit cas sont probables.

Les enfants, âgés de 6 à 11 ans et originaires de Bondy (Seine-Saint-Denis), devaient rentrer mercredi mais ils devront attendre samedi pour rejoindre l'Ile-de-France, a précisé Anne Paquereau, directrice des services du préfet de l'Indre.

La famille d'un douzième enfant présentant des symptômes est venue le chercher lundi.
"La situation est très évolutive et nous la suivons très attentivement en lien avec la Ddass et le directeur de la colonie, mais aucun cas n'est grave pour l'instant", a ajouté Anne Paquereau.

Le virus de la grippe A pourrait faire 90 000 morts aux États-Unis

Le Gouvernent de Barack Obama a dernièrement publié un rapport inquiétant sur le nombre de cas qui seront touchés aux USA par la grippe A. Ce nombre pourrait aller jusqu’à 90 000 morts.

Suite à un rapport effectué le lundi 24 août par le Conseil d’administration responsable des Sciences, de la Santé et des Technologies du Président Obama, il apparait que le virus H1N1 pourrait causer de 30 000 jusqu’à 90 000 morts aux États-Unis et ainsi poser un « sérieux problème de santé et surtout de la prise en charge de ces personnes malades » par l’État. Autrement dit, ce serait un moyen de remettre encore en question le système de santé américain.

Grippe porcine : 80 morts au Pérou

La grippe porcine a tué 80 personnes au Pérou, selon un bilan actualisé hier soir avec 18 nouveaux décès enregistrés dans la semaine, mais le virus A (H1N1) est en "net retrait" dans le pays, a affirmé le ministre de la Santé. Depuis le premier cas diagnostiqué mi-mai, le Pérou a recensé 6.608 cas de patients atteints du virus A (H1N1), mais la courbe épidémiologique est "clairement décroissante", et n'a pas été altérée par la rentrée des classes mi-août comme on pouvait le craindre, a ajouté le ministre Oscar Ugarte. Le pays comptait en ce début de semaine 487 malades atteints du A (H1N1). Dans un hôpital de Lima devenu centre principal de dépistage et de traitement de la pandémie, le nombre de consultations quotidiennes pour cas suspects de A(H1N1) est passé d'environ 100 à une quinzaine, a souligné M.Ugarte pour illustrer la "réduction notable" du nombre de nouveaux cas. Le ministre s'est dit confiant qu'après le pic qui avait été prévu pour août, l'arrivée du printemps mi-septembre va conforter la courbe décroissante de la maladie au Pérou.

lundi 24 août 2009

Nouvelle campagne de communication en France au sujet de la grippe A (H1N1)

Une nouvelle campagne de prévention contre la grippe porcine, mise en place par l'INPES et le ministère de la Santé, est lancée mardi à la télévision, sur les radios et internet. Dès ce mardi, télévisions (voir la vidéo en cliquant ici) et radios seront inondés de nouveaux spots de prévention.

Jusqu'au 25 septembre, ce sera un peu le branle-bas de combat dans les postes de télévision. Les chaînes nationales, locales, câbles et satellites, diffuseront à raison de quatre fois par jour, à des heures de forte audience, un nouveau spot contre la grippe H1N1. Spot de 55 secondes accompagné d'un nouveau slogan «Stop au virus de la grippe». Sur les ondes, même fréquence de diffusion, Radio France et RFO se retrouvent «réquisitionnées» pour la bonne cause. Trois nouveaux spots de 30 secondes rappelleront quels sont les symptômes grippaux, et quels sont les comportements à adopter. Quant à la toile, elle accueille six modules vidéo, mis en ligne sur les sites de l'INPES et du Ministère. Ils expliquent, entre autres, comment poser un masque sur une personne malade. La campagne télévisuelle et internet est accessible aux personnes sourdes et malentendantes, via l'incrustation de textes.

De nouvelles affiches envahiront aussi les lieux publics. Editées en français et en anglais, elles seront diffusées par les associations, et visibles dans les établissements de santé et les cabinets de médecins. «La campagne est légèrement intensifiée sans être intense», explique Christine Kerry, membre du CSA (conseil supérieur de l'audiovisuel) et présidente de la mission santé et développement durable pour la grippe porcine, «ces messages sont informatifs, mais pas alarmistes, nous ne voulions pas qu'ils soient anxiogènes», insiste-t-elle.

A première vue, ce nouveau dispositif ressemble au précedent, il rappelle les «gestes barrières» à adopter : lavages de main répétés dans la journée, utilisation de mouchoirs jetables... Deux nouveautés pourtant. La première: «tousser dans sa manche si vous n'avez pas de mouchoir». A l'évocation de cette nouvelle recommandation, quelques rires fusent dans la salle de conférence du ministère, quelques ricanements aussi. «C'est certes enfantin», se défend la ministre «mais il faut aussi éduquer les enfants, et adopter ce geste est primordial», insiste-t-elle. La deuxième : appeler son médecin traitant en cas de suspicion de grippe, «les gens ont tendance à venir automatiquement aux urgences qui se retrouvent vite surchargées», justifie la ministre.

A la question : l'Etat en fait-il trop? Roselyne Bachelot nie fermement: «Une bonne préparation est essentielle», affirme-t-elle avant d'exposer les risques encourus par la population. Le scenario «noir» est le plus redouté, celui dans lequel le virus mute et devient virulent après son passage dans l'hémisphère austral, le scénario «gris», est le «plus probable», celui où la propagation du virus, en forte augmentation, condamnerait la France à un ralentissement général. Exclue cependant, le scénario «rose», celui dans lequel l'épidémie s'éteint par elle-même. «Le virus H1N1 ne mourra pas de sa belle mort», regrette-t-elle.

En tous cas, la campagne de prévention se donne les moyens d'impressionner, «c'est la plus grande réalisée à ce jour en France et dans le monde», explique Thanh le Luong, «à grand risque les grands moyens», prévient-elle. De son côté, Roselyne Bachelot n'en démord pas, «il faut tout mettre en œuvre pour enrayer cette épidémie. En cas de malheur les Français ne nous pardonneraient jamais de ne pas l'avoir fait»... Pour le moment, aucune campagne de vaccination n'est prévue, ni de passage d'alerte au niveau 6 à la rentrée. Avant de s'éclipser, une question fuse: «Etes-vous inquiète, madame la ministre ?» demande un journaliste. Pas de réponse mais une dernière déclaration: «Tout ceci est à prendre avec sagesse, il faut être vigilant et espérer... fortement».

Le 10è cas mortel français de grippe A (H1N1)

Une femme de 56 ans est morte dimanche dans les Landes, porteuse du virus de la grippe A (H1N1). Ce lundi après-midi, un médecin de la Ddass a apporté quelques précisions concernant l'état de la patiente : «Elle était hospitalisée à l'hôpital de Mont-de-Marsan depuis mercredi pour une infection pulmonaire et son pronostic vital était déjà engagé», a déclaré le Dr Joao Simoes, médecin-inspecteur de santé publique à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDass), au cours d'une conférence de presse à Mont-de-Marsan. «Un prélèvement a été fait vendredi soir pour la grippe A (H1N1). Le résultat s'est avéré positif, on lui a donné du tamiflu samedi mais cela n'a pas changé le pronostic», a-t-il continué, précisant que la patiente avait déjà été hospitalisée pour une infection pulmonaire en avril. «Elle présentait plusieurs pathologies chroniques qui la rendait vulnérable à l'infection», a souligné le Dr Simoes. La victime est décédée dans un foyer pour adultes handicapés. Selon l'InVS,« toutes les mesures de gestion nécessaires ont été prises au sein du foyer afin de protéger les résidents de l’établissement». La contamination par le virus «a pu avoir lieu au foyer» pour adultes handicapés dont elle était résidente, «étant donné qu'un membre du personnel avait eu la grippe A/H1N1», a ajouté le Dr Simoes. le foyer, depuis, a été fermé au public.

Au total, dix personnes porteuses du virus A (H1N1) sont mortes en France : 2 en métropole, 5 en Nouvelle-Calédonie et 3 en Polynésie Française.

« Open air » ou comment limiter la casse lors d’une pandémie grippale

En 1918 un soldat anglais, Patrick Collins, présenta les premiers signes d’une infection grippale. Il prit sa tente et se traîna jusqu’à une colline à proximité de son régiment. Il y resta, transpirant, frissonnant et délirant pendant plusieurs jours, soutenu par sa seule ration de rhum quotidienne. Et il fut l’un des rares survivants de son unité…

Véritable miracle, ou guérison par le soleil et le vent, comme le laisse supposer RA Hobday ? L’anecdote relatée ici est loin d’être unique, et l’auteur en rapporte bien d’autres. Comme celle de la découverte à Boston, en pleine pandémie de grippe espagnole, que les marins confinés aux fonds de cales mal ventilés faisaient des pneumonies plus graves que les autres ce qui conduisit à les exposer en plein air, les nuits de beau temps, pour favoriser leur guérison…

Les traitements « open air » ont leurs lettres de noblesse et une longue histoire médicale derrière eux. En 1791 JC Lettsom, fervent avocat de ce qui deviendrait bientôt la méthode open air, exposait ses jeunes patients tuberculeux à l’air marin et au soleil du Royal Bathing Hospital de Kent (Angleterre). Dans les années 1840, G Bodington, dans les environs de Birmingham, développa ce qui pourrait être considéré comme l’ancêtre des sanatoriums, traitant les tuberculoses pulmonaires par des combinaisons d’air pur, d’exercices de plein air et de régimes variés (plus quelques médicaments), au prétexte que les gens qui vivaient enfermés étaient plus sensibles à cette maladie, dont on ne connaissait pas la cause, que les fermiers, paysans et autres bergers qui passaient leur vie dehors. L’idée ne perça pas à cette époque, mais ré émergea à la fin du siècle en Allemagne, avec la création d’un véritable sanatorium dans la Forêt Noire par Otto Walter ; on s’empara alors du concept un peu partout en Europe, et en 1908 il y avait au moins 90 sanatoriums en Angleterre. Arrive la pandémie grippale de 1918-1919 et ces grandes tentes-hôpital que l’on voit un peu partout dans les journaux ou sur internet. Parce que les structures en dur sont submergées ? Pas seulement. A l’époque de la première guerre mondiale, les thérapies open air ont de nombreux adeptes, et des bâtiments complètement ouverts côté soleil sont construits pour recevoir des blessés de guerre. Rien d’étonnant à ce qu’on fasse de même pour les grippés avec, selon plusieurs leaders d’opinion de l’époque, d’excellents résultats, particulièrement pour les pneumonies. Les malades ne grelottaient pas, malheureux et abandonnés, dans des lits glacés ; on leur fournissait des bouillottes chaudes et d’épaisses couvertures. Les infirmières, elles, évidemment…

L’exposition au vent et au soleil serait donc bénéfique, et certains croient savoir pourquoi. Les radiations ultraviolettes inactivent les virus influenza et la lumière du soleil est létale pour de nombreuses bactéries ; sans compter que le soleil agit sur la dépression, réduit le stress, diminue les sensations de douleurs et favorise la synthèse de vitamine D dont la déficience a longtemps été associée aux infections respiratoires. Et aussi étonnant que cela paraisse, on ne sait même pas, à l’heure actuelle, quelle est la proportion exacte des grippes aéro-transmises et selon quel mode, gouttelettes ou aérosols fins. Il ne serait donc pas sans conséquences pratiques de mieux cerner le rôle de ces deux éléments clés, vent et soleil, dans la transmission et la guérison de certaines infections, grippe en tête. Ce qui serait bien c’est de disposer de quelques données nouvelles avant la prochaine grande pandémie !

Hobday RA et coll. : The open-air treatment of pandemic influenza. American Journal of public Health.

Si vous êtes nés avant 1957, la grippe A (H1N1) ne passera (peut-être) pas par vous !

La grippe A (H1N1) livre peu à peu ses secrets. Comme on le voit en ces premiers jours de juillet, sa propagation dans l’hémisphère Nord ne semble nullement affectée par la montée des températures comme on l’observe au cours de la grippe saisonnière et comme cela avait été le cas lors de la grande pandémie de grippe espagnole en 1918.

En ce qui concerne les formes graves, nous en savons plus aujourd’hui avec la publication par une équipe américano-mexicaine dans le New England Journal of Medicine d’une étude épidémiologique sur les premiers cas sévères survenus au Mexique au début du printemps avant même que le virus ne soit isolé en Californie. Du 24 mars au 29 avril 2009, 2 155 cas de pneumopathies graves ont été rapportés au ministère de la santé mexicain ce qui correspondait à une très forte augmentation de la fréquence de ce type de pathologies.

Durant la même période 2 582 prélèvements nasopharyngés se sont révélés positifs pour le virus A (H1N1) ce qui laisse penser qu’un très grand pourcentage de ces pneumopathies sévères était lié au nouveau virus, même si 44 % seulement de ces pneumopathies graves ont pu être rapportés biologiquement avec certitude à la grippe A (H1N1). Ces pneumopathies grippales graves frappaient des populations très différentes par rapport à la grippe saisonnière. Alors qu’au cours des épidémies de grippe des hivers 2005 à 2008, les tranches d’âge les plus touchées par les pneumopathies graves étaient les enfants de moins de 4 ans et les sujets de plus de 65 ans, lors de ce début de pandémie le pic de fréquence des formes sévères a été observé entre 25 et 44 ans. Ainsi, par exemple si les sujets de plus de 75 ans représentent habituellement 51 % des décès par pneumopathie au cours des épidémies de grippe saisonnière, ils ne comptent plus ici que pour 5 % des morts et 87 % des morts de cette nouvelle épidémie ont concerné des sujets entre 5 et 59 ans.

Ces données confirment donc celles recueillies aux Etats-Unis il y a quelques semaines sur les premiers cas graves de grippe A (H1N1). Pour les auteurs, cette relative immunité des sujets de plus de 60 ans s’explique probablement par un contact préalable avec un virus A (H1N1) qui circulait dans la population avant l’épisode pandémique de 1957 lié à un virus A (H2N2). Contrairement à ce qui était recommandé jusqu’ici, les sujets jeunes (et non les plus de 65 ans) devront donc être vaccinés en priorité lorsque nous disposerons d’un vaccin, c'est-à-dire probablement cet automne.

Deux décès, de patients en bonne santé, liés à la grippe A (H1N1) en Nouvelle-Calédonie

Deux personnes, une femme de 46 ans et un homme de 30 ans sont décédées les 21 et 22 août des suites de la grippe A (H1N1), a annoncé lundi la Direction de l'Action sanitaire et sociale (DASS) de la Nouvelle-Calédonie dans un communiqué. L'homme de 30 ans "est décédé le 21 août des suites d'une pneumopathie provoquée par la grippe A (H1N1)", précise le communiqué. Il était hospitalisé depuis le 14 août à l'hôpital Gaston Bourret de Nouméa où sont état s'est rapidement aggravé.

"Le lendemain une femme de 46 ans a succombé des suites d'une pneumopathie provoquée par la grippe A (H1N1)", ajoute la DASS. Elle était hospitalisée depuis le 17 août l'hôpital Gaston Bourret dans le service de réanimation en raison de son état grave, précise le communiqué. Contrairement aux précédentes victimes de l'épidémie de grippe, "ces deux patients ne présentaient aucun facteur de risque connu", ajoute la DASS de Nouvelle-Calédonie. Ce cas déjà signalé vient seulement d'être confirmé.

Avec les trois décès précédents - une fillette de huit ans, une femme de 58 ans et un jeune homme de 27 ans, on dénombre désormais cinq décès liés à l'épidémie en Nouvelle-Calédonie. M. Philippe Dunoyer, membre du gouvernement local en charge de la santé, a estimé qu'il n'y avait pas de pénurie de médicaments et que les hôpitaux n'étaient pas débordés "même si la situation était un peu tendue." Aucun durcissement du plan actuellement appliqué n'est envisagé. "Ces mesures constitueraient plus de signes de désarroi voir de panique, dont on pourrait aussi se demander pour quelles raisons de telles mesures n'auraient pas été prises auparavant", a expliqué Philippe Dunoyer. Le ministère de la santé a indiqué qu'il enverrait matériel - essentiellement des respirateurs - en Nouvelle-Calédonie dans les prochains jours et que des professionnels de santé la réserve sanitaire avaient été mobilisés pour venir en aide au territoire s'il en faisait la demande. Le membre de l'exécutif chargé de la santé a toutefois expliqué qu'il existait sur place "des médecins qui sont mobilisables pour faire face à une brutale augmentation du nombre d'hospitalisation." La Nouvelle-Calédonie, actuellement en plein hiver austral, saison propice à la diffusion importante de virus grippaux, est aux avant-postes face à l'épidémie. "Les départements et territoires d'outre-mer font l'objet d'une surveillance particulière", a déclaré dimanche la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.